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Querelle des anciens et des modernes

Publié le 27/02/2008

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  A partir de 1687, une importante bataille littéraire va opposer la fine fleur des intellectuels français : la querelle des anciens et des moderne qui ouvrira la voie au romantisme. L'idée que les arts devraient progresser au même titre que les sciences se développe au début du XVIIe siècle. L'écrivain Desmarets de Saint-Sorlin (1595-1676) prend parti en faveur des sujets chrétiens, jugés plus modernes que les sujets païens, conception à laquelle s'opposent vivement Boileau, Corneille et Saint-Evremond. Avant de mourir, Desmarets confie à Perrault la lourde tâche de libérer la littérature de l'influence antique. Celui-ci présente à l'Académie française, le 27 janvier 1687, un poème dans lequel il proclame la supériorité des Modernes sur les Anciens : Le Siècle de Louis le Grand.

« De 1687 à 1694, une querelle a opposé les plus grands esprits français sur l'imitation des Anciens.

Le débat remonte à cette remarque de Pascal : l'on voit avec combien d'injustice nous respectons l'antiquité dans ses philosophes; car, comme la vieillesse est l'âge le plus distant de l'enfance, qui ne voit que la vieillesse dans cet homme universel ne doit pas être cherchée dans les temps proches de sa naissance, mais dans ceux qui en sont le plus éloignés ? Ceux que nous appelons anciens étaient véritablement nouveaux en toutes choses, et formaient l'enfance des hommes proprement ; et comme nous avons joint à leurs connaissances l'expérience des siècles qui les ont suivis, c'est en nous que l'on peut trouver cette antiquité que nous révérons dans les autres (préface pour le Traité du vide). Les partisans des Anciens • Boileau, Corneille, Saint-Evremond, La Bruyère, La Fontaine les considèrent comme des modèles en toutes choses.Les meilleurs écrivains ont toujours commencé par les imiter.

Certes, il faut savoir inventer et l'imitation doit être sans servilité, au service de l'originalité ; mais elle est une condition nécessaire du bel art. Il est nécessaire d'attendre avant d'apprécier la valeur des modernes, sinon on risque de commettre des erreurs de jugement à cause des modes et des engouements passagers. Les Modernes Desmarets, Fontenelle, Perrault invoquent Descartes et Pascal qui ont su prendre leurs distances avec le respect dû aux Anciens.

Ces derniers ne sont pas sans faiblesses ; leur antériorité n'est pas une marque de supériorité ; ils étaient des hommes comme nous, ni plus ni moins doués que nous ; il faut donc les juger, à leur juste valeur et ne pas se soumettre à l'argument d'autorité.

Pour les modernes, les arts, comme les sciences, doivent suivre la loi duprogrès ; les artistes modernes connaissent des règles et des techniques supérieures à celles des Anciens (par exemple, la perspective en peinture). Après l'admiration pour les Anciens à la Renaissance, les modernes considéraient que la pensée autonome avait faitses preuves avec les oeuvres du " Grand siècle ", le siècle de Louis XIV.

On peut comprendre qu'ils cherchaient às'émanciper de toute imitation ressentie comme une contrainte.. »

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