Selim Ier, sultan d'Istanbul

« tête d'un fastueux cortège.

Mi-juin, ses troupes sont de­ vant Alep.

L'enjeu est de taille.

Victorieux, Selim de­ viendrait le souverain le plus puissant du Proche-Orient et serait l'égal des grands rois d'Europe, Charles Quint, François 1•r, Henri VIII d'An­ gleterre.

Les Mamelouks vaincus, les Ottomans pour­ raient étendre leurs posses­ sions jusqu'en Anatolie, voire jusqu'à la mer Noire.

Le 23 août, les négociations de paix ayant échoué, l'ar­ mée égyptienne se dirige vers Marj Dabik, près d'Alep.

Espérant rallier les Ottomans, Kansouh marche à côté de Kasim, un neveu de Selim qui s'est réfugié au Caire après l'assassinat de son père, com­ mandité par le sultan.

Le combat s'engage, extrême­ ment violent.

Les Ottomans sont en difficulté.

Mais la mort de deux des plus vaillants généraux mame­ louks sème la confusion dans le camp égyptien.

Selim pro­ fite de la panique pour per­ cer l'aile gauche du sultan cairote.

Sur l'aile droite, Khairbak, gouverneur d'Alep, qui aurait passé un accord se­ cret avec Selim, abandonne le combat.

Kansouh exhorte ses hommes, en vain.

La vic­ toire est aux Ottomans.

Le jour même, le sultan du Caire meurt, sans qu'on sache s'il a été victime d'une attaque d'apoplexie ou de l'ingestion d'un poison contenu dans le chaton d'une bague ...

Le Caire à la merci des Ottomans A u Caire, on est sans nou­ velle de Kansouh depuis quarante jours.

C'est début octobre seulement qu'on ap­ prend la défaite et la mort du vieux sultan mamelouk.

Pris de panique, de nom­ breux Cairotes se réfugient en Haute -Égypte.

Tournan, le secrétaire d'État qui a gou­ verné en l'absence de Kan­ souh, est nommé sultan.

Quand Selim l'engage à se soumettre, il ne daigne pas répondre et fait fortifier la capitale.

Au nord, on cons­ truit un muret et on creuse des tranchées protégeant une batterie d'une centaine de canons.

Des piquets de bois, où les chevaux de l'en­ nemi iraient s'empaler, sont plantés alentour .

La bataille du Caire débute le 23 janvier 1517.

Trahies par l'émir Djanbirdi et, comme en Syrie, par Khairbak, les troupes de Tournan sont b'a­ layées.

' Les jours suivants, les habitants du Caire se défen­ dent pied à pied, rue par rue, maison par maison.

Des quartiers entiers sont incen­ diés, le pillage dure trois jours.

Craignant pour sa vie, Tournan fuit dans le désert.

Selim, qui a établi son quar­ tier général à Boulaq, au bord du Nil, proclame l'am­ nistie, et de nombreux Ma­ melouks se rendent.

Les Ot­ tomans ne font qu'une bou­ chée des derniers résistants et des contre-attaquants, menés par Tournan.

Conquise par Selim, l'Égypte devient, pour trois siècles, une provin­ ce de l'empire ottoman.. »