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Permanence de la question agraire en Amérique latine

Publié le 09/09/2014

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question

Cuba, connu des réformes agraires, sans remise en cause de l'ensemble des structures sociales, mais avec une véritable redistribution des terres. Ce fut le cas au Mexique dès 1915, où Zapata obligea le gouverne­ment à démanteler les haciendas. Une réforme fut entreprise en Bolivie en 1952, une au Pérou en 1963 et au Chili à partir de 1967 où elle aboutit en 1972 à la disparition de la grande propriété. La dernière fut entreprise au Nicaragua en 1979 lors de la révolution sandiniste. Au Brésil, en Colombie et au Venezuela, les dirigeants ont choisi, plutôt que de redistribuer des terres, d'encourager la colonisation de terres vierges.

·      Les résultats

 

À l'exception de Cuba où la réforme agraire fut radicale, les réformes agraires ont eu dans les autres pays pour conséquence d'obliger les grands domaines à se moderniser et à se concentrer sur les terres réellement exploitées. Les grands propriétaires ont égale­ment été incités à investir une partie de leur richesse dans l'in­dustrie nationale et de favoriser ainsi l'industrialisation. En même temps, la réforme agraire, en permettant un enrichissement des paysanne­ries, devait permettre l'élargissement du marché national. Certes, les réformes

question

« d'autre part, une agriculture de subsistance basée sur des très petites exploi­ tations.

Cette inégale répartition est un héritage de la période coloniale.

e L'agriculture spéculative L'agriculture spéculative constitue un secteur moderne et pri­ vilégié.

Les exploitations sont de grands domaines (estancia ou hacienda en Amérique hispanophone et fazenda au Brésil), qui occupent des milliers d'hectares.

On distingue d'une part des grandes exploitations intégrées aux circuits économiques mondiaux, gérées efficacement et pratiquant la mono­ culture spéculative, dépendante des acheteurs internationaux et des cours mondiaux fixés ailleurs qu'en Amérique latine, aux mains souvent des mul­ tinationales américaines, et d'autre part des grands domaines exploités d'une façon extensive, aux performances économiques médiocres, aux mains de propriétaires absentéistes pour qui les terres sont conservées dans un but spéculatif.

Sur ces grands domaines, la main-d'œuvre est composée d'ou­ vriers agricoles, petits paysans sans terres ou possédant très peu de terres.

Dans l'Amérique hispanophone, ce sont les peones, au Brésil les caboclos.

e L'agriculture traditionnelle menacée À l'opposé de l'extrême concentration des grands domaines dans les mains d'un très petit nombre de propriétaires, on trouve la petite exploitation, la trop petite exploitation, ce que l'on appelle le minifundio ou même le microfundio.

Ainsi au Brésil 39 % des exploitations ont moins de 5 hectares.

Outre ces petits propriétaires, on compte au Brésil, par exemple, presque cinq millions de personnes sans terres alors que des grands domaines ne sont pas exploités.

Ces petites exploitations ne bénéficient que d'une faible diffusion des moyens techniques modernes : pas d'engrais industriels, pas de semences sélectionnées.

L'élevage est inexistant du fait du manque de terres et la jachère y est encore pratiquée.

Les moyens de trans­ port, de stockage et de commercialisation sont inexistants ou insuffisants.

Par ailleurs l'analphabétisme limite la vulgarisation des techniques modernes.

L'agriculture traditionnelle est une agriculture de subsistance sans lien avec l'agriculture spéculative.

Incapable de survivre dans ces condi­ tions, des millions de paysans n'ont d'autre solution que l'exode vers les villes du continent, première étape pour beaucoup de l'émigration vers l'Amérique du Nord.. »

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