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Mémoires de Louis XIV 1661

Publié le 03/11/2022

Extrait du document

« HONTI Eliott Mémoires de Louis XIV 1661 Le 9 mars 1661, le cardinal Mazarin s'éteint à Vincennes à l'âge de 58 ans. Il gouvernait aux côtés de la régente Anne d’Autriche sur le royaume de France, le temps que le légitime roi de France Louis XIV atteigne l’âge adulte.

Le lendemain de ce décès, le roi de France, issu de la famille des Bourbons, alors âgé de 22 ans, convoque ses ministres et leur annonce sa volonté de reprendre seul les rênes du pouvoir : "jusqu'à présent j'ai bien voulu laisser gouverner mes affaires par feu M.

le Cardinal ; il est temps que je les gouverne moi-même… L’Etat, c’est moi !" Ainsi, Louis XIV gouverne en tant que Monarque absolu de droit divin.

Cette décision d’un pouvoir absolu et centralisé ne l’empêche pas de s’appuyer sur des hommes de confiance, dont il sait s’entourer : Colbert, qui guide véritablement les jugements et choix du roi.

De là débute 72 années de règne, la plus longue période pour un roi de France.

Pour marquer son temps et l’histoire, il se lance très tôt dans la rédaction de Mémoires à l’instar des grands rois et ministres précédents.

Les mémoires sont les rapports écrits qu’un individu fait des événements qui se sont passés durant sa vie, et dans lesquels il a joué un rôle ou dont il a été le témoin.

Le document que nous allons étudier n’est autre qu’une partie des Mémoires de Louis XIV de 1661.

Le destinataire de ces Mémoires semble être son fils Louis.

Ainsi, nous pouvons donc nous poser la question suivante : A travers ses Mémoires, en quoi peut-on dire que Louis XIV souhaite marquer la postérité ? Pour répondre à cela, nous verrons dans une première partie que Louis XIV a rédigé ces Mémoires pour transmettre ‘’un héritage’’ et une instruction à son fils.

Puis, nous verrons que ces Mémoires montrent la grandeur du Roi Soleil et l’ambition de ce dernier de marquer la postérité. L'année 1661 marque un tournant dans l'histoire de France car c'est à cette date que le Roi, Louis XIV, entame son règne personnel, un règne de 72 années.

Le travail de Mémoires remonte au début du gouvernement de Louis XIV.

C’est donc très tôt qu’il souhaite entreprendre la rédaction des grands évènements de son temps, dont il en est l’auteur.

Parallèlement à sa politique établit, Louis XIV voit la naissance de son fils ‘’le Dauphin’’ en 1661.

Ce terme représente le titre de l'héritier de la couronne de France.

Louis XIV introduit donc ses Mémoires de la façon suivante : (lignes 1-5) : « Mon fils, beaucoup de raisons, et toutes fort importante, m’ont fait résoudre à vous laisser, avec assez de travail pour moi, parmi mes occupations les plus grandes, ces Mémoires de mon règne et de mes principales actions ».

Avec ces premiers mots : « Mon fils », Louis XIV semble très explicite quant au destinataire de cette lettre.

Il explique avoir écrit ces Mémoires pour son fils, l’héritier de la couronne.

Il s'agit ici du « grand Dauphin » Louis (1661-1711), le fils aîné de Louis XIV.

Comme il le dit dans la phrase qui suit, Louis XIV souhaite lui laisser une trace de son passage, des choses qu’il a accomplis.

Il cherche ainsi à lui enseigner les manières de régner sur un royaume, afin que lorsque le tour de son fils viendra et que celui-ci montera sur le trône, il puisse avoir un référentiel.

Aux lignes 59 : « je n'ai jamais cru que les rois, sentant comme ils font, en eux toutes les tendresses paternelles, fusse dispensé de l'obligation commune des pères qui est d'instruire leurs enfants par l'exemple et par le conseil » il justifie son travail en indiquant que c’est son rôle de père d’apporter toutes les connaissances et l’expérience possibles à son fils.

(lignes 9-19) : « au contraire, il m'a semblé qu'en se haut rang où nous sommes, vous et moi, un devoir public se joignait au devoir de particulier, et qu’enfin tous les respects qu'on nous rend, toute l'abondance et tout l'éclat qui nous environnent, n'étant que des récompenses attachées par le ciel même aux soins qu'il nous confie des peuples et des Etats, ce soin n'était pas assez grand s'il ne passait au-delà de nous-mêmes, en nous faisant communiquer toutes nos lumières à celui qui doit régner après nous » Il poursuit en insistant sur le fait que c’est un devoir pour lui de transmettre toutes ses manières et son savoir pour toute succession, et ici pour son fils en l’occurrence. Un autre élément qui rentre en compte dans le devoir paternel selon Louis XIV : il insiste sur le caractère complexe de la tâche qu’il occupe et sur le sens de sa fonction : un devoir public de haut rang difficile voire impossible à appréhender.

Aux lignes 20-27 : « j'ai même espéré que dans ce dessein je pourrais vous être aussi utile, et par conséquent à mes sujets, que ne le saurait être personne du monde ; car ceux qui auront plus de talents et plus d'expérience que moi, n'auront pas régné En France ; et je ne crains pas de vous dire que plus la place est élevée, plus elle a d'objets qu'on ne peut ni voir ni connaître qu’en l'occupant.

» Il poursuit : « j’ai considéré d'ailleurs ce que j'ai si souvent éprouvé moi-même : la foule de ceux qui s'empresseront autour de vous, chacun avec son propre dessein ; la peine que vous aurez à y trouver des avis sincères ».

Il met donc en garde son fils quant à la complexité de son devoir de Roi et aux responsabilités qui vont avec ; mais aussi qu’il porte attention à la sincérité de ses sujets.

L’autorité et le respect de tous sont fondamentaux.

Par son statut de Monarque, Louis XIV décide très tôt d’obtenir les pleins pouvoir, qui plus est le caractère divin de son pouvoir qui renforce son autorité et sa légitimité : Louis XIV rappelle qu’il est élu de Dieu, un monarque absolu de droit divin.

Néanmoins, il est précieux de souligner que Louis XIV accordent beaucoup d'importance à l'opinion publique.

En effet, bien que cela paraisse étonnant de la part d'un monarque absolu, il dit dans ses Mémoires : « les rois et les princes qui sont nés pour posséder tout et pour commander à tout, ne doivent être assujettis qu’à Dieu et à la renommée ».

Ces mémoires peuvent et vont aider à pallier les dérives de la jeunesse, car celle-ci est remplie d’insouciance et n’est pas en capacité d’avoir de grandes et hautes responsabilités.

Lignes 35-46 : « je me suis aussi quelquefois flatté de cette pensée, que si les occupations, les plaisirs et le commerce du monde, comme il n'arrive que trop souvent, vous dérober quelques jours à celui des livres et des histoires, le seul toutefois où les jeunes princes trouvent mille vérités sans nul mélange de flatterie, la lecture de ces Mémoires pourrait suppléer en quelque sorte à toutes les autres lectures, conservant toujours son goût et sa distinction pour vous, par l'amitié et par le respect que vous conserveriez pour moi.

» Il s'adresse directement à son fils et ces mémoires vont d'une certaine manière ‘’remplacer les livres et les histoires’’, afin de transmettre une instruction et une éducation morale pour son fils le Dauphin. Enfin, Louis XIV met l'accent sur un fait qui selon lui est inévitable : la désinformation.

Aux lignes 56-64 : « Et, ne doutant pas que les choses assez grande et assez considérables, où j'ai eu part, soit au-dedans, soit au dehors de mon royaume, n'exercent un jour diversement le génie et la passion des écrivains, je ne serai pas fâché que vous ayez ici de quoi redresser l'histoire, si elle vient à s'écarter ou à se méprendre, faute de rapporter fidèlement ou d'avoir bien pénétré mes projets et leurs motifs.

» Louis XIV ne veut pas que l'on interprète fallacieusement ses actes.

L'objectif est que son fils, notamment grâce à ces Mémoires, se rappelle de la vérité, qu'il transmette et raconte à son tour la vérité sur son père, sur ses actions et son passage sur le trône.

Louis XIV ne cache pas que les actions des souverains sont toujours susceptibles d'être compromises ou même rapportées de façon malveillante.

Il sait pertinemment qu’à l'avenir les écrivains vont écrire sur lui, tant en bien qu’en mal et remet donc en question la véracité de leurs récits.

Il tient à ce que la vérité sur son règne domine sur les écrits futurs ainsi que sur les déformations que pourraient en faire les écrivains, entrainés par leur passion.

C'est pour cela qu'il prévient son fils des dérives possibles à son insu.

Il poursuit aux lignes 64-71 : « je vous les expliquerai sans déguisement, aux endroits même où mes bonnes intentions n'auront pas été heureuses, persuadé qu'il est d'un petit esprit, et qui se trompent ordinairement, de vouloir ne s'être jamais trompé, et que ceux qui ont assez de mérite pour réussir le plus souvent, trouve quelque magnanimité à reconnaître leur faute ».

Il montre ici qu’il se doit d'assumer tout faits et gestes : une action digne d’un roi. Louis XIV rédige ces Mémoires pour son fils afin qu’il puisse, à l’avenir, s’en servir et s’en inspirer lorsqu’il règnera.

Louis XIV voit d’une certaine manière ces mémoires comme un ‘’héritage’’ pour son fils.

Ainsi, par son devoir paternel mais aussi de haut rang, il souhaite le préparer à son futur métier de roi et aux dérives qu’il rencontrera. A l’instar des grands rois qui l’ont précédé et ministres des règnes précédents (« rois et maires du palais »), Louis XIV alors âgé seulement de 22.... »

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