Tchang Kaï-chek
Publié le 17/01/2022
Extrait du document
— Tchang Kaï-chek. Général chinois (1887-1975). Après des études militaires au Japon, il rejoint Sun Yat-sen. Il participe à la révolution de 1911. Membre du Kouo-min-tang, il est élu président de la République chinoise, en octobre 1928. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, il fait entrer son pays dans le club fermé des grandes puis-sances (les «quatre Grands«). Après la guerre, il entre en conflit avec les communistes et se retire, par la suite, à Formose.
«
Dans le même temps, Tchang Kaï-Chek néglige la menace nippone.
En
1931, les Japonais ont envahi la Mandchourie, puis l'ont transformée en
un protectorat: le Mandchoukouo (mars 1932}.
Par la suite, les Japonais
envahissent progressivement
les provinces du Nord-Est (1932 à 1936}.
Les militaires du Guomindang sont ulcérés de voir leur dirigeant négliger
la résistance à l'envahisseur nippon
au profit de la lutte contre les
communistes.
En décembre 1936, Tchang Kaï-Chek est arrêté et séques
tré pendant plusieurs jours par
ses propres généraux ! Ceux-ci veulent le
contraindre à engager le combat contre Tokyo.
Mao intervient et fait
libérer son ennemi Tchang Kaï-Chek en échange de la constitution d'un
front uni antijaponais.
En juillet 1937, le Japon envahit la Chine sans
déclaration de guerre.
Les troupes nippones occupent successivement
Pékin (juillet 1937}, Shanghai et Nankin (novembre 1937} et Canton
(octobre 1938}.
WangTsing-Wei, le
bras droit de Tchang Kaï-Chek, trahit
ce dernier et forme un gouvernement chinois projaponais.
Tchang Kaï
Chek et Mao luttent côte à côte contre les Japonais.
Ils reçoivent l'aide
de l'URSS, laquelle craint le Japon frontalier, allié de l'Allemagne depuis
la signature du pacte
anti-Komintern en novembre 1936.
A partir
de 1941, les Etats-Unis, à leur tour, livrent des armes à Tchang Kaï-Chek.
En 1945, au sortir de la guerre, Tchang Kaï-Chek apparaît comme le
grand vainqueur de la Seconde Guerre mondiale
en Asie.
La Chine est
unifiée, libérée de
l'occupation japonaise.
Elle dispose d'un siège au
Conseil de sécurité de l'ONU.
Cependant, en juin 1947, la guerre civile
reprend sur l'initiative
des communistes.
Ceux-ci ont gagné à leur cause
une partie de la population.
Leurs troupes sont aguerries et bien armées.
Face à eux, le Guomindang est littéralement gangrené par une corrup
tion endémique.
Les Américains, qui ont d'abord soutenu Tchang Kaï
Chek, décident de l'abandonner à son sort après avoir pris la mesure de
la corruption et de l'impéritie des généraux nationalistes : les généraux
du Guomindang revendent aux communistes les armes que les
Américains leur fournissent pour combattre le communisme
!
En 1948, Mao se rend maître de la Manchourie, puis du nord et du centre
de la Chine.
En 1949, Tchang Kaï-Chek s'enfuit à Formose (Taïwan) avec
ses partisans, suivis par deux millions de Chinois du continent.
Il y établit
dans
le sang un gouvernement nationaliste chinois.
Pendant la guerre de
Corée, le général Mac Arthur semble avoir envisagé d'attaquer la Chine
en s'appuyant sur Formose.
Relevé de ses fonctions par le président
Truman, Mac
Arthur ne mettra jamais son projet à exécution.
Jusqu'en
1971,
Taïwan est reconnu comme le seul gouvernement légitime de la
Chine par l'Occident.
C'est d'ailleurs Taïwan qui dispose d'un siège au
Conseil de sécurité de l'ONU et non la Chine populaire de Mao.
Dans les
années 70, le président Nixon entreprend une politique de rapproche
ment avec Mao au détriment de Tchang Kaï-Chek.
En 1971, Taïwan est
contraint
de céder son siège au Conseil de sécurité de l'ONU à la Chine
populaire.
Tchang Kaï-Chek
se retrouve isolé, abandonné par ses alliés
américains.
Il parvient néanmoins à se maintenir au pouvoir, restant
président
de Taïwan jusqu'à sa mort en 1975..
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