Pépin le Bref (Vers 714-768)

Le premier Carolingien. Depuis le VIIe siècle, la puissance des maires du palais d'Austrasie ne cesse de croître. On les appelle Pippinides, du nom de Pépin de Landen, le premier grand homme de la famille. Celui-ci a comme petit-fils Pépin II d'Herstal qui refait, en 687, l'unité du royaume franc. Pépin II d'Herstal laisse régner les Mérovingiens, mais rend la mairie du palais pratiquement héréditaire; il en fait une sorte de dictature appuyée sur l'aristocratie qu'il a domestiquée. Son fils bâtard Charles, surnommé plus tard Martel, apparaît comme l'élu de Dieu après sa victoire sur les Arabes à Poitiers, en 732; il profite de son prestige pour enrichir ses fidèles en sécularisant des biens d'Eglise; il demeure maire du palais jusqu'à sa mort en 741. Son fils Pépin, surnommé le Bref à cause de sa petite taille, met la réalité en accord avec les apparences: en 751, il fait enfermer dans un monastère le dernier Mérovingien, se fait reconnaître comme roi des Francs et inaugure le sacre qui fait de lui le détenteur d'un véritable sacerdoce. Le pape a accepté ce changement de dynastie, car, menacé par les Lombards, il cherche un allié efficace; venu en France, il renouvelle même à Saint-Denis le sacre de Pépin, qu'il étend aux deux fils du prince, Charles, le futur Charlemagne, et Carloman. La famille tout entière se trouve ainsi légitimée. En échange, par deux campagnes en Italie, Pépin écarte le danger lombard.