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Philippe le Bel et le prieuré Saint-Louis de Poissy

Publié le 04/09/2013

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philippe le bel

Le choix de Poissy s'impose à Philippe le Bel. La petite capi-tale du Pincerais, secteur du Vexin situé sur les bords de la Seine, est un bourg fréquenté de longue date par les Capé-tiens, notamment pour ses forêts qui offrent de belles et nombreuses chasses, appré-ciées des souverains. Au début du XI' siècle, la reine Constan-ce d'Arles s'y est fait bâtir un manoir personnel, contigu à celui de son époux Robert Il le Pieux. Quelque deux siècles plus tard, Philippe II Auguste a protégé par d'épaisses mu-railles cette demeure, cadre champêtre et calme où les rei-nes et les princesses ont pris

philippe le bel

« l'habitude de séjourner lors de leurs couches .

En avril 1214, Blanche de Castille y a mis au monde le futur Louis IX, qui toute sa vie a gardé un grand amour pour ce lieu où il est né et a été baptisé .

Philippe le Bel entend faire adosser le prieuré aux ruines du château et, comme il voit grand, expro­ prie tous les alentours .

L:église a les dimensions d'une cathédrale, moins vaste certes que les plus importantes , celles d'Amiens, de Reims, de Char­ tres ou de Rouen, mais rivali­ sant en hauteur et en surface avec celles de Bayeux, de Poi­ tiers ou de Tours.

Exemple par­ fait du plus beau gothique, elle est légère, ajourée et d'une unité parfaite .

Saint Louis est présent partout : sa statue trône à l'entrée du chceur , son image domine le maître-autel, un vitrail représente son sacre .

Philippe le Bel adjoint à l'égli­ se un monastère , bâti avec du « cliquart », une pierre dure à grain fin, « de haut apparat, très beau , se conservant bien dedans et dehors » ; un maté­ riau «de luxe >> qu'on a fait ve­ nir d'une carrière du « mont de Parnasse », proche de Paris.

Le roi est impatient Bien que le souverain presse les travaux , il n'en verra pas la fin .

Philippe le Bel est si impa­ tient qu 'il fait réaliser un toit de fortune par les religieuses pour être en mesure de les accueillir tout de suite .

Peut­ être attend-il de leur pré sence il un apaisement de ses soucis , o en particulier à propos du ci c.: conflit qui l'oppose au pape 2: ~ Boniface VIII ? A sa demande, o le 17 mai 13 04 , le général de ~ l'ordre, Aymeric de Plaisance, exige de plusieurs établisse­ ments religieux en pleine expansion le « sacrifice de su­ jets de choix, capables d'assu­ rer le succès de la fondation ».

Le 25 juin 1 304, c 'est le grand jour .

Le roi ouvre lui-même le monastère , encore inachevé , à « ses >> dominicaines .

Après une dernière révérence à Sa Majesté, un dernier mot aux amis venus les accompagner, un dernier sourire aux per­ sonnes connues et inconnues, celles-ci se retirent dans le prieuré; et, tandis que les por­ tes se referment, disparaissent silencieusement dans la pro­ fondeur du cloître.

Un mois plus tard, à Neauphle, le roi octroie la charte de fon­ dation du nouveau monastère, qui sera confirmée par une lettre datée de Châtillon-sur­ Indre en 1305.

Ce document définit les nombreuses dona­ tions, soustrait les religieuses à toute juridiction séculière, les exempte de charges et d'im- fiBlll EDITI ONS lli'l!!I ATLAS LES RECOMMANDATIONS DE PHILIPPE LE BEL Dans une lettre au vicaire général de l'ordre des frères prêcheurs, écrite en juin 1299, Philippe IV le Bel expose ses idées extrêmement précises sur le « profil » des religieuses qui, dès la fondation du monastère, doivent être accueillies à Saint-Louis de Poissy.

« Il importe, surtout dans les débuts, de choisir des personnes qui sachent lire et chanter, qui aient une santé leur permettant de porter le fardeau de la vie religieuse, de satisfaire aux observances accoutumées, et capables, par la suite, d'instruire et former efficacement les nouvelles arrivantes dans les mœurs, la science et les devoirs de la vie religieuse par leurs paroles et leur exemple ; il n'est pas facile de trouver de telles personnes sans une enquête préalable, suivie d'une mise à l'épreuve.

Nous sommes persuadés que cela ne peut être mieux fait et d'une façon plus adaptée, que par les frères de l'ordre, qui doivent apporter spécialement à cette tâche un soin efficace.

» pôts , et fixe même les règles qui doivent présider à leur entrée.

li interdit à quiconque, « quand même il prétendrait d'avoir l'autorité du Saint­ Siège », de visiter le prieuré et d 'exiger les comptes de l'admi­ nistration de ses biens tempo­ rels , ce que seul l'ordre des dominicains est habilité à faire .

C'est en 1330, près de quinze ans après la mort de Philippe le Bel qu'auront lieu les céré­ monies de dédicace du mo­ nastère Saint-Louis de Poissy et de son église ; et cet ensem­ ble splendide sera détruit sous la Révolution .. »

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