Moldavie.
Publié le 15/04/2013
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Bogdan I er, la principauté de Moldavie a longtemps été sous domination étrangère, contrôlée par les Turcs à partir du XVIe siècle puis incorporée à l’Empire autrichien au XVIIIe siècle.
De 1812 à 1856, les Russes occupent la Bessarabie qui s’unit à la Valachie pour former, en 1859, le royaume de Roumanie sous l’autorité du prince moldave Alexandre Jean Cuza.
Cependant, l’intégrité territoriale du nouvel État ne subsiste pas longtemps.
Dès 1878, les Russes s’emparent à nouveau de la Bessarabie qui estintégrée la même année par le traité de Berlin à l’Empire russe jusqu’à son effondrement en 1917.
5.2 La Moldavie dans l’orbite soviétique
En mars 1918, le Parlement de Bessarabie vote en faveur du rattachement à la Roumanie.
Lors de la conférence de Paris en 1920, cette union est officiellement reconnuepar les États occidentaux.
Mais le nouveau gouvernement soviétique ne l’accepte pas et tente, à la faveur de la guerre civile, de récupérer les territoires perdus.
En 1924, laRépublique socialiste soviétique autonome (RSSA) de Moldavie est créée sur le territoire de l’URSS, à la frontière avec la Roumanie avec, pour capitale, la ville ukrainiennede Balta puis, à partir de 1929, Tiraspol.
Bien que la Roumanie ait déclaré sa neutralité en septembre 1939, au début de la Seconde Guerre mondiale, l’Armée rouge occupe la Bessarabie dès juin 1940 et la régionest annexée à la République soviétique de Moldavie, ainsi que la Transnistrie.
De 1941 à 1944, la Moldavie est envahie par les forces armées roumaines, alliées del’Allemagne depuis 1941.
En 1944, l’Armée rouge reprend le territoire qui réintègre l’URSS jusqu’à sa dissolution en 1991.
5.3 L’indépendance et le conflit de la Transnistrie
À partir de la fin des années 1980, les problèmes ethniques et territoriaux dominent la vie politique moldave, provoquant une grave guerre civile.
Dès 1989, sur l’initiativede la majorité moldave, le roumain est déclaré langue officielle.
Des mouvements séparatistes apparaissent alors dans le sud et dans l’est du pays.
Des fonctionnairesrefusent d’appliquer localement la loi linguistique dans la région située à l’est du Dniestr où est installée une forte minorité slave.
Un parti politique, Yedinstvo, (« unité » enrusse), est aussitôt créé et revendique une plus grande autonomie pour la Transnistrie.
Il obtient l’organisation d’un référendum, à la suite duquel les autorités localesannoncent, en septembre 1990, la création de la République socialiste soviétique autonome de Transnistrie.
Au même moment, les autorités moldaves doivent faire face àla proclamation d’indépendance de la minorité gagaouze.
En 1990, dans le contexte de la dislocation de l’URSS qui entraîne l’accession de la Moldavie à l’indépendance (27 août 1991), les dirigeants de la Transnistrie proclament le16 août 1990 leur indépendance vis-à-vis de la Moldavie.
Des combats éclatent rapidement et, en 1992, le président moldave Mircea Snegur autorise une action arméecontre les rebelles.
Ceux-ci, aidés par des contingents de Cosaques et par la XIV e armée russe que commande le général Alexandre Lebed, consolident leur emprise sur la région disputée.
Le gouvernement moldave demande plusieurs fois à l’ONU d’intervenir, sans succès.
En mai 1993, plusieurs concessions sont faites aux rebelles, enparticulier la présence de forces russes dans l’est de la Moldavie jusqu’à ce que la région obtienne un statut politique spécial.
Ce compromis ne suffit pas aux dirigeants de laTransnistrie qui exigent que le Parlement moldave accepte la réintégration de la Moldavie à la Russie.
Les premières élections législatives libres de Moldavie se déroulent en février 1994 et sont remportées par le Parti démocratique agraire, de tendance communiste, suivi parune coalition de partis socialistes.
Ces deux groupes forment un gouvernement d’union nationale.
À la suite de ces élections, en mars 1994, la population moldave seprononce majoritairement par référendum pour le maintien d’une Moldavie indépendante, dans ses frontières de 1990, c’est-à-dire incluant la Transnistrie.
La situation avecla Russie demeure tendue même si le Parlement moldave multiplie les mesures d’apaisement comme la suspension de la loi de 1989 qui faisait du roumain la langueofficielle.
5.4 Le rapprochement avec l’Ouest
Dans ce contexte, la Moldavie cherche à marquer clairement son attachement au camp européen : en 1994, elle signe le partenariat pour la paix de l’OTAN et un accord decoopération économique avec l’Union européenne (UE).
En 1995, elle est le premier État de la CEI à être admis au Conseil de l’Europe.
L’élection à la présidence de PetruLoutchinski (avec 54 p.
100 des suffrages exprimés, contre 46 p.
100 pour son adversaire, le président sortant Mircea Snegur), réputé russophile, en décembre 1996,marque un tournant dans le conflit de Transnistrie.
Le 8 mai 1997, un mémorandum est signé entre les représentants des deux camps.
Il prévoit l’ouverture des frontières,l’utilisation du leu comme monnaie unique, l’harmonisation des législations et le retrait de la XIV e armée russe de Transnistrie.
Par ailleurs, la Moldavie s’associe à la Géorgie, à l’Ukraine et à l’Azerbaïdjan pour constituer le GUAM, grâce à quoi elle peut envisager de diversifier ses sources d’approvisionnement en pétrole.
Tentant de renforcer ses relations avec l’Union européenne, la Moldavie entreprend, sous l’égide de l’OSCE, des négociations avec les séparatistes et la Russie.
Celles-cidébouchent en 1999 sur un accord prévoyant le départ de la XIV e armée russe d’ici à 2002.
Cependant la situation économique demeure très difficile et se double d’une crise politique grave, entraînant une forte instabilité gouvernementale.
En février 2001, à la fin du mandat du président Petru Loutchinski, qui ne souhaite pas sereprésenter après l’échec de sa tentative de renforcer les pouvoirs présidentiels (référendum de mai 1999), des élections législatives anticipées ont lieu.
Elles sontremportées par les communistes dont le dirigeant, Vladimir Voronine, devient en avril le nouveau président de Moldavie.
Cette victoire favorise un net rapprochement avecla Russie, dont la Moldavie attend l’aide, notamment dans le domaine de l’énergie (la Moldavie dépend en effet pour l’essentiel de la Russie) et sur la question de laTransnistrie.
Un traité d’amitié et de coopération est signé avec la Russie en novembre 2001, à l’issue duquel le russe est promu dans la Constitution au rang de langueofficielle.
Cette disposition, ainsi que l’introduction de l’enseignement obligatoire du russe à l’école entraînent en 2002 de nombreuses manifestations de la population, dont65 p.
100 est roumanophone.
Toutefois, dans le contexte de l’élargissement de l’Union européenne (UE), le président pro-russe Vladimir Voronine choisit de privilégier le rapprochement avec l’Ouest ense prononçant en 2003 pour l’intégration de son pays à l’UE.
Alors que 2 000 soldats russes sont toujours stationnés en Transnistrie, les élections législatives de mars 2005sont remportées par le Parti communiste (PCMR) qui recueille 46 p.
100 des voix (56 sièges).
La coalition de centre-gauche, le Bloc électoral Moldavie démocratique (BMD),arrive en deuxième position (28 p.
100 des voix, 34 sièges), suivi par le Parti populaire chrétien-démocrate (PPCD), formation de centre-droit (9 p.
100 des suffrages,11 sièges).
Au mois d’avril 2005, le président Voronine est reconduit à la tête de l’État par le Parlement pour un mandat de quatre ans..
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