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Paul Halter, la vie d'un résistant

Publié le 17/05/2015

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  Paul Halter est né le 10 octobre 1920 dans le quartier de Plainpalais à Genève en Suisse. Sa famille est juive d’origine polonaise. Son père, Joseph, est horloger tandis que sa mère, Rywka, vend des bijoux bon marchés. Sa famille a dû quitter la Pologne en 1905 à cause de l’antisémitisme fort présent au début du 20ème siècle. Les Halter vivent aisément en Suisse, son père se spécialise en horlogerie mais les Halter ne restent pas longtemps en Suisse. En effet, le père de Paul est un militant bundiste et espérantiste, ce dernier se sent observé par les autorités helvétiques et décide de venir s’installer en Belgique. C’est en 1921 que Paul et sa famille emménagent à Bruxelles, Chaussée d’Anvers. Son père ouvre une boutique d'horlogerie et de réparation au 33. Très rapidement, toute la famille se voit accorder la nationalité belge. Les Halter rejettent la pratique religieuse mais non le judaïsme et son extraordinaire richesse culturelle. Ils ne respectent pas le shabbat et ne célèbrent pas les grandes fêtes. Paul et son frère Sam connaissent une enfance sans histoire et reçoivent un enseignement de qualité. Ils fréquentent l'Athénée de Schaerbeek. Leurs parents accordent  une grande importance à l'éducation.   A partir de ses 15 ans, Paul Halter devient dirigeant des Faucons rouges, les « scouts » socialistes. En 1935, il participe à Liège à la création d'une république "Faucons rouges" à laquelle prennent part des Anglais, des Français et des Tunisiens. C'est chez les Faucons rouges qu’il poursuit sa formation politique. Il est très influencé par le socialisme. En été 1936, les Faucons rouges sont invités en Tchécoslovaquie. Paul fait partie du voyage ; cependant, ils doivent traverser l'Allemagne nazie en train. Son prochain voyage vers l’Europe de l’est sera beaucoup moins agréable. En 1934, lors d’un voyage en Pologne avec sa mère pour revoir sa famille varsovienne. Il découvre l'antisémitisme polonais à l’occasion d’une visite à Miediczin, centre de repos organisé par le Bund. Lorsque de jeunes Polonais les croisent, ces derniers les insultent et leurs lancent des pierres, simplement car ils sont juifs. A partir de ce jour, il prend réellement conscience qu’il est  juif.   En 1936, pendant la guerre d’Espagne, Paul manque de s’engager dans les brigades internationales mais ses parents l’en dissuadent. Dès lors à  partir de 36, il se heurte de plus en plus fréquemment à l'extrême-droite fasciste. Il va souvent chahuter les meetings de Degrelle. Il défend les valeurs de la démocratie qui lui sont si chères. Pour lui, la Belgique est « la vieille terre de la Démocratie »¹. A ses yeux, le rexisme n'est  rien d’autre qu'un feu de paille.   ¹ Paul Halter, Numéro 151.610, d'un camp à l'autre, Paul Halter, Merry  Hermanus, Collection la Noria, Editions Labor, 2004   Son  père est actif dans les réseaux bundistes. Des réfugiés passent constamment par leur maison. Ils y logent, puis disparaissent mystérieusement comme ils sont venus. C'est déjà l'expérience d'une certaine clandestinité pour Paul. Leurs récits annoncent le cataclysme qui menace. Dès le début de la guerre en 40, Paul rejoint les forces belges. Suite à l’occupation Allemande, il essaie d’abord de rejoindre l’Angleterre mais il se fera intercepter plusieurs fois par des gendarmes français. Dès lors, il décide de rejoindre sa famille installée à Vichy. Les Halter seront pourtant rapatriés en Belgique par les Allemands et rejoignent Bruxelles. Paul décide alors de s’inscrire à l’ULB en philosophie en 1940. Là-bas,  il organise une résistance ainsi que des cours clandestins qui vont permettre aux étudiants de poursuivre leur apprentissage. Mais l’Université ferme ses portes dès 41, Paul rejoindra alors la résistance dans l’Armée Belge des Partisans. Il monte très vite en grade dans la hiérarchie et passe de chef de brigade à responsable de toute la région de Bruxelles.  Lors de toute l’occupation allemande, Paul et son frère ne porteront jamais l'étoile jaune et cela en signe de résistance. Son frère, Sam rejoindra un réseau d'espionnage britannique grâce auquel il gagnera Londres.   En 42, les parents de Paul sont convoqués à la caserne Dossin à Malines. Ils sont relâchés  peu de temps après, mais en voulant rejoindre la Suisse pour fuir le conflit, ces derniers sont arrêtés à Besançon par la Gestapo et envoyés à Drancy puis à Auschwitz.   Le 19 avril 1943, le XXème  convoi en direction d’Auschwitz est attaqué par  3 résistants, le projet avait été planifié par l'Armée belge des partisans. Paul Halter a eu un rôle dans la préparation de cette opération. Le 20 mai 1943, il prend part au sauvetage de 14 enfants juifs vivant clandestinement dans le couvent de la charité du Très Saint Sauveur d'Anderlecht. Ayant appris fortuitement que la Gestapo raflerait les enfants le lendemain, Paul Halter, Bernard Fenerberg et Tobie Cymberknopf aidés de Floris Desmedt, Andrée Ermel, Jankiel Parancevitch, organisent leur évasion. Les 14 fillettes survivront à la guerre.   Paul, lui, est arrêté le 16 juin 1943 par la Geheime Feldpolizei à Bruxelles. Il est écroué à la prison de St Gilles. Il est arrêté, non parce qu’il est un résistant juif, mais parce qu’il ressemble comme 2 gouttes d’eau à un espion anglais qui s’était échappé la veille. Paul est libéré après 3 mois mais un camion de la Gestapo l’attend à sa sortie devant les portes de la prison.   Il séjourne peu de temps à la caserne Dossin, puis il part vers Auschwitz dans le XXIIème convoi. Il arrive au camp après 4 jours de voyage dans des conditions inhumaines. On lui tatoue le numéro de prisonnier 151.610.   Paul ne reste pas longtemps à Auschwitz, il est envoyé au camp de Fürstengrube pour travailler dans les mines de charbon. Il se porte volontaire pour aller travailler à la mine car,  même s‘il n’y connaît rien, il sait que les conditions de travail y sont beaucoup plus favorables qu’au camp. C’est grâce à cela que Paul arrive à survivre. Au camp,  il s’organise et devient l’Uhrmacher ce qui lui confère un peu de respect.   A partir de janvier 45, Paul et ses compagnons  commencent la Marche de la Mort dans des conditions extrêmes : 1,5 mètre de neige et -27 degrés. Pour éviter la marche, Paul se fait porter malade et est rapatrié au camp où il ne reste plus que quelques prisonniers. Paul parvient à s’évader du camp en creusant un tunnel dans la neige et tombe sur un soldat prisonnier italien qui l’amène à un camp voisin libéré par les Russes. De là, il est envoyé à Cracovie puis à Odessa, d’où la France libre organise des rappariements jusque Marseille. Il arrive à Marseille accueilli par une foule dense. Ensuite, il rejoint Paris où il habite chez un oncle pour finalement revenir sur Bruxelles en mars 45.   Après la guerre, Paul travaille d’abord comme  responsable de l'association d'aide aux victimes de la guerre. Puis il se lance dans l’horlogerie. Il rencontre à son retour à Bruxelles sa femme, Paule, avec qui il se marie à Woluwe-Saint-Lambert. Leur fille vient au monde en 1949 et leur fils suivra quelques années plus tard.  Avec sa femme Paule, ils rejoignent la franc-maçonnerie. 1954, la guerre d'Algérie fait rage. Via l’épouse d’un de ses amis d'enfance, il s'implique dans l'aide aux réseaux algériens. Il participe à des actions d'aide directe. Après l'indépendance, il organise avec un ami docteur, des envois de médicaments.   En 1980, la fondation Auschwitz est créée par l'Amicale belge des ex-prisonniers politiques d'Auschwitz-Birkenau qui vise à intégrer la mémoire des crimes perpétrés par les nazis dans la conscience historique contemporaine et prévenir ainsi la résurgence des idéologies ou des régimes qui foulent au pied la dignité et les libertés humaines, il sera le président de l’ass...

« l'antisémitisme polonais à l'occasion d'une visite à Miediczin, centre de repos organisé par le Bund. Lorsque de jeunes Polonais les croisent, ces derniers les insultent et leurs lancent des pierres, simplement car ils sont juifs.

A partir de ce jour, il prend réellement conscience qu'il est  juif.   En 1936, pendant la guerre d'Espagne, Paul manque de s'engager dans les brigades internationales mais ses parents l'en dissuadent.

Dès lors à  partir de 36, il se heurte de plus en plus fréquemment à l'extrême-droite fasciste.

Il va souvent chahuter les meetings de Degrelle.

Il défend les valeurs de la démocratie qui lui sont si chères.

Pour lui, la Belgique est « la vieille terre de la Démocratie »¹.

A ses yeux, le rexisme n'est  rien d'autre qu'un feu de paille.   ¹ Paul Halter, Numéro 151.610, d'un camp à l'autre, Paul Halter, Merry  Hermanus, Collection la Noria, Editions Labor, 2004   Son  père est actif dans les réseaux bundistes.

Des réfugiés passent constamment par leur maison.

Ils y logent, puis disparaissent mystérieusement comme ils sont venus.

C'est déjà l'expérience d'une certaine clandestinité pour Paul.

Leurs récits annoncent le cataclysme qui menace. Dès le début de la guerre en 40, Paul rejoint les forces belges.

Suite à l'occupation Allemande, il essaie d'abord de rejoindre l'Angleterre mais il se fera intercepter plusieurs fois par des gendarmes français.

Dès lors, il décide de rejoindre sa famille installée à Vichy.

Les Halter seront pourtant rapatriés en Belgique par les Allemands et rejoignent Bruxelles.

Paul décide alors de s'inscrire à l'ULB en philosophie en 1940.

Là-bas,  il organise une résistance ainsi que des cours clandestins qui vont permettre aux étudiants de poursuivre leur apprentissage. Mais l'Université ferme ses portes dès 41, Paul rejoindra alors la résistance dans l'Armée Belge des Partisans.

Il monte très vite en grade dans la hiérarchie et passe de chef de brigade à responsable de toute la région de Bruxelles.. »

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