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Ouroukagina

Publié le 27/02/2008

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Vers 2350 av.J.-C. La civilisation sumérienne, qui devait laisser des traces si profondes et si durables en Babylonie d'abord, puis dans toutes les autres régions de l'Asie antérieure, nous a été révélée au dernier quart du vingtième siècle grâce aux efforts conjugués du fouilleur Ernest de Sarzec, de l'archéologue Léon Heuzey et de l'assyriologue François Thureau-Dangin. Dès 1877, des recherches furent entreprises, en Babylonie méridionale, aux ruines de Tellô, dont on sait aujourd'hui qu'elles ne recouvraient pas la ville de Lagash, mais bien celle de Girsu. Les richesses archéologiques et artistiques sorties de ce sol généreux font la gloire des salles du Musée du Louvre consacrées aux antiquités orientales, mais les inscriptions sumériennes ramenées au jour ont été si nombreuses et si variées qu'elles permettent à l'historien de retracer le passé de Lagash pendant un demi-millénaire (vers 2600 2100 av. J.-C.).

« des pêcheurs...

Les bergers ne disposant pas de laine de moutons blancs devaient livrer au contrôleur sa contre-valeur en argent...

Les bœufs appartenant aux dieux étaient employés aux travaux des champs d'oignons du Prince.Sur les bons champs des dieux...

le Prince agissait selon son caprice.

Il attelait à ses attelages d'ânes les bœufs detrait appartenant aux prêtres.

Il donnait à ses soldats l'orge des prêtres comme rémunération." Désormais, tous cesfonctionnaires seront supprimés et les biens du Temple seront respectés.

D'autre part, les prêtres ne pourront pluspénétrer dans la palmeraie du pauvre pour enlever aux arbres leurs régimes de dattes. Lors des funérailles, on payait sept cruchons de bière, quatre cent vingt pains, un demi-jour d'orge, un vêtement,un chevreau, un lit.

Ouroukagina ramène les sept cruchons de bière à trois, le nombre de pains à cent quarante,supprime la livraison du vêtement, tout en maintenant celle du chevreau et du lit. Autrefois, un chef pouvait dire à un sujet du roi qui possédait un ânon excellent : "Je veux te l'acheter." Dans le casoù il achètera, le propriétaire de l'âne pourra lui dire : "Paie en bon argent" et le chef devra s'exécuter et n'exerceraucune pression sur le propriétaire de l'ânon.

De même, un notable ne pourra plus obliger un paysan qui posséderaitune maison joignant celle de sa propre maison à la lui céder contre son gré ; il devra lui en régler la contre-valeur enargent de bon aloi. Ouroukagina veilla aussi à ce que l'orphelin et la veuve n'aient pas à être opprimés par des puissants.

Il sévit contrel'usure, l'accaparement des denrées, les fraudes, les vols de blé ou d'outils, les meurtres et les brigandages.

A la finde l'énumération des décrets qui se proposaient de remettre plus de justice dans la vie sociale de Lagash, le roi"réformateur" déclare avoir pris toutes ces mesures avec l'accord du dieu-patron de la ville : Ningirsou.

Il leurassurait ainsi quelque chance d'efficacité.

Lui-même caractérisait d'un mot son œuvre d'émancipation : "il avaitinstitué la liberté". Du moins, il le pensait.

Mais des modifications aussi brutales dans la structure de l'organisation urbaine ne pouvaientmanquer de susciter de l'irritation et de l'opposition parmi les puissantes familles de Lagash qui avaient dû faire lesfrais des "réformes".

Pour retrouver leurs privilèges perdus, elles songèrent à pactiser avec l'étranger.

Apparemment,elles cherchèrent de l'appui du côté de la ville d'Ourouk.

Dans cette antique métropole de Sumer s'était imposé undynaste énergique et entreprenant, Lugalzagesi.

Il entra en conflit avec Ouroukagina, vint mettre le siège devantLagash, s'en empara, l'incendia après l'avoir mise en pillage.

Le règne du dernier roi de Lagash des tempsprésargoniques n'avait duré que sept ans, mais il fut sans guerre et consacré tout entier aux œuvres de paix.Ouroukagina peut légitimement prétendre au titre de plus ancien homme d'État connu.. »

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