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Norodom Sihanouk

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

Peu d'hommes, au cours de l'histoire, se sont à ce point identifiés à leur pays. Pendant quinze ans, de 1955 jusqu'au jour de sa chute le 13 mars 1970, on peut affirmer que le Cambodge, dans une large mesure, c'était Sihanouk. Et paraphrasant Louis XIV, c'est sans exagération qu'il aurait lui aussi pu affirmer : " L'État c'est moi. " Depuis 1993, il a retrouvé son trône, après vingt ans de lutte. Ayant ainsi façonné son pays en grande partie à son image, il n'y a pas lieu de s'étonner qu'il l'ait entraîné avec lui dans sa chute et que le Cambodge, qui émerge aujourd'hui de cinq ans de guerre, ait fort peu à voir avec la nation dont Sihanouk fut le dernier des rois.

« concentrant, en sa qualité de chef de l'État et de personnage de sang royal, un pouvoir en théorie absolu.

Or, enfait, il n'en est rien.

De tempérament dictatorial, il refuse d'être un dictateur.

Pour unifier les factions politiques, ilcrée en 1955 un parti unique, le sangkum ou "Communauté Socialiste Populaire".

Le sangkum sera sa force et lacause de sa chute. Pendant quinze ans, jusqu'en 1970, honni par les Américains, débordé sur ses frontières par les Vietnamiensrévolutionnaires auxquels il ouvre, malgré lui, le port de Sihanoukville, il réussit à préserver son pays de la guerre quiravage ses voisins.

Mais ces succès sur le plan extérieur cachent une crise latente sur le plan interne.

Parfois malconseillé, foncièrement attaché à une société traditionnelle, il se coupe peu à peu de sa gauche. En 1966, c'est la rupture et les quelques députés restants de l'ancien Pracheachon, ce parti démocrate, mais en faitcommuniste, disparaissent dans les maquis des Cardamones.

Désormais Sihanouk est seul, face à sa droite.

Ilsurvivra encore quatre ans, cautionnant parfois sans le savoir une politique faite en réalité par Lon Nol et SirikMatak.

A moyen terme, sa chute est néanmoins inévitable ; ne pouvant compter sur aucun parti, aucuneorganisation politique sur laquelle s'appuyer, il ne dispose que de son pouvoir personnel, pour ne pas dire de son titreet du sentiment qu'il a d'avoir une mission à accomplir. Or, à mesure que les années passent, ses éclats sont de moins en moins bien tolérés.

En fait, il gêne ; sonsocialisme bouddhiste freine les affaires, le commerce et surtout la venue d'une aide américaine que beaucoupdésirent. Le 13 mars 1970, il est renversé par ceux-là mêmes qui, plus que lui, ont été responsables des excès de son régimemais qui ne pouvaient guère se targuer de ses succès. Pour Sihanouk, le choix est simple.

Devenir un nouveau Bao-Daï et se retirer sur la Côte d'Azur ou reprendre la lutte.Par dépit, par rage, par devoir, parce qu'on a osé porter atteinte à sa personne, parce que l'on a fait basculer sonCambodge dans la guerre du Viêt-nam, il reprend la lutte.

De Pékin, il fait à la gauche le don de sa personne àlaquelle il accorde, aux yeux des masses paysannes, la légitimité que représente le ralliement de la personne du roi. Dans les années 80, il lutte contre le régime mis en place par le Viêt-nam et crée un Conseil National Suprême dontil prend la présidence.

Rentré au Cambodge en 1991 suite à l'accord de Paris, il a retrouvé son trône une fois lamonarchie rétablie par la nouvelle Constitution (1993).. »

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