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?? Quand je danse, je danse ; quand je dors, je

Publié le 23/10/2012

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danse
?? Quand je danse, je danse ; quand je dors, je dors : voire1 et quand je me promène solitairement en un beau verger, si mes pensées se sont entretenues des occurrences étrangères quelque partie du temps, quelque autre partie je les ramène à la promenade, au verger, à la douceur de cette solitude et à moi. Nature a maternellement observé cela, que les actions qu'elle nous a enjointes pour notre besoin nous fussent aussi voluptueuses, et nous y convie par la raison, mais aussi par l'appétit : c'est injustice de corrompre ses règles. Quand je vois et César et Alexandre, au plus épais de sa grande besogne, jouir pleinement des plaisirs naturels, et par conséquent nécessaires et justes, je ne dis pas que ce soit relâcher son âme, je dis que c'est la raidir, soumettant par vigueur de courage à l'usage de la vie ordinaire ces violentes occupations et laborieuses pensées. Sages, s'ils eussent cru que c'était là leur ordinaire vac...
danse

« dérober à ses rondes quelque heure de nuit, pour lire et breveter Polybe en toute sécurité.

C'est aux petites âmes, ensevelies du poids des affaires, de ne s'en savoir purement démêler, de ne les savoir, laisser et reprendre : « O fortes, pejoraque passi Mecum saepe viri, nunc vino pelite curas Cras ingens iterabimus aquor 3.

» Soit par gosserie 4 , soit à certes 5 , que le vin théologal et Sorbonique est passé en proverbe, et leurs festins, je trouve que c'est raison qu'ils n'en dînent d'autant plus commodément et plaisamment qu'ils ont utilement et sérieusement employé la matinée à l'exercice de leur école.

La conscience d'avoir bien dispensé les autres heures est un juste et savoureux condiment des tables.

Ainsi ont vécu les sages ; et cette inimitable contention à la vertu qui nous étonne en l'un et l'autre Caton, cette humeur sévère jusques à l'importunité, s'est ainsi mollement soumise et plu aux lois de l'humaine condition et de Vénus et de Bacchus, suivant les préceptes de leur secte, qui demandent le sage parfait autant expert et entendu à l'usage des voluptés naturelles qu'en tout autre devoir de la vie. "Cui cor sapiat, ei et sapiat palatus 6 …." Le relâchement et facilité honore, ce semble, à merveilles et sied mieux à une âme forte et généreuse.

Epaminondas n'estimait pas que de se mêler à la danse des garçons de sa ville, de chanter, de sonner et s'y embesogner avec attention fût chose qui dérogeât à l'honneur de ses glorieuses victoires et à la parfaite réformation de m œ urs qui était de lui.

Et parmi tant d'admirables actions de Scipion l'aïeul, personnage digne de l'opinion d'une origine céleste, il n'est rien qui lui donne plus de grâce que de le voir nonchalamment et puérilement baguenaudant à amasser et choisir des coquilles, et jouer à cornichon va-devant 7 le long de la 3« Mes braves compagnons, dans les pires misères, chassez à coups de vin aujourd'hui tout souci : l'immense mer demain nous ouvrira sa route » (Horace, Odes, I, VII, 32). 4Gosserie : moquerie, plaisanterie.5A certes : avec certitude.6« Que celui qui a le coeur sage ait aussi le palais délicat » (paraphrase de Cicéron, De finibus, II).7Ramasser à la course les objets qui sont par terre.. »

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