Tamerlan and the Symbolism of Sovereignety - Forbez Manz Beatrice
Publié le 10/01/2012
Extrait du document
«
Ruznameh-yi ghazawat -i Hindustan de Ghiyath al -Din Ali Yazdi.
Cependant ces sources sont
fortement influencées par la vision que Tamerlan voulait laisser.
Elle a également utilisé les
correspondances officielles de Tamerlan, surtout les lettres aux dirigeants qu’il allait attaquer.
Dans
ces lettres il exp ose des raisons dynastiques pour justifier ses conquêtes mais elles ont pu être écrites
par ses secrétaires persans et sont très formelles.
Pour trouver une description plus personnelle de Timur il faut explorer d’autres sources qui ne sont
pas bureaucrat iques et ne cherchent pas à légitimer le règne de Timur.
L’auteure veut alors analyser
des sources qui présentent Tamerlan à un public étranger.
Il y a quelques sources de ce genre, écrites
par des auteurs détachés du règne de Tamerlan et de provenances va riées.
La plus importante de ces
sources est la biographie de Timur faite par Ibn Arabshah.
Cet auteur est né à Damas en 1392 il vécut
en Transoxiane et connut des proches de Tamerlan, même si son point de vue est négatif il montre
un aspect plus personnel que les chroniqueurs timourides.
Une autre source est le carnet de voyage
de l’espagnol Ruy Gonzales de Clavijo qui passa 14 mois dans des territoires timourides et recueillit
des informations auprès de partisans de Tamerlan.
Une source moins connue est c elle de
l’archevêque de Sultanniya, le dominicain Jean qui entreprit une ambassade en Europe pour le
compte de Tamerlan et de son fils et qui présenta aux européens un compte rendu sur la vie et la
personnalité de Tamerlan.
On ne sait pas la relation qu’il entretenait avec Timur mais l’on sait sa
proximité avec son fils, Aminransha.
Enfin deux rapports de la conqête syrienne de Tamerlan
complètent cette description de sources.
Un des deux rapports étant la rencontre entre Ibn Khaldoun,
le célèbre historien arabe , et Tamerlan après la prise de Damas ; l’autre étant le rapport d’un
marchand italien, Bertrando de Mignanelli qui vivait à l’époque à Damas.
La valeur de ces sources tient au fait qu’elles étaient éloignées de l’historiographie timouride, la
plupar t des auteurs ne connaissaient pas Timur ou sa cour.
Cependant ils devaient avoir un fond de
connaissances communes car leurs descriptions de Timur sont assez similaires.
Elles fournissent deux
éléments importants : les paroles de Timur lui- même et les histoires sur lui raconté es par ses
partisans sans la déformation de cour.
On peut alors connaître comment Timur se présentait à ses
proches, surtout aux nomades autour de lui, dont le soutien lui était très important.
Légitimation de la gouvernance de Timur
La première légitimation est celle de souverain du Ulus Chaghatay que l’on retrouve dans
l’historiographie timouride.
Pour ce faire, il nomma un khan de la descendance de Gengis Khan qui
n’était en fait pas un descendant de Djagh ataï mais du troisième fils de Gengis, Ogedei.
Les
chroniqueurs la dépeignent tout de même comme une restau ration de la dynastie Djaghataïde.
Timur prit une femme Gengiskhanide et grâce à elle le titre de Guregen signifiant royal gendre, il
utilisa beaucoup ce titre dans des docume nts officiels et le transmit à ses fils en leur faisant épouser
des femmes également d’ascendance Gengiskhanide.
En outre, Timur s’inscrivit dans la dynastie Djaghataïde en déclarant déscendre de cette dynastie.
Un
ancêtre de Timur, Qarachar Barlas avait été assigné au régiment de Djaghataï par Gengis Khan.
Les
Barlas étaient une troupe d’élite du khan dont est issu Tamerlan.
Timur fit écrire dans le Zafarnameh
que son ancêtre était un conseiller de Djaghataï.
Il pouvait également prétendre à cette ascenda nce
puisque son ancêtre à la huitième génération, Tumbine Khan, était un ancêtre de Gengis Khan.
Mais
cette filiation n’a pas été revendiquée explicitement par Tamerlan..
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