Louis XIII : Richelieu entre au Conseil du roi
Publié le 25/08/2013
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Pour marquer sa déception, Marie de Médicis refuse d'assister au Conseil. Or, homme médiocre, La Vieuville est vite débordé, d'autant que le conflit de la Valteline, entre l'Espagne et l'Autriche, reprend et que la France a sa carte à y jouer. Il a besoin de l'aide de la reine mère et en connaît le prix. Il propose d'abord que Richelieu prenne la tête d'un nouveau conseil des Dépêches. Cette offre sent un peu trop le placard doré... Le cardinal refuse. Comme il refuse ausi d'être nommé ambassadeur à Rome ou en Espagne.

«
0 ] o.
du roi, car elle tient à ce que
son « protégé » entre au Con
seil : par lui « elle se rendrait
peu à peu tout à fait la maîtres
se», croit-elle.
Louis XIII n'ignore pas que les
remarques de sa mère sur les
questions politiques ont été
inspirées par le prélat : et il ne
peut s'empêcher de les trouver
souvent judicieuses .
« Mon
sieur le cardinal de Richelieu
est ici le contrepoids de tout
ce que font les ministres.
li met
toute son étude à s'élever dans
l'esprit du roi, à s'assurer de
son affection, en lui suggérant
des idées de grandeur et de
gloire pour la Couronne »,
remarque l'ambassadeur de
Venise .
Prenant très à cceur sa nouvelle
charge, le marquis de La Vieu
ville fait la chasse au gaspilla
ge,
réduit les dépenses .
li
ordonne une enquête qui ré
vèle d 'importants détourne
ments de fonds : pensions ja
mais versées à leurs bénéfi-
c1a1res, faux achats, factures
imaginaires .
Il se révèle rapi
dement que Sillery et Puisieux
sont responsables de ces mal
versations.
Mais l'état d'ava n
cement de l'enquête, que le
roi a suivie depuis le début,
interdit à La Vieuville de cou
vrir ses amis ; par ailleurs, son
ambition lui souffle que c'est
peut-être l'occasion de s 'impo
ser à la tête du Gouvernement .
Le
1 •• janvier 1 624, Sillery est
sommé de rendre les sceaux,
et le 5 février il est exilé sur ses
terres champenoises.
Tandis
que La Vieuville devient le
principal ministre, Richelieu en
est toujours au même point .
Les hésitations
de La Vieuville
Pour marquer sa déception ,
Marie de Médicis refuse d'as
sister au Conseil.
Or, homme
médiocre, La Vieuville est vite
débordé, d'autant que le con
flit de la Valteline , entre l'Es
pagne et l'Autriche, reprend et
que la France a sa carte à y
jouer.
Il a besoin de l'aide de la
reine mère et en connaît le
prix .
Il propose d'abord que
Richelieu prenne la tête d'un
nouveau conseil des Dépê
ches .
Cette offre sent un peu
trop le placard doré ...
Le car
dinal refuse .
Comme il re
fuse ausi d' être nommé
ambassadeur à Rome
ou en Espagne .
De
vant l'insistance de
Marie de Médicis , le
marquis se résout à de
mander au roi de faire entrer
Richelieu au Conseil.
Mais il y
met un bémol : en ne lui don
nant qu'une voix consulta
tive .Cette demi-solution n'est
guère satisfaisante aux
yeux
de Louis XIII :
ou
on écarte
défini
tivement Richelieu
ou on l'accepte tota
lement.
Après s'être
__.""""' :;..._=-...._-__, ____ .....
..;..._.
don né le temps de
lflBithED ITIONS l!lim ATLAS
UNE ENTRÉE
SOUMISE A CONDITIONS
Le cardinal de Richelieu est admis au Conseil du roi par la
petite porte.
En annonçant la
nouvelle, Le Mercure français note « le cardinal de Richelieu,
chef du
Conseil», mais ce titre ne doit pas tromper :
il s'agit d'une attribution
honorifique
plus ou moins
équivalente
au doyennat et-qui revient de droit à un cardinal.
En fait, Richelieu est admis
au titre de conseiller du
premier état, c'est-à-dire du
clergé.
Il peut donner son avis
lors des délibérations,
mais
ne doit s'occuper ni de
finances ni de justice.
Il lui est en outre interdit de
recevoir des visites pour
traiter des affaires particulières, au motif qu'il
ne soit pas distrait de son travail déjà prenant .
Bien
entendu, il accepte toutes ces
conditions : l'important est
qu 'il est désormais membre
du Conseil du roi.
la réflexion, le roi se rend
compte qu'il lui faut être se
condé par un homme compé
tent , ce que La Vieuville n'est
pas ! Le 29 avril 1624, tôt le
matin, il entre dans la chambre
de sa mère et lui annonce qu'il
a décidé d'accepter Richelieu
à son
Conseil « uniquement
pour elle, pour montrer qu 'il
voulait vivre avec elle sur le
pied d'une entière confiance ».
Marie de Médicis est radieuse !
Le secret est gardé jusqu 'à
l '
heure de la tenue du Conseil,
l'après-midi .
Quand Louis XIII l'invite à
entrer dans la salle , Richelieu
savoure son
triomphe en jetant
un regard aux mines stupéfai
tes des ministres et des grands,
à qui l'importance de l'événe
ment n'échappe pas.
Bientôt
critiqué comme allié des finan
ciers,
le marquis de La Vieu
ville est remercié le 13 août,
laissant la voie libre au cardinal..
»
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