LOUIS XI ET CHARLES LE TÉMÉRAIRE
Publié le 27/01/2019
Extrait du document
À ces acquisitions s'ajoutent celles héritées de la dynastie angevine. René d'Anjou a laissé au roi de France le comté d'Anjou tandis que son neveu Charles du Maine lui cède la Provence en 1481. Pour sa part, Maximilien de Habsbourg reçoit la Flandre et les Pays-Bas. La Franche-Comté et l'Artois devant servir de dot à Marguerite d'Autriche, fille de Maximilien et de Marie de Bourgogne, promise au dauphin de France, seront restituées aux Habsbourg en 1493, lors de la rupture de ces fiançailles.
Si l'habileté politique de Louis XI a joué un rôle dans les victoires militaires de ses troupes, celles-ci n'auraient pas été possibles sans la profonde réorganisation de l'armée royale. Amorcées sous le règne de Charles VII, les réformes militaires sont poursuivies avec détermination par son fils. C'est ainsi que les compagnies d'ordonnance ont
été multipliées, tandis que les artilleurs, désormais bien entraînés, sont organisés en corps spéciaux. Afin de financer cette refont de l'armée, Louis XI a recours à des impôts très lourds, car le retour de la prospérité dans le pays, qui se relève des ravages de la guerre de Cent Ans, permet la réussite de cette politique financière risquée.
Ainsi débarrassé de la menace anglaise, le roi de France s'emploie à fédérer tous ceux que mécontente la politique de Charles le Téméraire : les cantons suisses, les villes du Rhin, le duc de Lorraine. Privé de ses alliés, isolé face au roi de France, le Téméraire doit signer avec Louis XI une trêve de neuf ans, en 1475. Loin d'avoir abandonné ses rêves de conquêtes, le duc de Bourgogne s'engage aussitôt dans des entreprises militaires contre le duc de Lorraine et contre les Suisses, ces derniers étant aidés secrètement par Louis Xl. Déjà éprouvées dans la campagne de Neuss, en Allemagne, les forces bourguignonnes subissent, en Suisse, les défaites militaires de Grandson et de Morat (1476). Un an plus tard, les troupes de Charles, qui se sont retournées contre le duc de Lorraine, subissent une terrible défaite à Nancy. Le corps du duc de Bourgogne, retrouvé dans la
©Cimy
«
Louis
Xl et Charles le Téméraire
en hauteA!sace et met la main sur une partie de
la Lorraine en 1473.
Son mariage avec Marguerite
d'York lui assure le soutien du roi d'Angleterre
Édouard IV, lequel débarque même à Calais en
1475.
Mais Charles trouve sur son chemin un
homme dont le génie politique n'a rien à lui
env ier.
Louis XI réussit, en effet, à retourner la
situation à son profit, obtenant d'Édouard IV un
traité de paix (traité de Picquigny, qui met fin à la
guerre de Cent Ans).
Ainsi débarrassé de la menace anglaise, le roi
de France s'emploie à fédérer tous ceux que
mécontente la politique de Charles le Téméraire :
les cantons suisses, les villes du Rhin, le duc de
Lorraine.
Privé de ses alliés, isolé face au roi de
France, le Téméraire doit signer avec Louis XI une
· trêve de neuf ans, en 1475.
Loin d'avoir abandon
né ses rêves de conquêtes, le duc de Bourgogne
s'engage aussitôt dans des entreprises militaires
contre le duc de Lorraine et contre les Suisses,
ces derniers étant aidés secrètement par Louis Xl.
Déjà éprouvées dans la campagne de Neuss, en
Allemagne, les forces bourguignonnes subissent,
en Suisse, les défaites militaires de Grandson et
de Morat (1476).
Un an plus tard, les troupes de
Charles, qui se sont retournées contre le duc de
Lorraine, subissent une terrible défaite à Nancy.
Le corps du duc de Bourgogne, retrouvé dans la
Ê
u
©
boue d'un étang, sera enterré à Nancy, puis trans
féré à Bruges sur ordre de Charles Quint.
Le triomphe de Louis Xl
La détermination avec laquelle Louis XI pénètre,
à la mort de Charles le Téméraire, dans le duché
de Bourgogne, a pour effet de hâter le mariage de
Marie de Bourgogne, la fille du Téméraire, avec
l'archiduc d'Autriche, Maximilien de Habsbourg.
Une alliance qui se révèle peu susceptible de
contrarier les projets du roi de France.
Se préten
dant le protecteur de la jeune héritière, Louis XI
décide d'annexer le duché qu'il considère
comme un apanage intransmissible à une Heures
dites .....
de ta duchesse
de Bourgogne,
miniature extraite
des Très riches heures
du duc de Berry,
datées de 1450.
Les ducs
de Bourgogne se
veulent les princes
les plus fastueux
de leur temps.
Ils affectionnent
le luxe et tes arts, non
seulement par goût de
la beauté, mais aussi
par souci d'exprimer
leur puissance et
de retenir dans leur
entourage ta nobfesse
de leurs Etats.
Traducteurs d'œuvres
antiques, poètes,
romanciers et
chroniqueurs fréquentent
assidûment ta cour des
ducs,pour quisont
copiés des livres
richement enluminés.
.......
Lechâteau
de Péronne,
dans la Somme.
C'est Ici que Chartes
te Téméraire retint
prisonnier te roi
Louis Xl, en octobre
1468.
Le roi venait
en effet de pousser
tes Liégeois à
se révolter contre
le duc de Bourgogne.
Ce dernier obligea
le roi à signer
un traité humiliant
avant de te libérer.
Deux ans plus tard,
Louis Xl reniait
sa signature.
femme.
Si la résistance est bien réelle en certains
points de la Bourgogne en 1477 et 1478, le roi n'a
aucune peine à se rallier la bourgeoisie des prin
cipales villes ainsi que la plus grande partie de la
noblesse en promettant de maintenir les privi
lèges locaux.
Ayant ainsi conforté ses arrières,
Louis XI s'empare aussi de la Picardie, avant
d'engager en Artois, en Flandre, au Hainaut et en
Franche-Comté, le fer contre les derniers parti
sans de Marie de Bourgogne et les troupes de
Maximilien.
Peu après la mort accidentelle de la duchesse,
en 1482, un traité est sjgné à Arras qui fixe la
répartition des anciens Etats bourguignons entre
les deux belligérants.
Louis XI conserve le duché de
Bourgogne, la Picardie et la ville de Boulogne .
À ces acquisitions s'ajoutent celles héritées de la
dynastie angevine.
René d'Anjou a laissé au roi
de France le comté d'Anjou tandis que son neveu
Charles du Maine lui cède la Provence en 1481.
Pour sa part, Maximilien de Habsbourg reçoit la
Fl andre et les Pays-Bas.
La Franche-Comté et
l'A rtois devant servir de dot à Margueri te
d'Autriche, fille de Maximilien et de Marie de
Bourgogne, promise au dauphin de France,
seront restituées aux Habsbourg en 1493, lors de
la rupture de ces fiançailles.
Si l'habileté politique de Louis XI a joué un rôle
dans les victoires militaires de ses troupes, celles
ci n'auraient pas été possibles sans la profonde
réorganisation de l'armée royale.
Amorcées sous
le règne de Charles VII, les réformes militaires
sont poursuivies avec détermination par son fils.
C'est ainsi que les compagnies d'ordonnance ont
été multipliées, tandis que les artilleurs, désor
mais bien entraînés, sont organisés en corps spé
ciaux.
Afin de financer cette refont de l'armée,
Louis XI a recours à des impôts très lourds, car
le retour de la prospérité dans le pays, qui se relè
ve des ravages de la guerre de Cent Ans, permet
la réussite de cette politique financière risquée.
Quand le roi de France s'éteint en 1483, le
royaume occupe le tout premier plan aux côtés
des centres économiques du Nord (Angleterre,
Hollande), des villes marchandes italiennes
(notamment Venise), des ports portugais et des
cités industrielles d'Allemagne du Sud.
La nou
velle monnaie qui a cours, l'« écu au soleil», sym
bolise par son seul nom l'absolutisme naissant..
»
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Liens utiles
- Bien public (ligue du) Alliance formée contre Louis XI par Charles de France, son frère, Charles* le Téméraire et plusieurs autres grands féodaux.
- MARIE DE BOURGOGNE (1457-1482) Fille unique de Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, et héritière à vingt et un ans des vastes Etats de son père, elle doit mener contre Louis XI, acharné à sa perte, une guerre sans merci et faire face à la révolte de ses sujets.
- POT, Philippe (1428-1494) Un des conseillers de Charles le Téméraire, puis de Louis XI, il est le grand sénéchal de Bourgogne.
- MARIE DE BOURGOGNE (1457-1482) Fille unique de Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, et héritière à vingt et un ans des vastes Etats de son père, elle doit mener contre Louis XI, acharné à sa perte, une guerre sans merci et faire face à la révolte de ses sujets.
- Louis Xl et Charles le Téméraire