Maspero, successeur de Mariette

« moralité en Orient ».

N'étant pas autorisé à fouiller hors de la capitale, l'établisse­ ment.

qui possède la meilleu­ re imprimerie orientaliste au monde, a une importante activité d'édition.

Ses élèves copient et publient les textes relevés dans la nécropole thébaine et dans le temple d'Edfou .

Les coptisants dé ­ cryptent des documents ori­ ginaux.

Les spécialistes de l'islam traduisent des manus ­ crits de l'époque fatimide .

Maspero abandonne bientôt la direction de l'École - qui deviendra, le 17 mai 1898, l'Institut français d'Archéolo­ gie orientale -pour se consa­ crer pleinement au Ser- vice des Antiquités égyptiennes.

Des découvertes extraordinaires S ur le terrain, Maspero dé­ ploie une activité considé­ rable.

Il explore cinq pyra­ mides situées au sud de Saq­ qarah.

Son analyse de textes relatifs aux rites funéraires de l'Ancien Empire et leur publication se révèlent infini­ ment précieuses pour les chercheurs .

Il s'est également donné pour tâche de mettre fin aux exactions des pilleurs de tombes qui sévissent en Haute -Égypte .

Au terme d'une véritable enquête poli- cière, il fait arrêter les cou­ pables et met au jour les mo­ mies des plus illustres pha­ raons du Nouvel Empire (XVIII • et XIX• dynasties) dans une cachette de la falaise de Deir el -Bahar i.

La découverte des corps de la reine Hat­ shepsout, de Thoutmosis 111, d'Aménophis , ..

, de Ramsès Il et de bien d'autres monar­ ques constitue un véritable événement et fournit une mine d'informations excep­ tionnelle à la jeune science égyptolog iq ue.

Tout en réorganisant le mu­ sée de Boulaq, Maspero poursuit les fouilles entrepri- UN AUTODIDACTE AU COLLÈGE DE FRANCE Lauréat du Concours général à treize ans, ancien élève de /'École normale supérieure, Gaston Maspero est un brillant sujet qui fait la fierté de ses maîtres et, surtout, de ses parents, émigrés politiques italiens.

En matière d'égyptologie , c'est un parfait autodidacte.

JI a fait ses classes seul, avec pour livres et professeurs les stèles du musée du Louvre et l'obélisque de la Concorde ! Le grand égyptologue Emmanuel de Rougé fait confiance à son jeune disciple, à qui il confie un poste de professeur à l'école des Hautes Études.

En 1872, on pense tout naturellement à Maspero pour succéder au maître à la chaire d'égyptologie du Collège de France .

Comme on le trouve encore un peu jeune -il n'a que vingt-six ans - pour un tel privilège et de telles responsabilités, il doit se contenter pendant deux ans d'un titre de chargé de cours.

Esprit vif et curieux, Gaston Maspero ne s'intéresse pas à sa seule discipline .

Pas plus qu'il ne porte attention à une unique facette de celle-ci.

Cet homme au savoir polyvalent a étudié la philologie, l'histoire et /'esthétique.

Dès avant son premier voyage en Égypte, il connaît parfaitement l'arabe.

Nommé secrétaire perpétuel de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres en 1914, Maspero est l'auteur d'une thèse sur l'art égyptien et a publié un nombre impressionnant d'ouvrages.. »