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Piotr Arkadievitch Stolypine

Publié le 27/02/2008

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Lorsqu'un régime politique meurt, on est parfois tenté d'imputer la cause de sa disparition ­ parmi d'autres facteurs de désagrégation ­ à la faiblesse de ses dirigeants ; de fait, Nicolas II, dernier tsar de Russie, paraît bien avoir été un piètre politique, englué dans des conceptions surannées, prisonnier d'un entourage peu digne de rehausser le prestige de la dynastie des Romanov : son abdication, le 15 mars 1917, consacre autant l'insuffisance d'un homme que l'inadéquation d'un régime. Faut-il cependant penser que les dernières années du tsarisme au XXe siècle aient seulement correspondu à la lente agonie d'un gouvernement incarné en théorie par un homme seul, le tsar autocrate, seigneur de la terre et des hommes russes ? Ce serait oublier l'action préventive, mais non curative, des derniers grands commis de l'État tsariste, au premier rang desquels se présente la figure de Piotr Arkadievitch Stolypine. Si l'historien se doit de mesurer l'influence néfaste du légendaire Raspoutine sur la vie de la Cour et de l'Empire entre 1910 et 1916, il doit aussi considérer les efforts entrepris par Stolypine pour sauver le gouvernement impérial entre 1906 et 1911. L'échec final du tsarisme ne peut jeter le discrédit sur la personnalité du dernier grand homme d'État de l'ancien régime russe ; Stolypine représentait sans doute la dernière tentative cohérente de rénovation politique du tsarisme ; certains se demandent même si " l'évolution " entamée par Stolypine aurait pu éviter la " révolution " en Russie. Vaine question sans doute, puisque l'histoire reconstitue ce qui fut et non ce qui aurait pu être, mais l'acharnement, parfois même posthume, de ses adversaires témoigne de l'importance de son action politique.

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