tapisserie de l'apocalypse
Publié le 10/11/2012
Extrait du document
«
On voit que les cavaliers portent des chapeaux différents prouvant que différentes cultures entrent en jeu.
Casque
bourguignon, coiffes inspirées du Moyen-Orient, turban en cornette, mélange de chapeau à l’écuelle et de truffeaux
orfévrés.
On peut faire un rapprochement entre ces cavaliers issus de l’enfer et les ennemis de la France de l’époque.
Le contexte de la fabrication de la tapisserie coïncide avec la guerre de cent ans.
L’ennemi était donc l’Angleterre et
ses alliés.
Les sarrasins sont eux aussi encore représentés comme l’ennemi, souvenir gardé des croisades et
rapprochement à la cité de Babylone victime du récit de l’Apocalypse.
Exemple : la présence du casque bourguignon
(allié des Anglais) ; identification d’un des cavaliers au centre comme étant le prince noir, fils d’Edward III roi
d’Angleterre, considéré comme monstrueux et cruel ; étrangeté et monstruosité des montures qu’ils chevauchent et de
leur action de fouler les gens sur leur passage, chevaux à tête de léopard, animal présent sur les blasons anglais ;
cimeterre sarrasin.
Saint Jean porte une tenue typique de l’antiquité, une chlamyde, sorte de manteau en pli couvrant et en dessous, un
chiton.
Ces derniers sont maintenus et tiennent au corps par une sorte d’épingle : la fibule.
La problématique de
mouvement se pose ainsi dans le vêtement drapée.
L’étoffe posée, suspendue sur les épaules effleure le corps, s’ouvre
et se referme, accompagnant les mouvements du corps.
On assiste alors à un concept de gestuel, d’élégance et
d’illusion.
Le corps est peu contraint, le dialogue est équilibré entre les espaces couverts et découverts.
L’idée de
beauté est liée à celle du naturel (humanisme de l’époque qui est symbole de sagesse est ici utilisé pour le religieux.)
et il n’y a pas de différentiation sexué contrairement aux costumes des cavaliers.
Le costume antique est utilisé pour
représenté le religieux car il renvoi à la sagesse.
Dans ses mains, un livre symbole de savoir accentue le coté religieux,
mais aussi est emblème de ce que Saint Jean nous raconte.
Sa tenue contraste avec les tenues des cavaliers
caractéristiques de l’époque gothique.
En effet on peut voir un costume court avec un découvrement de la jambe : les
jambières sont visibles et les pieds sont un rappel de la chaussure à la pouliche aux bouts pointus.
On assiste à un
élargissement des épaules, à un gonflement du thorax.
Pour ce faire, ils ont élargit au moyen probable d’épaulette la
carrure de l’homme.
Grâce au haut à plis gironnés et à manches closes et pertuisées, le torse masculin est ainsi mis en
valeur, certains portent des manteaux de voyage rappelant ainsi la problématique.
Un dernier porte lui une cotte hardie
moulant tout le haut du corps, il porte également une bannière symbole de conquête.
En dernier point, on peut noter la
présence importante du rouge, à la fois chez Saint Jean, mais aussi chez les cavaliers de l’enfer dont les cottes sont
rouges comme le sang des victimes qu’ils terrassent.
Deux d’entre eux, dont l’un est habillé de vert contrairement aux
autres, ont leurs vêtements couverts de petites flammèches en rappel au texte de l’Apocalypse.
Pour conclure, cette toile reprenant l’exotisme acquis lors du XIV, lors des conquêtes, et des acquisitions des richesses
et des savoir faire de l’ennemi, est une véritable source d’informations pour le lecteur qui la lit.
Il peut ainsi resituer et
comprendre l’époque dans laquelle a été réalisée la toile.
Marie-Aimée Vastel et Aurore Florsch.
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