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Pierre Flotte, légiste de Philippe le Bel

Publié le 04/09/2013

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philippe le bel

Comme il l'a été auprès du dauphin de Viennois, Pierre Flotte est l'homme de confian-ce de Philippe le Bel. Le Ca-pétien l'envoie dans les pro-vinces afin, en son nom, d'y mener diverses négociations ou de remettre de l'ordre dans les affaires en tant que commissaire extraordinaire. Dès mai 1291, il est ainsi char-gé de mettre à rançon les ban-quiers et changeurs lombards de la foire de Beaucaire, qui ont trafiqué pour le compte du pape et des cardinaux. En 1293, avec Gilles Aycelin, son neveu et archevêque de Nar-bonne, il prend possession du comté de Bigorre au nom de la reine Jeanne de Navarre, épouse.de Philippe le Bel. En 1294, il négocie l'alliance du roi d'Aragon contre l'Angleter-re. 

philippe le bel

« sonne! et non héréditaire, et en fief le château de Ravel, dans le Puy-de-Dôme .

Ses services hautement recon­ nus et récompensés, Pierre Flotte accède en 1295 à la charge prestigieuse de chan­ celier : pour la première fois, la chancellerie échoit à un laïc et non à un clerc .

Ses nou­ velles fonctions le mènent en Flandre, où le Capétien l'en­ voie lever des subsides et ins­ taller des gouverneurs d ,ans les grandes villes et les principa­ les places fortes .

A partir de 1296, il est chargé des relations avec le Saint­ Siège.

En 1297, il est envoyé à Rome, avec le comte de Saint­ Pol, pour y obtenir la canoni­ sation de Louis IX, promise depuis longtemps et toujours retardée.

En bon tacticien, Pierre Flotte entre en contact avec les cardinaux Colonna, ennemis jurés du pape Boni­ face VIII, fait mine de les sou­ tenir et, grâce à ce chantage, obtient la bulle de canonisa­ tion tant désirée ...

«Suppôt de Satan » En octobre 1301, l'affaire de Bernard Saisset, l' évêque de Pamiers, déclenche un violent conflit entre Philippe le Bel et la papauté : dans ce contexte, Pierre Flotte, homme habile et audacieux, va jouer un rôle central et donner toute la me- sure de ses talents .

Le pape a des mots très durs pour le lé­ giste du Capétien , qu'il quali­ fie de « petit avocat borgne », d'« homme aigre et plein de fiel, homme qu'on doit croire hérétique ».

Et ces diatribes ne sont pas l'expression d'une volonté d'épargner le roi et de tout rejeter sur une figure se­ condaire .

Non, elles s'expli­ quent bien par le fait que le chancelier est un homme-clé du conflit, qu 'il contribue d'ailleurs à envenimer par son caractère passionné et sujet aux emportements en s'éle­ vant contre la prétention des pontifes de juger des sujets du royaume de France en vertu d 'un « droit de clergie illusoire et tout verbal ».

Pierre Flotte ne recule devant rien pour défendre l'indépen­ dance et le pouvoir du roi de France, et écrit une lettre vé­ hémente au pape à la place de Philippe le Bel : « Philippe, par la grâce de Dieu, roi des Français , à Boniface, prétendu pape, peu ou point de salut.

Que votre très grande fatuité sache que nous ne sommes soumis à personne pour le temporel.

..

» Il met tout en œuvre pour exciter l'amour­ propre patriotique du clergé EDITI ONS ATLAS français et le détacher du Saint-Siège, notamment lors de la réunion des premiers états généraux du royaume, le 10 avril 1302, ce qui lui vaut d 'être .

traité de « suppôt de Satan » par Boniface VIII.

Mais, en Flandre, de graves événements demandent bien­ tôt toute l'attention du chan­ celier .

Au mois de juin 1302, Pierre Flotte se joint à l 'armée du Capétien , qui part en cam­ pagne .

Le 11 juillet, à Courtrai , lors de la désastreuse bataille des Éperons d'or, il trouve la mort au milieu de toute la chevalerie du royaume et lais­ se une veuve et deux fils.

PIERRE FLOTTE EXPOSE LA DOCTRINE ROYALE Comptant désormais avec Louis IX, le grand-père de Philippe IV le Bel, un saint dans sa lignée, la dynastie capétienne s'est élevée au-dessus des barons du royaume.

Le roi, oint du Saint Chrême à Reims, ne doit maintenant rendre des comptes qu'à Dieu.

Ce qui signifie que Philippe le Bel est férocement déterminé à affirmer son indépendance vis-à-vis du Saint-Siège en ce qui concerne les questions temporelles.

Le 10 avril 1302, lors de la première réunion des états généraux du royaume, le chancelier Pierre Flotte expose la doctrine du souverain : « Le pape a fait savoir que le roi lui était soumis au temporel pour son royaume, et que celui-ci était tenu de lui, le pape.

Le roi et ses prédécesseurs n'ont cependant été connus, de tout temps, que pour le tenir de Dieu seul.

Le roi n'a pas de supérieur au temporel, pas plus que n'en eurent ses ancêtres .

Le monde entie~ le sait .

». »

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