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MUNICH

Publié le 17/01/2022

Extrait du document

« II n'y a pas une femme et pas un homme en France pour refuser à Neville Chamberlain et à Edouard Daladier leur part de tribut de gratitude. La guerre est écartée. Le fléau s'éloigne. La vie est redevenue normale. On peut reprendre son travail et retrouver son sommeil, on peut jouir de la beauté d'un soleil d'automne. Comment ne comprendrais-je pas ce sentiment de délivrance puisque je l'éprouve?«

Léon Blum, dans Le Populaire du 1er octobre 1938 Cité dans Les dossiers de l'Histoire, n° 7, avril-mai-juin 1977, p. 18.

« Vous avez été incapables de protéger une Tchécoslovaquie pourvue d'alliances, pourvue de moyens efficaces de défense ; vous seriez à plus forte raison incapables de protéger une Tchécoslovaquie amoindrie et démantelée. Enfin vous avez accompli quelque chose de plus grave à nos yeux ; vous avez tué cet élément essentiel de force pour une démocratie : la confiance des peuples. Vous venez de démontrer au monde qu'il était imprudent et dangereux d'être l'ami de la France. «

Gabriel Péri, député communiste, parlant à la Chambre des Députés. Cité dans Les dossiers de l'Histoire, n° 7, avril-mai-juin 1977, p. 19.

«... Le désarroi devant la menace de guerre était certainement général en Europe : le fait qu'il se soit manifesté chez nous plus fort qu'ailleurs témoigne sans doute que l'attachement à la paix est particulièrement fervent en France, mais témoigne aussi d'un fléchissement dans l'armure morale de la nation. « Georges Bidault, dans L'Aube du 1er octobre 1938.

Cité dans Historia, hors-série 12, p. 189.

«... Quand la paix nous semblait menacée, nous découvrions la honte de la guerre. Quand la guerre nous semblait épargnée, nous ressentions la honte de la paix. «

Antoine de Saint-Exupéry dans Paris-Soir du 2 octobre 1938.

Cité dans Historia, hors série, p. 191.

Le candidat rédigera un commentaire des documents ci-dessus, soit en le composant librement, soit en s'aidant des questions suivantes :

1° Quels étaient les hommes d'État présents à la Conférence de Munich? Quelles ont été les conclusions essentielles des accords de Munich?

2° Sur quoi se fondent les reproches de Gabriel Péri ?

3° Qu'est-ce qui inspire à Georges Bidault l'explication qu'il

avance?

4° Essayez d'analyser les sentiments divers qui accueillent les résultats de la Conférence.
  

« • A partir de 1935, une série de crises internationales ébranle, une fois encore, le climat de paix en Europe :réarmement allemand, remilitarisation de la Rhénanie, Ethiopie, Espagne, Anschluss. • La crise des Sudètes.

Hitler poursuit sa politique de rassemblement des Allemands.

Le 12 septembre 1938, àNuremberg, il prononce un discours enflammé.

Il fait état des troubles qui éclatent parmi les Sudètes, populationsallemandes incorporées à la Tchécoslovaquie en 1919.

Sa «patience est à bout» : il lance un ultimatum auxTchèques leur enjoignant d'abandonner le territoire des Sudètes avant le 1er octobre.

Faute de quoi, ses arméesinterviendront pour porter aide aux « frères » sudètes «malmenés» par les Tchèques. • La menace de guerre.

Le problème des Sudètes devient une affaire internationale : la France et l'URSS sont liées àla Tchécoslovaquie par des traités défensifs.

L'URSS se déclare prête à intervenir avec la France.

Des réservistessont rappelés.

Mais, à l'instigation de Mussolini, une conférence se tient à Munich pour tenter de sauver la paix. • Un accord est effectivement signé.

Mais le lendemain, l'opinion française est assez divisée sur la valeur et laportée de ces accords. I.

Les accords de Munich 1.

La conférence • Les participants : Hitler, Mussolini, Daladier et Chamberlain. • Les absents : Les Tchèques, pourtant directement intéressés, puisque c'est leur territoire qui est en cause ; lesSoviétiques, ils ont l'impression que les dirigeants des démocraties s'entendent avec les dictateurs, à leur détriment. 2.

Les accords • Le territoire des Sudètes est cédé à l'Allemagne.

Les Tchèques obtiennent un délai de 10 jours pour évacuer. • Hitler promet de respecter les nouvelles frontières tchèques.

Il déclare aussi ne pas avoir de nouvelles revendications : pourtant des Allemands sont encore «prisonniers» enPologne et à Dantzig, pour ne pas parler des « Alsaciens-Lorrains » auxquels il affirme avoir définitivement renoncé. • Hitler triomphe, une fois de plus, sans avoir dû tirer un seul coup de canon.

Il renforce son prestige auprès desmasses allemandes et le poids international de 1'Allemagne est sensiblement augmenté. II.

Le soulagement Chamberlain et Daladier triomphalement acclamés à leur retour à Londres et à Paris.

Chamberlain : « La paix estsauvée pour une génération ».

Daladier, par contre, n'a qu'un sourire morose : «S'ils savaient ce qu'ilsapplaudissent!».

Le lendemain, la presse est, dans l'ensemble, largement favorable ou enthousiaste. 1.

Le pacifisme français Blum partage le «sentiment de délivrance».

Bidault : «L'attachement à la paix est particulièrement fervent enFrance».

Saint Exupéry : «La honte de la guerre». • Le souvenir de 1914-1918.

La France, plus que les autres pays, a payé un lourd tribut à la guerre : destructions,pertes financières, pertes humaines (plus que les autres, en pourcentage de la population). • Les déceptions de l'après-guerre.

L'énorme sacrifice n'a servi à rien.

L'Allemagne n'a pas payé les réparations ; sapuissance fut vite restaurée.

La guerre n'a donc rien résolu. 2.

L 'égoïsme français Bidault : «...

un fléchissement de l'armature morale. • L'égoïsme individualiste.

Vieillissement de la population.

Chute de la natalité et goût pour les enfants uniques.

Lesouci de la vie tranquille, des loisirs, «profiter de la vie», etc.

Après Munich, «la France est rendue à la belote et àTino Rossi». • L'égoïsme de classes.

Les grandes inégalités sociales en France.

La violence des oppositions apparues lors de lavictoire du Front populaire.

Le consensus national en grande partie brisé.

Certains, à droite, vont jusqu'à dire :«Plutôt Hitler que le Front populaire».. »

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