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Philippe le Hardi se proclame régent de Navarre

Publié le 04/09/2013

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Devenu roi de France, Philip¬pe le Bel repoussera ce voya¬ge et ce sacre en Navarre faute de temps. Mais il ne négligera pas pour autant de respecter les coutumes de ses sujets pyrénéens. Le jour de son couronnement, il sera le pre¬mier souverain français à signer « Roi de France et de Navarre « et à ajouter sur sa bannière aux lys de France les chaînes entrecroisées des armes de Navarre. Quant aux missives adressées aux Navar¬rais, il les signera « Moi qui règne en étranger en Navarre, tenant ce royaume par hérita¬ge de ma femme.

« ainsi Navarre , Champagne et Brie sont-elles promises à être réunies au domaine royal.

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Philippe le Hardi exige aussi­ tôt que sa petite cousine lui soit confiée et soit éduquée à la Cour, comme il sied à une future reine de France.

Tandis que Jeanne et le futur Philippe le Bel partagent étu­ des et divertissements, le roi se proclame régent de Na­ varre au nom de sa pupille .

Par ailleurs, il charge des gou­ verneurs français d'adminis­ trer le royaume pyrénéen .

Bien qu 'ils soient installés à Pampelune , ceux-ci ne res­ pectent ni les lois ni les tradi­ tions locales, heurtant le na­ tionalisme des Navarrais.

Bientôt, une vive opposition naît à Pampelune entre « pro » et « anti » Français.

Les pre­ miers, habitant les faubourgs Saint-Sernin et Saint-Nicolas, jouissent d'exemptions de taxes.

Les seconds, qui vivent à Navarreira - le quartier de la cathédrale des Vieux-Basques - jaloux des privilèges de ceux qu'ils surnomment les Francos , cherchent à s'allier aux Cas­ tillans et finissent par se révolter .

Pendant toute une année, la guerre civile va faire rage.

Les Navarrais matés par les hommes du roi de France Philippe le Hardi, qui n'en­ tend pas laisser la Navarre sor­ tir de l'orbite française, envoie Eustache de Beaumarchais, épaulé par son cousin Robert Il d'Artois, l'oncle de la petite reine Jeanne, mater la rébel­ lion .

Avec l 'aide des Francos, les hommes du roi assiègent le quartier de Navarreira et, dès la fin de l'année 1276, la région est pacifiée .

Mais, les Navarrais ne s'en tien­ nent pas là.

Tous partis confon­ dus, ils veulent désormais faire respecter leurs fueros , leur droit coutumier .

lis envoient des ambassades en France plaider leur cause auprès de Philippe le Hardi et de leur reine légi­ time .

lis insistent également pour que Jeanne de Navarre et son fiancé, le dauphin Philip­ pe, reçoivent le sacre et vien­ nent résider dans leur capitale, Pampelune .

Mais , Jeanne ne se rendra jamais dans son royaume, qu 'elle se conten­ tera d'apporter en dot à son époux , comme la Champagne et la Brie, lors de son mariage, le 16 août 1284 .

Devenu roi de France, Philip­ pe le Bel repoussera ce voya­ ge et ce sacre en Navarre faute de temps .

Mais il ne négligera pas pour autant de respecter les coutumes de ses sujets pyrénéens .

Le jour de son couronnement, il sera le pre­ mier souverain français à signer « Roi de France et de Navarre » et à ajouter sur sa bannière aux lys de France les chaînes entrecroisées des armes de Navarre .

Quant aux missives adressées aux Navar­ rais, il les signera « Moi qui règne en étranger en Navarre , tenant ce royaume par hérita­ ge de ma femme.

» « FUEROS » ET « CORTÈS » La plus vieille tradition parlementaire d'Europe est celle des royaumes espagnols.

L'assemblée des « Cortès », auxquelles participent la noblesse, le clergé et le tiers état, s'y est régulièrement réunie depuis le xue siècle : depuis 1090 en Aragon , 1 130 en Navarre, 1 177 en Castille et 1188 dans le Léon.

Depuis lors , aucune nation n'a pareillement garanti les droits des personnes .

Dans le Léon, le pacte constitutionnel, passé avec le roi Alphonse IX, permet théoriquement au dernier des manants de donner la mort au souverain lui-même, et en toute impunité, si celui-ci pénètre dans sa chaumière sans sa permission .

En Navarre, le monarque ne peut lever d'impôts sans le consentement des« Cortes» ouconformément aux fueros, le droit coutumier .

Ces institutions et ce recours au droit en ce qui concerne la sauvegarde des intérêts particuliers sont alors uniques en Occident.. »

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