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Tamerlan and the Symbolism of Sovereignety - Forbez Manz Beatrice

Publié le 10/01/2012

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L’auteure de cet article, paru dans la revue Iranian Studies, est une grande spécialiste de l’Iran et de l’Asie Centrale médiévale, elle enseigne à l’université Tufts dans le Massachussets et a écrit notamment The Rise and Rule of Tamerlan[2]. En ce qui concerne l’historiographie, il y a encore assez peu d’ouvrages français sur l’Asie Centrale en France. L’étude de cette région est bien plus courante dans le monde anglo-saxon, en Allemagne par exemple il y a un département d’Asie centrale à l’université Humboldt à Berlin. Un des personnages centraux de cette époque est Tamerlan, conquérant mongol du monde islamique à la suite de Gengis Khan. Après avoir contrôler sa propre tribu, il fédère les tribus et part à la conquête de l’Asie Centrale, de l’Irak pour constituer un Empire qui s’étend de l’Anatolie à la Chine. Il possède moins d’hommes que les Mongols et gouverne alors par la terreur. Le trait marquant des Timourides est l’acculturation entre les cultures islamique et turco mongol. Cette acculturation fut initiée par Tamerlan et ce texte en porte la marque. Cette article nous explique comment Tamerlan utilisa différents symboles de pouvoir pour légitimer sa souveraineté.

[1] Beatrice Forbes Manz, « Tamerlan and the Symbolism of Sovereignety «, Iranian Studies, XXI, 1-2, 1988, p. 107-118

[2] Beatrice Forbes Manz, The Rise and Rule of Tamerlan, Cambridge University Press, 1999

« Ruznameh-yi ghazawat -i Hindustan de Ghiyath al -Din Ali Yazdi.

Cependant ces sources sont fortement influencées par la vision que Tamerlan voulait laisser.

Elle a également utilisé les correspondances officielles de Tamerlan, surtout les lettres aux dirigeants qu’il allait attaquer.

Dans ces lettres il exp ose des raisons dynastiques pour justifier ses conquêtes mais elles ont pu être écrites par ses secrétaires persans et sont très formelles.

Pour trouver une description plus personnelle de Timur il faut explorer d’autres sources qui ne sont pas bureaucrat iques et ne cherchent pas à légitimer le règne de Timur.

L’auteure veut alors analyser des sources qui présentent Tamerlan à un public étranger.

Il y a quelques sources de ce genre, écrites par des auteurs détachés du règne de Tamerlan et de provenances va riées.

La plus importante de ces sources est la biographie de Timur faite par Ibn Arabshah.

Cet auteur est né à Damas en 1392 il vécut en Transoxiane et connut des proches de Tamerlan, même si son point de vue est négatif il montre un aspect plus personnel que les chroniqueurs timourides.

Une autre source est le carnet de voyage de l’espagnol Ruy Gonzales de Clavijo qui passa 14 mois dans des territoires timourides et recueillit des informations auprès de partisans de Tamerlan.

Une source moins connue est c elle de l’archevêque de Sultanniya, le dominicain Jean qui entreprit une ambassade en Europe pour le compte de Tamerlan et de son fils et qui présenta aux européens un compte rendu sur la vie et la personnalité de Tamerlan.

On ne sait pas la relation qu’il entretenait avec Timur mais l’on sait sa proximité avec son fils, Aminransha.

Enfin deux rapports de la conqête syrienne de Tamerlan complètent cette description de sources.

Un des deux rapports étant la rencontre entre Ibn Khaldoun, le célèbre historien arabe , et Tamerlan après la prise de Damas ; l’autre étant le rapport d’un marchand italien, Bertrando de Mignanelli qui vivait à l’époque à Damas.

La valeur de ces sources tient au fait qu’elles étaient éloignées de l’historiographie timouride, la plupar t des auteurs ne connaissaient pas Timur ou sa cour.

Cependant ils devaient avoir un fond de connaissances communes car leurs descriptions de Timur sont assez similaires.

Elles fournissent deux éléments importants : les paroles de Timur lui- même et les histoires sur lui raconté es par ses partisans sans la déformation de cour.

On peut alors connaître comment Timur se présentait à ses proches, surtout aux nomades autour de lui, dont le soutien lui était très important.

Légitimation de la gouvernance de Timur La première légitimation est celle de souverain du Ulus Chaghatay que l’on retrouve dans l’historiographie timouride.

Pour ce faire, il nomma un khan de la descendance de Gengis Khan qui n’était en fait pas un descendant de Djagh ataï mais du troisième fils de Gengis, Ogedei.

Les chroniqueurs la dépeignent tout de même comme une restau ration de la dynastie Djaghataïde.

Timur prit une femme Gengiskhanide et grâce à elle le titre de Guregen signifiant royal gendre, il utilisa beaucoup ce titre dans des docume nts officiels et le transmit à ses fils en leur faisant épouser des femmes également d’ascendance Gengiskhanide.

En outre, Timur s’inscrivit dans la dynastie Djaghataïde en déclarant déscendre de cette dynastie.

Un ancêtre de Timur, Qarachar Barlas avait été assigné au régiment de Djaghataï par Gengis Khan.

Les Barlas étaient une troupe d’élite du khan dont est issu Tamerlan.

Timur fit écrire dans le Zafarnameh que son ancêtre était un conseiller de Djaghataï.

Il pouvait également prétendre à cette ascenda nce puisque son ancêtre à la huitième génération, Tumbine Khan, était un ancêtre de Gengis Khan.

Mais cette filiation n’a pas été revendiquée explicitement par Tamerlan.. »

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