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Narita

Publié le 05/01/2012

Extrait du document

 

L'histoire de l'aéroport international de Narita, au Japon, est celle de la plus longue et de la plus dure résistance menée par une minorité de citoyens, au nom de la tradition et de l'environnement, contre une réalisation décidée à l'échelon gouvernemental, au nom du progrès technique et des intérêts économiques du pays. Plus de 20 000 Japonais se sont mobilisés pendant douze ans pour empêcher la construction, puis le fonctionnement de l'aéroport. Au lendemain de son inauguration, en mai 1978, le bilan général s'établissait à cinq morts, huit mille blessés et des milliers d'arrestations.

« Narita 133 relié par des passages souterrains.

Aux harcèlements, aux assauts de la police, les « ligueurs ..

répondent avec des armes artisanales : cocktails Molotov, frondes, lances élec.­ trifiées dirigées contre les boucliers de l'adversaire.

En 1973, les travaux sont tout de même terminés.

Mais pen­ dant cinq ans, la vigilance des opposants retarde la mise en service de l'aéroport.

15 000 employés restent inoccu­ pés ; les installations et l'équipement (radars, micros, horloges, etc.) coûtent 40 millions de yens par jour en frais d'entretien.

5 Première tentative d'atterrissage le 26 mars 1978.

Ce jour-là, 5 000 manifestants massés autour d'un des mira­ dors retiennent les forces de police à l'ouest de l'aéroport.

Pendant ce temps, un petit groupe Infiltré par les souter­ rains surgit au pied de la tour de contrôle.

Dix hommes, parvenus au sommet, brisent l'appareillage (anémomètres, circuits micro-ondes, terminaux d'ordinateurs, etc.).

L'inau­ guration est ajournée à la mi-mai.

6 Le 21 mai à 6 h 42, un DC-8 de la Japan Air Unes venant de Francfort se pose sur la seule piste utilisable de Narita.

Réception sans fanfares des premiers passagers, entre deux rangs de barbelés électrifiés, sous la protection de 14 000 « kidotai ..

armés de matraques et de grenades lacrymogènes.

Cette mobilisation policière pour la surveil­ lance de Narita et de ses communications avec la capitale coûte au gouvernement 50 millions de yens par jour.

Tenus cette fois à distance, les opposants ont multiplié les sabo­ tages (autobus et voie ferrée de l'aéroport).

En réussissant, la veille de l'inauguration, à paralyser tout le trafic aérien au-dessus de Tokyo (neutralisation des équipements d'aide à la navigation), ils ont déprécié l'image de l'aéroport inter­ national qui risque, pour longtemps, de paraître aussi peu sûr qu'il est mal placé et incommode .

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Voir aussi : Green Peace, Larzac, Zwentendorf.. »

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