Devoir de Philosophie

Winston Churchill    

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

churchill
" Il n'y a pas de raison de perdre courage quant à la poursuite de la guerre. Nous traversons actuellement une sombre période et il est probable que la situation s'assombrira avant de s'améliorer ; mais qu'elle doive devenir meilleure, si seulement nous savons tenir et persévérer, je n'en doute en aucune façon. Autrefois, le sort des guerres dépendait plus des vicissitudes militaires que de l'orientation générale des événements. Dans cette guerre, l'orientation générale est infiniment plus importante que tel ou tel succès ou revers particuliers. Sans remporter de victoire sensationnelle, nous pouvons gagner cette guerre. "             L'homme qui parle ainsi, le 15 novembre 1915, vient de démissionner du gouvernement pour aller servir sur le front. La bataille politique qui a suivi la crise des Dardanelles l'a chassé de son poste de Premier Lord de l'Amirauté qu'il occupait depuis 1911. Il ne saurait se contenter d'une sinécure. Puisqu'il ne peut pas participer à la conduite de la guerre, il reprendra le métier militaire qu'il a quitté quinze ans plus tôt pour la politique. Le ministre devient à quarante et un ans commandant de bataillon. Il préfère le front à la vie des états-majors parce qu'il est homme d'action, qu'il y est plus indépendant.             Mais bientôt ses amis politiques rappellent Winston Churchill à Londres. Lloyd George, qui a remplacé Asquith, lui confie, en juillet 1917, le ministère des Munitions, dont il doit porter ­ et il le fera ­ la production au niveau exigé par l'accroissement des effectifs engagés sur le front et par l'arrivée des troupes américaines. Quinze mois plus tard commence la démobilisation : celle de l'industrie qu'il entame comme ministre des Munitions, celle des hommes qui lui incombe dès sa nomination à la tête du ministère de la Guerre, le 15 janvier 1919. Démobilisation délicate, bousculée par la hâte des soldats à retrouver un emploi, alors même que certains problèmes politiques ne sont pas réglés ; non pas seulement ceux que pose la réorganisation politique de l'Europe, mais les opérations encore en cours : en Russie, d'où il faut dégager des troupes, en Irlande qui s'achemine vers l'indépendance, sur les Détroits enfin, dans cette crise de Tchanak qui entraînera la chute du gouvernement de coalition.      
churchill

« “ Il n'y a pas de raison de perdre courage quant à la poursuite de la guerre.

Nous traversons actuellement unesombre période et il est probable que la situation s'assombrira avant de s'améliorer ; mais qu'elle doive devenirmeilleure, si seulement nous savons tenir et persévérer, je n'en doute en aucune façon.

Autrefois, le sort desguerres dépendait plus des vicissitudes militaires que de l'orientation générale des événements.

Dans cette guerre,l'orientation générale est infiniment plus importante que tel ou tel succès ou revers particuliers.

Sans remporter devictoire sensationnelle, nous pouvons gagner cette guerre.

” L'homme qui parle ainsi, le 15 novembre 1915, vient de démissionner du gouvernement pour aller servir sur le front.La bataille politique qui a suivi la crise des Dardanelles l'a chassé de son poste de Premier Lord de l'Amirauté qu'iloccupait depuis 1911.

Il ne saurait se contenter d'une sinécure.

Puisqu'il ne peut pas participer à la conduite de laguerre, il reprendra le métier militaire qu'il a quitté quinze ans plus tôt pour la politique.

Le ministre devient àquarante et un ans commandant de bataillon.

Il préfère le front à la vie des états-majors parce qu'il est hommed'action, qu'il y est plus indépendant.

Mais bientôt ses amis politiques rappellent Winston Churchill à Londres.

Lloyd George , qui a remplacé Asquith , lui confie, en juillet 1917, le ministère des Munitions, dont il doit porter et il le fera la production au niveau exigé par l'accroissement des effectifs engagés sur le front et parl'arrivée des troupes américaines.

Quinze mois plus tard commence la démobilisation : celle de l'industrie qu'il entame comme ministre desMunitions, celle des hommes qui lui incombe dès sa nomination à la tête du ministère de la Guerre, le 15 janvier 1919.

Démobilisation délicate,bousculée par la hâte des soldats à retrouver un emploi, alors même que certains problèmes politiques ne sont pas réglés ; non pas seulementceux que pose la réorganisation politique de l'Europe, mais les opérations encore en cours : en Russie, d'où il faut dégager des troupes, en Irlandequi s'achemine vers l'indépendance, sur les Détroits enfin, dans cette crise de Tchanak qui entraînera la chute du gouvernement de coalition.

Deux années vont suivre où Churchill, pris entre les tendances contradictoires de partis à la recherche d'une nouvelle politique, va subir échecssur échecs.

En 1924, enfin, il retrouve un siège aux Communes, et même un ministère : Baldwin P1169 récompense son retour au bercail conservateur en faisant de lui son Chancelier de l'Échiquier.

La mission est lourde, périlleuse même.

Il s'agit de redresser l'économie d'un paysaffecté par une guerre qui a entraîné une modification sensible des rapports de forces sur le plan mondial.

Churchill qui, dans ses Mémoires , passe rapidement sur les cinq années de cette législature, estime “ qu'elles furent marquées par une amélioration considérable de la situation intérieure ”et que la défaite des Conservateurs aux élections de 1929 s'explique par “ l'oscillation naturelle du pendule politique ”. C'est là un jugement un peu désinvolte que les événements de l'Annus terribilis de 1931 démentiront, confirmant du même coup les prévisions faites en 1925 par Keynes P183 dans ses Economic Consequences of Mr.

Churchill, dont la grève générale de 1926 avait déjà vérifié l'exactitude.

Quoi qu'il en soit, pendant les dix années où le peuple anglais, mal encadré par un personnel politique plus préoccupé de réparer les brèches quis'ouvrent partout que d'innover, dérive vers la guerre, Winston Churchill est coupé du pouvoir.

C'est en solitaire que, pendant cette période d'exilpolitique, il poursuit la lutte de son siège des Communes.

Il n'accepte pas un gouvernement national fondé sur le compromis entre des partis quiont renoncé à leur profil politique.

Il dénonce la tendance qui prévaut à tourner les difficultés par des artifices de procédure, à chercher dessolutions de commodité visant à maintenir une coalition hétérogène.

Ramsay MacDonald P210 se verra comparé à ce “ phénomène privé d'épine dorsale ” qui constituait autrefois un des numéros du cirque Barnum.

Un autre jour, la Chambre entendra Churchill dire que “ telles sont les surprenantes qualités de Mr.

Baldwin P1169 que ce qu'il a pris l'habitude d'esquiver est devenu actuellement un principe de vertu politique ”. L'orateur est brillant, incisif, trop incisif.

On l'écoute, on le redoute, mais on ne le suit pas.

L'Angleterre des années 30 désire la paix.

Hitler P148 est un personnage étrange avec lequel on finira bien par trouver un accommodement.

La campagne de Churchill contre une politique d'abandon et enfaveur d'un renforcement de la flotte, de l'armée, de l'aviation, exige un effort d'imagination et des sacrifices auxquels on ne voit pas la nécessité deconsentir.

Il faudra que l'Angleterre entre en guerre pour que Neville Chamberlain P1328 fasse appel à lui.

Le 3 septembre 1939, Churchill retrouve le poste de Premier Lord de l'Amirauté qu'il avait quitté en 1915, et devient membre du Cabinet de guerre.

Quelques mois plus tard, l'échec de la campagne deNorvège entraîne la démission de Chamberlain.

Churchill lui succède, assumant “ dans la soirée du 10 mai, au moment où débutait une batailleformidable...

” le pouvoir suprême de l'État.

Il a soixante-six ans.

Et Churchill ajoute : “ Je ne saurais cacher au lecteur de ce récit sincère que lorsque j'allai me coucher, vers3 heures du matin, je ressentis un profond soulagement.

J'avais enfin le pouvoir de donner des directives dans tousles domaines.

J'avais l'impression de ne faire qu'un avec le destin, et il me semblait que toute ma vie passée n'avaitété qu'une préparation à cette heure et à cette épreuve.

Pendant onze ans j'avais été tenu à l'écart de toutepolitique gouvernementale, et cela m'avait dispensé de prendre part aux luttes habituelles des partis.

Lesavertissements que j'avais donnés pendant les six dernières années avaient été si nombreux, si précis, et ils étaientmaintenant si terriblement justifiés par les événements que personne ne pouvait me contredire aujourd'hui.

Je nepouvais être tenu pour responsable ni de la guerre elle-même, ni du manque de préparation du pays.

J'estimaisn'être pas dépourvu d'expérience et j'étais sûr de ne pas échouer.

Quelle que fût donc mon impatience d'en arriverau lendemain matin, je dormis d'un bon sommeil et n'eus besoin d'aucun rêve pour me réconforter.

La réalité vautmieux que les rêves.

” Dès lors, et pour cinq ans, l'histoire de Winston Churchill se confond avec celle de la nation britannique.

Ce chef, qui n'avait jamais eu assez detroupes derrière lui, se trouve porté par la confiance et les espoirs d'un peuple unanime.

D'un coup, tous les dons qui l'avaient desservi dans lagrisaille de l'entre-deux-guerres trouvent leur emploi.

Son imagination, qui le rendait imprévisible aux médiocres, peut s'épanouir sur un champd'action sans limite.

Ses capacités d'organisateur, bornées aussi longtemps qu'il n'était qu'un des membres du gouvernement, peuvent s'affirmerdans leur plénitude maintenant qu'il contrôle l'ensemble de la machine gouvernementale.

L'orateur trop brillant pour la lutte politique quotidiennedes temps de paix devient le porte-parole d'un peuple qu'il faut conduire à la voix à travers le désastre.

Et s'il sait trouver le ton juste ce n'est passeulement à son expérience parlementaire qu'il le doit, mais à sa connaissance de l'histoire de l'Angleterre.

Ne vient-il pas d'achever la rédaction. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles