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Valentine Visconti

Publié le 27/02/2008

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Valentine Visconti Son nom, pour tous ceux qui gardent quelques souvenirs de leurs manuels d'histoire, reste attaché aux prétentions que son petit-fils Louis XII fera valoir sur le duché de Milan et se situe ainsi à l'origine des équipées, mais qui eurent aussi leurs heures d'épopée, des Français en Italie à la suite de leurs rois Valois-Orléans et Angoulême. Mais il évoque aussi, pour qui reste plus sensible à la suite infinie des amours brisées, la douleur de la duchesse d'Orléans dont le courage dans l'adversité étonna ses contemporains. Elle avait seize ans à peine lorsque son père Jean-Galéas, seigneur puis duc de Milan, songea à la marier au jeune duc de Touraine, Louis, son cousin germain, frère de Charles VI. Dans l'esprit de son père, sa présence à la cour de France devait compenser l'influence que l'arrivée d'Isabeau de Bavière, la nouvelle reine, risquait d'y exercer aux dépens des Visconti ; mais Valentine apportait aussi la plus belle des dots en terres, en argent et en joyaux. On ne l'avait pas consultée, bien sûr, dans ces calculs d'intérêts : on vit bien pourtant, à peine son mariage consommé à Melun le 17 août 1389, qu'elle serait la plus aimante et la plus fidèle des épouses. Elle était venue toute parée de sa jeunesse et des grâces de l'éducation qu'elle avait reçue à Pavie, celle que donnait à ses princesses l'Italie de Pétrarque et de Boccace. Jean-Galéas venait d'achever la construction du château où elle-même avait vu le jour et où elle avait vécu jusqu'à son mariage, un palais comme il n'en existait pas un autre en Italie, disait-on, décoré à fresque et luxueusement meublé ; sa bibliothèque passait, à juste titre, pour une merveille et dans le parc qui l'entourait les animaux les plus variés, les oiseaux les plus rares se trouvaient réunis. Mais Pavie, c'était aussi l'université que Galéas II, son grand-père, avait fondée et dont le renom dépassait déjà les limites de la seigneurie. Valentine avait grandi dans ce cadre de science et de beauté sous l'oeil attentif de sa grand-mère Blanche de Savoie, car elle avait perdu sa mère dès ses premières années ; par elle d'ailleurs, elle était aussi de la lignée des rois de France puisque Isabelle de France était la fille de Jean II le Bon. Les relations des contemporains nous apprennent qu'elle s'exprimait aussi bien en français qu'en italien et qu'elle jouait de la harpe, comme nous le confirment les registres de ses comptes, mais nous n'avons gardé d'elle aucun écrit, pas même une lettre : seule nous est parvenue sa signature, tracée d'une main sûre et élégante au bas de quittances ou d'actes de chancellerie.

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