Un médecin parisien sous le règne d'Henri III
Publié le 28/08/2013
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Laurent Joubert est conseiller et médecin ordinaire de Sa Majesté Henri III. Cette haute charge - pas plus que le prestige et les responsabilités qui en découlent - n'a cependant pas tourné la tête de notre bon docteur. Contemporain du chirurgien Ambroise Paré, Joubert, au travers d'un ouvrage état des lieux paru en 1578, montre le quotidien d'un médecin généraliste. En parfait homme de l'art, il s'emploie à soulager grands maux et petites douleurs et oeuvre pour le progrès de l'hygiène et de la médecine.

«
également.
Des gants jaunes,
un collet d'hermine , des
manchettes et un grand cha
peau complètent cette te
nue .
Sans oublier l'in dispen
sab le sacoche contenant le
matériel nécessaire à l'inévi
table saignée, souvent -trop
souvent hélas - considérée
comme la panacée.
Le bon
docteur Joubert est un lève
tôt .
Au printemps et en été,
quand les jours sont les plus
longs, il commence ses vi
sites dès cinq heures du ma
tin.
L'hiver, sa tournée débu
te à peine plus tard.
Cinq
heures durant, il va de mai
son en maison, grimpant
vaillamment les côtes et les
escaliers.
À dix heures, il s'ar
rête, prend repos et dîne.
À
midi , le voilà reparti pour
cinq nouvelles heures ! Lau
rent Joubert révèle qu'il pas
se en moyenne un quart
d'heure avec chacun de ses
patients.
Les co nsultations
qu'il donne chez lui, entre les
visites du matin et celles de
l'après-midi, sont générale
ment un peu plus longues.
En fin de journée, le médecin
s'accorde une nouvelle pau
se, avec collation et rafraî
chissement.
Mais il n'est pas
rare qu'il soit de nouveau ap
pelé pendant la soirée.
En
chroniqueur précis, Joubert
calcule qu'un médecin pari
sien voit entre vingt et trente
patients chaque jour.
La visi
te de ba se se déroule selon
un rituel parfaitement réglé :
questions sur les symp
tômes, prise du pouls, exa
men de l'uri ne et ordonnan
ce.
Le médecin suit son pa
tient tout au long de sa mala
die.
li lui arrive de passer
chez la même personne ma
tin et soir pour suivre l'évolu
tion de son état, et ce jusqu'à
complète guérison.
Bien choisir
son médecin
Laurent Joubert se penche sur
un prq .blème crucial : com
ment bien choisir son méde
cin ? Ses conseils s'avèrent
d'une sagesse étonnante.
Le
bon praticien est, selon lui,
celui
qui se trouve assez dis
ponible pour suivre l'évo lu
tion d'une maladie, de maniè
re à affiner ou à corriger sa
prescription.
li accorde sa pré
férence au médecin de proxi
mité, du quartier, plutôt qu'au
maître réputé, qui n'a jamais
le temps, tant chez lui la pres
se est grande .
li recommande
DES HONORAIRES VARIABLES
Le médecin parisien
du xvr siècle est-il fortuné ?
La réponse est normande,
parfois oui, parfois non.
Les
honoraires varient en fonction de la clientèle
et de la notoriété du praticien.
Les rois pourvoient
généreusement leur médecin
en espèces sonnantes et
trébuchantes, cadeaux et autres privilèges .
Ainsi,
en 1524, Louis de Bourges,
médecin de François I"', était
assez riche pour prêter
400 000 livres tournois à son
roi...
Laurent Joubert chiffre
à dix écus le coût total du
traitement d'une maladie,
en 1578 et chez un médecin
moyen.
li advient aussi qu 'un
praticien passe un accord avec
les autorités municipales.
li peut s'engager, par exemple,
à soigner les indigents
gratuitement, pour un prix symbolique ou en échange
d'u n logement de fonction
pour lui et sa famille.
toutefois ce dernier en cas de
doute ou de complication.
Joubert donne également des
indications au médecin sur le
choix de sa clientèle.
li lui en
joint de ne pas pratiquer de
ségrégation entre le malade
riche et haut placé et celui qui
pourrait être dans l'incapacité
de payer ses honoraires.
Jou
bert affirme que le pauvre né
cessite précisément plus de
diligence et de soins !
Qu'il soit illustre ou ordinaire,
le médecin parisien déploie
une activité incessante .
Le
docteur Fernel fameux
maître des années 1540-1550,
médecin d'Henri Il et accou
cheur de Catherine de Médicis
- était connu pour travailler
fréquemment dix-neuf heures
par jour.
li dînait debout -tout
en étudiant des urines ! Quant
z à sa salle d'attente, elle ne
..
-5: désemplissait pas..
»
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