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Pétrarque

Publié le 22/02/2012

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Né à Arezzo, Pétrarque rejoignit son père à Montpellier en 1316, pour étudier le droit. Il compléta sa formation à Bologne, puis entra dans les ordres mineurs en Avignon. Là, il rencontra une jeune dame dans une église, Laure, et s'en éprit vivement. Cet amour intense, bien que non partagé, l'inspira toute sa vie. Des quatre cents poèmes qu'il écrivit, trois cent soixante six forment le Canzoniere. La première partie fut composée du vivant de Laure, la seconde après sa mort. Désir, espérance, angoisse et tristesse révèlent la crise spirituelle de l'auteur épris de culture antique. En 1333, au cours d'un voyage en Europe, il découvrit à Paris les Confessions de saint Augustin qui le marquèrent profondément : il composa le Secretum meum, œuvre en prose latine où le poète imagine qu'il s'entretient avec le philosophe. Les rois cherchèrent à attirer à leur cour cet homme érudit, renommé pour son esprit et son talent. En 1340, il fut appelé à Paris et à Rome pour être couronné poète lauréat. Il opta pour le Capitole, luttant avec ferveur pour le retour de la papauté à Rome. Passionné des classiques latins, il contribua à la naissance du courant humaniste. Vers 1345, il retourna en Avignon pour une retraite spirituelle et littéraire féconde, avant de voyager en Italie. Mais une épidémie de peste emporta bientôt nombre de ses amis, dont Laure. En 1367, il s'installa à Padoue. Là mourut celui qui considérait la poésie comme la forme la plus achevée de l'art et de la connaissance.     


« [...] FRANÇOIS : Qui dira mon ennui et mon dégoût quotidien dans la plus triste et la plus bruyante des villes, sentine étroite et reculée où convergent les ordures du monde entier ? Qui trouvera les mots pour rendre ce spectacle qui soulève le cœur : les rues infectes où des porcs immondes se mêlent aux chiens enragés, le bruit des roues qui ébranlent les murs, les voitures qui débouchent par les rues transversales, les mendiants hideux, les riches arrogants, ceux qui s'abandonnent au désespoir, ou à une joie tapageuse, les métiers divers, le brouhaha confus des voix, et la cohue des passants ? Tout cela émousse les sens habitués à une vie meilleure, ôte le calme aux esprits généreux, et trouble leurs nobles études.

Que Dieu garde mon frêle navire de sombrer dans ce naufrage, car lorsque je regarde autour de moi il me semble être descendu tout vivant en enfer.

Va donc te livrer à de hautes pensées ! “ Va maintenant composer des vers sonores ! ” AUGUSTIN : Grâce à ce vers d'Horace, je comprends ce qui t'afflige le plus.

Tu regrettes de te trouver dans un endroit qui n'est pas propice à tes études.

Le même écrivain l'a dit : “ Tout le chœur des poètes aime les bois et fuit les villes ”.

Toi-même tu as écrit dans une épître : “ La forêt plaît aux Muses ; la ville est l'ennemie des poètes ”.

Si le tapage de ton imagination cessait, crois-moi, le vacarme qui t'entoure ne troublerait plus ton âme. Pour ne pas répéter ce que tu sais depuis longtemps, tu as une précieuse lettre de Sénèque, et son livre De la tranquillité de l'âme.

Tu as aussi sur les moyens de guérir cette maladie mentale un très bon livre de Cicéron où il résume les discussions qui ont eu lieu le troisième jour dans sa propriété de Tusculum, et qu'il a envoyé à Brutus. FRANÇOIS : Tu sais que j'ai lu tous ces textes avec soin. AUGUSTIN : Mais cela ne t'a servi de rien ! FRANÇOIS : Mais si, tant que j'ai lu, cela m'a beaucoup servi, mais à peine refermais-je le livre que je cessais d'y adhérer. AUGUSTIN : Comme toujours avec les lecteurs ! Voilà comment s'est répandue l'horrible engeance des pédants. Dans les écoles on parle beaucoup de l'art de vivre, mais bien peu le mettent en pratique.

Marque bien les passages importants de ces livres, et tu tireras fruit de ta lecture. [...]. »

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