MYSTÈRES ET FARCES (XVe siècle)

Le théâtre connut un grand essor au Moyen Age auprès d'un public populaire et enthousiaste. L'origine en fut d'abord liturgique ; simples illustrations du culte, au début du Moyen Age, les représentations sacrées comprirent de plus en plus d'éléments profanes et de scènes comiques jusqu'à ce qu'une scission s'opérât entre le drame liturgique, le mystère, et la comédie franche, la farce. Donné en latin, à l'intérieur des églises, par des prêtres à l'occasion des grands offices de Noël, de l'Epiphanie et de Pâques (Xe-XIIe siècle), le «jeu» liturgique devint entrecoupé de divertissements profanes. Au XVe siècle, de véritables troupes d'acteurs laïcs et organisés en confréries s'adonnent à ces, mystères, qui sont joués, en français, sur le parvis des églises, dont le portail sert de toile de fond et où la mise en scène prend de plus en plus d'importance. Elle devint même spectaculaire, avec des décors multiples, juxtaposant les diverses mansions ou «demeures», généralement le Paradis, l'Enfer ou Jérusalem. Car ces mystères restent d'inspiration religieuse et leur thème principal est la Passion.