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Oberkampf et la « toile de Jouy »

Publié le 29/08/2013

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Jusqu'en 1770, les indiennes sont imprimées à la planche de bois gravé, en une ou plu¬sieurs couleurs. Par la suite, Oberkampf investit dans un procédé d'impression à la pla¬que de cuivre déjà connu en Angleterre, qui permet une plus grande polychromie et une production plus impor¬tante et à moindre coût. En 1788, il rompt avec ses asso¬ciés et reste seul à la tête de sa manufacture. Neuf ans plus tard, il est le premier en Fran¬ce à imprimer au cylindre de cuivre, produisant ainsi cinq mille mètres de toile par jour

« les plus grands spécialistes de Suisse alémanique .

Six mois après avoir été embau­ ché comme simple graveur , il devient coloriste, puis s'asso­ cie avec des financiers et crée sa propre entreprise.

Oberkampf établit sa « manu­ facture d'i ndiennes » à Jouy­ en-Josas, village situé au bord de la Bièvre -rivière réputée pour la qualité de ses eaux - UNE TECHNIQUE COMPLEXE Le dessin devait être conçu et exécuté de manière à pouvoir être décomposé, lors de l'étape primordiale de l'impression, en plusieurs éléments correspondant chacun à une couleur.

Les graveurs reportaient les motifs en relief sur autant de planches de bois qu'il y avait de couleurs.

Ces planches gravées ne dépassant pas vingt-cinq à quarante centimètres de côté pour faciliter leur manipulation , la manufacture de Jouy-en-Josas en possédait cent mille en 1821.

Les décors agrémentés de personnages étaient réalisés sur des plaques de cuivre, qui avaient l'avantage de pouvoir être utilisées plus longtemps que les supports en bois.

La toile de lin et de coton venait de Rouen ou du Beaujolais ; à partir de 1767, on utilisa une cotonnade importée de l'Inde, matière première plus fine et plus pure .

L'impression des étoffes se faisait en plusieurs étapes successives et complexes, nécessitant de nombreux séchages, lavages, rinçages et même des passages dans la bouse de vache ! Toutes ces opérations demandaient de trois à quatre mois à la belle saison, six mois ou plus lors d'un mauvais hiver.

et proche de Versailles et de sa riche clientèle .

li fait venir son jeune frère Frédéric pour l'aider , et la fabrication com­ mence en janvier 1760 dans des locaux exigus, que le suc­ cès lui permettra très vite d'agrandir.

Jusqu'en 1770, les indiennes sont imprimées à la planche de bois gravé , en une ou plu­ sieurs couleurs .

Par la suite, Oberkampf investit dans un procédé d'impression à la pla­ que de cuivre déjà connu en Angleterre, qui permet une plus grande polychromie et une production plus impor­ tante et à moindre coût.

En 1788, il rompt avec ses asso­ ciés et reste seul à la tête de sa manufacture .

Neuf ans plus tard , il est le premier en Fran­ ce à imprimer au cylindre de cuivre , produisant ainsi cinq mille mètres de toile par jour .

Personnages et décors champêtres Répondant au goût de la Cour de Louis XV pour les motifs champêtres et les couleurs fraîches et gaies, les indiennes suscitent un véritable engoue ­ ment.

Le travail acharné des deux frères Oberkampf, qui ont épousé de jeunes Françai­ ses de bonne famille et large­ ment dotées, leur opiniâtreté à trouver de nouvelles techni­ ques et à proposer des décors originaux contribuent large­ ment à la réussite de l'entre­ prise .

En 1805, la fabrique emploie mille trois cent vingt­ sept artistes et ouvriers, et produit plus de quatre-vingt­ cinq mille pièces de toile imprimée, utilisée pour con­ fectionner tentures, garnitures de meubles, robes, jupons, caracos, foulards, mouchoirs, châles et gilets .

Les motifs les plus célèbres de la manufacture d'indiennes de Jouy-en-Josas sont les fa- meux camaïeux de Jean-Bap­ tiste Huet .

Le talent de cet artiste réputé s'épanouit sur des toiles imprimées d'une multitude de personnages évoluant dans un décor cham­ pêtre .

Les motifs de fleurs hé­ rités des cotonnades indien­ nes d'origine sont organisés en bouquets aux longues tiges sinueuses ou disposés en se­ mis sur un fond neutre ou co­ loré .

Oberkampf sait faire évo­ luer ses productions et, sous le règne de Louis XVI, propo­ se des décors néoclassiques plus en accord avec les nou­ velles tendances.

Sous la Révolution, il se range du côté de la République et assure l'avenir de sa fabrique en commandant à Huet de nou­ veaux modèles : ce seront les « fables de la Fontaine », éla­ borées en 1795 , qui connaî­ tront le succès pendant plus de vingt ans .

Copié par nombre de concur­ rents, le style de la manufactu­ re de Jouy-en-Josas de~iendra une référence .

Au point que dans le langage courant l'ex­ pression « toile de Jouy >> dési­ gnera toutes les étoffes impri­ mées à décor de personnages .

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