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Marguerite d'Autriche

Publié le 27/02/2008

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Petite fille par sa mère Marie de Bourgogne, de Charles le Téméraire, et tante de Charles Quint dont elle protégea jalousement l'ascension, elle se situe bien au point d'origine de la puissance de la Maison d'Autriche ; mais son nom reste attaché au traité de Cambrai de 1529 et son souvenir vit toujours à Malines, dont elle fit sa résidence quand elle reçut le gouvernement des Pays-Bas, comme à Brou où elle repose dans l'église somptueuse qu'elle fit élever à la mémoire du duc de Savoie Philibert-le-Beau, son dernier époux. C'est sans doute parce que tous ses actes furent inspirés par l'amour de son illustre race, que Michelet l'a appelée la "rusée Flamande" ; mais que vaut le reproche qu'il lui fait de "cette haine, cachée sous les sourires, née de ses premières déceptions sentimentales" ? Il est vrai qu'elle n'avait que deux ans, étant née à Bruxelles le 10 janvier 1480, lorsque, pour sceller la réconciliation des villes flamandes avec la France, on la fiança au dauphin Charles : habilement manoeuvrés par Louis XI, les Gantois s'étaient montrés plus généreux encore que ne l'avait espéré le vieux roi, le contrat de mariage, signé à Arras, constituant à la petite fiancée la plus belle des dots, aux dépens, il est vrai, de son père l'archiduc Maximilien d'Autriche, devenu à leurs yeux un étranger depuis que Marie de Bourgogne était morte, victime d'un accident de chasse. Orpheline de mère, mais reine déjà, Marguerite passera donc ses jeunes années à Amboise, jusqu'aux jours sombres de 1491, ou elle se voit sacrifiée aux intérêts supérieurs du royaume qui commandent que, pour assurer la réunion de la Bretagne à la couronne, Charles VIII épouse la duchesse Anne. Répudiée à onze ans, "expulsée du mariage sans l'avoir mérité", Marguerite saura faire front à l'adversité dans la studieuse retraite que lui offre la cour raffinée de Malines.

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