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Une place à la gloire de Louis XV

Publié le 30/08/2013

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Le 23 février 1763, la statue équestre de Louis XV vêtu à l'antique est officiellement érigée sur la nouvelle place dédiée à la gloire du Bien-Aimé. Conçue par Jacques Ange Gabriel, la place Louis-XV, future place de la Concorde, est appelée à devenir la plus vaste et la plus belle de Paris. Après une vingtaine d'années de travaux, elle ouvrira ses élégantes perspectives sur la capitale et sur les deux rives de la Seine.

En mai 1748, alors que les négociations de paix qui doivent mettre fin à la guerre de Succession d'Autriche ont débuté à Aix-la-Chapelle, Paris songe à rendre hommage à Louis XV. A l'instar de Bordeaux et de Rennes, la capitale sou­haite consacrer au souverain une place où serait dressée une statue le représentant en fier et invincible guerrier. Le bu­reau de la Ville décide de faire ériger le monument « à l'em­placement que Sa Majesté ju­gera à propos de déterminer « et passe commande au sculp­teur Edme Bouchardon.

Le directeur des Bâtiments du roi, Lenormant de Toumehem, confie aux membres de l'Aca­démie d'architecture le soin de concevoir une place publique « pour y mettre la figure du Roy «. Parmi les nombreux pro­jets qu'il reçoit, certains suggè­rent que les maisons situées sur les rives droite et gauche de la Seine soient détruites ; mais les expropriations et le relogement des habitants exi­geant des dépenses considé­rables, ils sont refusés. De même que les plans de struc­tures gigantesques, trop diffi­ciles à mettre en oeuvre. Pen­dant plusieurs mois, les dos­siers irréalistes et d'un coût ruineux s'accumulent. Les cho­ses traînent tellement en lon­gueur que Louis XV commence à s'impatienter...

« Un royal terrain vague Finalement, avec l' aide du nou­ veau directeur des Bâtiments du roi, le marquis de Marigny, l'intendant de Paris, Pierre d'Argenson, déniche le site adéquat .

Il s'agit d'un vaste ter­ rain vague de quatre-vingt­ quatre mille mètres carrés, si­ tué sur la rive droite de la Seine entre les Champs-Ély­ sées et le pont des Tuileries, et faisant face au palais Bourbon .

S'il a l'inconvénient d'être inon­ dable, il présente l 'ava ntage PRÈS DE VINGT ANS DE CHANTIER Le chantier de la place Louis-XV va durer une vingtaine d'années.

Une fois le site choisi et le projet architectural arrêté, la construction des palais jumeaux du nord de l'esplanade -qui n'ont pas encore reçu de destination - débute en mai 1757 .

Deux ans plus tard, des immeubles commencent à se dresser de part et d'autre de l'ancien sentier devenu la rue Royale.

Fondue le 6 mai 1758, la statue équestre de Louis XV n'est officiellement érigée que le 23 février 1763.

Le sculpteur Edme Bouchardon, qui l'a conçue et réalisée, est mort quelques mois plus tôt et en a confié les finitions à son confrère Jean-Baptiste Pigalle .

Cette même année, à l'extrémité de la rue Royale, commencera la construction de l'église de la Madeleine, suivant des plans originels conçus par l'architecte Pierre Constant d'Ivry.

Les palais jumeaux ne seront terminés qu'en 1775.

Avant de mourir, en mai 1774, le roi destinera celui de l'ouest à abriter le garde-meuble de la Couronne .

d'être vierge de toute construc­ tion et d'appartenir à Sa Majes­ té.

Consulté par les édiles, Louis XV approuve cette locali­ sation, qui permettra d'ouvrir la capitale vers l'ouest, et fait don du terrain .

« C'est l'entrée de la ville pour l 'arrivée de la provin­ ce de Normandie, et elle sera extrêmement fréquentée », re­ marque un contemporain.

Un concours est ouvert aux architectes de l'Académie et, peu à peu, le projet prend forme.

En mai 175 3, le roi se rend à l'atelier de Bouchar­ don .

Il se déclare satisfait du travail du sculpteur et donne son aval pour que la statue soit fondue .

Une fois les résul­ tats du concours examinés, Louis XV confie la synthèse des é1éments les plus intéres­ sants à son premier architecte, Jacques Ange Gabriel.

Celui-ci se met aussitôt au travail secondé par Pierre Contant d'Ivry, Michel Hazon et Ger­ main Boffrand, premier ingé­ nieur des Ponts et Chaussées, qui ont fait les propositions les plus séduisantes .

Un octogone ouvert sur la Seine Gabriel a tout de suite adhéré à l 'esprit des plans des trois architectes .

En des temps où la mode est au retour à la na­ ture , leur suggestion de laisser la vue sur la Seine complète­ ment dégagée convient à mer­ veille .

De plus, pour permet­ tre l'assainissement et le drai­ nage du terrain, ils prévoient de délimiter la vaste espla­ nade par des fossés.

L'architecte du roi se refuse à cacher la Seine, les Tuileries et les Champs-Élysées par des bâtiments .

Il donne donc à la place Louis-XV la forme d'un octogone organisé comme un jardin à la française et souligné par huit petits pavillons d'an ­ gle, délimité sur trois côtés par des fossés et des balustrades.

Au nord doivent se dresser deux palais jumeaux à colonna­ des .

Entre ces édifices, qui annoncent par leur sobriété le style néoclassique, s'ouvrira une nouvelle perspective en cours de percement, la rue Royale, qui aboutira à l'église de la Madeleine , dont les tra­ vaux ne seront achevés que sous Louis-Philippe .

Au centre, la statue équestre du roi ha­ billé à l'antique trônera à l'in­ tersection de deux axes per­ pendiculaires .

En décembre 1755, après que Sa Majesté a procédé en personne aux der­ nières rectifications, le projet est enfin arrêté .

Les travaux peuvent commencer .. »

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