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Philippe le Bel, le roi faux-monnayeur

Publié le 04/09/2013

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philippe le bel

Le 30 décembre 1306, la foule gronde sous les fenêtres du Temple. Le peuple en colère pille les maisons des bour­geois. Les émeutiers vident les tonneaux, saccagent et brûlent le logis d'Étienne Bar­bette qui dirige la Monnaie royale. Philippe le Bel, contraint de se réfugier au Temple, est assiégé dans son donjon. Il le restera pendant deux longs jours.

philippe le bel

« Bien que Philippe le Bel ait mis en place, sous son règne , les fondations des institu­ tions administratives de l'État moderne , cette conception d'un gouvernement fort et centralisé est mal comprise .

S'il est en quête permanente de fonds pour financer ses en­ treprises guerrières, il doit en outre édicter certaines me­ sures destinées à assainir l'économie monétaire frap­ pée d'instabilité chronique .

La bonne monnaie forte , ba­ sée sur l 'or et l'argent , instau~ rée par Louis IX est mise à mal par le roi et ses conseillers.

Pour faire baisser la dette royale, le roi décide de diminuer le poids de mé­ tal fin et d 'a ugmenter le nombre de pièces dévaluées .

Mais cet artifice budgétaire, s'il ne procure à l'État que des bénéfices éphémères, entra î ­ ne , en revanche, le vif mécon­ tentement de toute la popu­ lation et en particulier celui des seigneurs, des rentiers du sol et des salariés payés en monnaie dévaluée .

Conscient de ce problème , le roi tente, par deux fois, en 13 06 et 13 13, de revenir à la "bonne mon- naie" .

En 1306, le rétablisse­ ment trop brusque, provoque la hausse indirecte des loyers et des fermages .

Ces mesures de déflation frappent lourde­ ment le petit peuple des villes à qui les propriétaires demandent que leur dû soit payé en monnaie forte .

Le pays au bord de la crise Le 30 décembre 1306, la foule gronde sous les fenêtres du Temple .

Le peuple en colère pille les maisons des bour­ geois.

Les émeutiers vident les tonneaux, saccagent et brûlent le logis d'Étienne Bar­ bette qui dirige la Monnaie royale .

Philippe le Bel, contraint de se réfugier au Temple, est assiégé dans son donjon.

Il le restera pendant deux longs jours.

Dans tout le pays, la situation ne cesse de se dégrader.

Le royaume prospère dont a hé­ rité le fils de Philippe Ill le Hardi ne peut surmonter ni la succession de mauvaises ré­ coltes ni la guerre et les mani­ pulations financières et fis- EDITI ONS ATLAS UNE MONNAIE À LA VALEUR CONSTAMMENT INSTABLE S'il est parcimonieux pour lui-même, Philippe le Bel, premier des rois qualifiés de "faux-monnayeurs ", dépense sans compter pour les fêtes de la cour et la grandeur de la monarchie.

Les guerres et la réorganisation de l'administration du royaume coûtent cher.

Plusieurs dévaluations s 'enchaînent pour pallier le manque de liquidité et la raréfaction de l'or et de l'argent.

Dans les ateliers royaux, on frappe quantité de pièces dont la valeur et le poids, en or ou en argent, sont très inférieurs à ceux des anciennes monnaies.

Les seigneurs et les barons sont furieux contre le pouvoir royal qui veut limiter leur privilège de frapper monnaie et de posséder de la vaisselle d'or .

(Ci-contre, enluminure représentant l'atelier d 'un orfèvre) cales qu 'elle entraîne.

Les charges sont de plus en plus lourdes.

Alimenter le budget de l'État, payer les rentes et les agents de l'administration trop nombreux, entretenir les garnisons des forteresses royales, maintenir le train de vie de la cour, achever les tra­ vaux du palais de la Cité de­ mande des sommes considé­ rables.

Le pays est exsangue .

Les laboureurs , les mar­ chands, les bourgeois et les petits nobles, qui vivaient ja­ dis dans une certaine opulen­ ce, sont au bord de la ruine .

Les dévaluations successives diminuent considérablement .

le pouvoir d'achat et nuisent au développement du com­ merce.

Lorsque Philippe le Bel meurt, le 29 novembre 1 3 14, la France tout entière est prê­ te à se révolter .. »

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