Yémen.
Publié le 15/04/2013
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4 ÉCONOMIE
Du fait de la guerre civile de 1994, les statistiques concernant le Yémen ne sont pas fiables.
Le produit intérieur brut (PIB) peut toutefois être évalué à 19 milliards dedollars en 2006, soit 876,90 dollars par habitant.
La situation économique du Yémen, l’un des États les plus pauvres du monde, n’a cessé d’empirer depuis 1990.
Les destructions dues à la guerre civile sont estimées à11 milliards de dollars.
D’autre part, la prise de position du gouvernement yéménite en faveur de l’Irak lors de la guerre du Golfe a privé l’économie yéménite d’une sourceimportante de devises.
Huit cent cinquante mille travailleurs yéménites furent ainsi renvoyés d’Arabie saoudite dans leur pays et sont venus grossir les rangs des chômeurs(le taux de chômage atteint 36 p.
100).
Le pays est donc lourdement tributaire de l’aide internationale (la dette extérieure représente 10 milliards de dollars).
La population active est essentiellement occupée dansl’agriculture.
En revanche, les services sont la première source de richesses (plus de la moitié du PIB).
L’exploitation du pétrole joue un rôle de plus en plus important dansl’économie yéménite.
Le climat politique troublé et les fréquents enlèvements de touristes ont provoqué une baisse des revenus liés au tourisme.
L'économie yéménite estaussi touchée par la baisse des prix du pétrole.
Toutefois, l'assainissement du budget entrepris en 1995 sous l'égide du FMI et de la Banque mondiale porte ses fruits et apermis au Yémen de voir annuler près de 80 p.
100 de sa dette publique.
4.1 Agriculture
L’agriculture emploie 61 p.
100 de la population active mais ne contribue que pour 20 p.
100 au PIB.
Le secteur est étroitement dépendant des conditions climatiques et del’irrigation.
Les cultures vivrières sont les plus importantes : pastèques, raisins, pommes de terre, sorgho, millet, blé.
Le qat, plante narcotique douce, est cultivé et utilisélocalement.
Le coton et le café constituent les principales cultures d’exportation.
L’élevage de bétail, en particulier de bovins, moutons et chèvres est très important.
4.2 Mines et industries
En 1986 a été inaugurée la raffinerie de Marib, à proximité du gisement découvert en 1984.
Avec une production de 16,7 millions de t en 1994, le Yémen n’occupe que le31e rang mondial.
Un petit secteur d’industries légères alimente le marché intérieur : agroalimentaire, ciment, peinture, textile, tannage.
4.3 Échanges
Le Yémen est lourdement tributaire des importations, et son commerce extérieur est très déficitaire.
Les exportations concernent le pétrole, les cuirs et peaux, le café et lecoton.
Les principaux produits importés sont les denrées alimentaires, les biens d’équipement et les produits chimiques.
Le Yémen ne possède pas de voie ferrée.
Le réseau routier atteignait, en 1999, environ 65 144 km.
De nombreuses régions restent encore inaccessibles aux voitures.
Lepays compte, en revanche, six aéroports internationaux.
D’autre part, grâce à la situation du pays au carrefour de l’Afrique, de l’Asie et du Proche-Orient, le développementdu port d’Aden, ainsi que d’autres ports, a été facilité.
L’unité monétaire est le riyal yéménite (YRI) divisible en 100 fils.
Après l’unification, le dinar est demeuré en circulation, concurremment au riyal.
Il est aujourd’huiprogressivement retiré de la circulation par les autorités.
Cette mesure n’a toutefois pas rétabli la confiance dans la monnaie nationale, et un marché parallèle s’estdéveloppé.
5 HISTOIRE
5.1 L’Antiquité
L’Arabie du Sud, Arabia felix des Romains, est prospère dès le XIe siècle avant notre ère.
Les tribus commerçantes fondent plusieurs cités-États dont la plus fameuse, le royaume de Saba, qui s’épanouit du VIIIe siècle av.
J.-C.
au VIe siècle av.
J.-C.
et étend son influence jusqu’à l’Afrique.
Prospérant grâce au commerce des épices, de la myrrhe et de l’encens, le royaume de Saba doit également sa richesse à l’ingénieux système d’irrigation, illustré par la grande digue (ou barrage) de Marib, édifiée dès leVIIIe siècle avant notre ère et qui n’est définitivement détruite qu’en 572 apr.
J.-C.
Les royaumes de Saba, Maïn, Qataban, Awsan et Hadramaout sont réunis en un seul, peu avant l’ère chrétienne, par les Himyarites, dont l’expansion commence à partird’un comptoir commercial situé à Muza, sur la mer Rouge.
Ils gouvernent le Yémen jusqu’en 525 apr.
J.-C.
Mais, dès le Ier siècle de notre ère, la découverte d’une route maritime directe vers l’Inde provoque le déclin économique de l’Arabie heureuse.
5.2 Les religions nouvelles
Après la chute de Jérusalem en 70 apr.
J.-C., des juifs commencent à affluer dans le royaume himyarite, rejoints par des missionnaires chrétiens à partir du IVe siècle.
Le royaume est en grande partie converti au judaïsme, que l’un des derniers souverains himyarite tente d’imposer à tous.
C’est pour protéger les chrétiens persécutés que lesÉthiopiens envahissent le Yémen.
Celui-ci a déjà été brièvement contrôlé par le royaume d’Aksoum, de 330 à 378, il est de nouveau placé sous domination de l’Éthiopie de525 à 575, avant d’être occupé par les Perses sassanides.
Au VIIe siècle, le pays se convertit à l’islam, qui y a été introduit par des Bédouins vers 630.
Le Yémen est placé sous l’autorité successive des califes omeyyades puis abbassides et ses habitants, nombreux à servir dans les armées du calife, participent à l’expansion de l’islam.
5.3 Les dynasties locales
En 898, mettant à profit l’effondrement du pouvoir abbasside, l’imam Yahya ibn Husayn, prétendant descendre du calife Ali ibn Abu Talib, fonde une dynastie chiite.
Sonfondateur se réclame de Zayd ibn Ali, que les chiites zaydites ont préféré à son frère, cinquième imam du chiisme.
La dynastie zaydite s’est maintenue jusqu’en 1962.
Jusqu’au XVIe siècle, différentes dynasties chiites et sunnites s’affrontent pour le pouvoir au Yémen.
En 1037, les Fatimides repoussent les zaydites au nord, avant d’être évincés par Saladin, qui réunifie le pays.
Malgré ces troubles, l’économie du Yémen prospère (la réussite du port d’Aden date de cette époque).
La période est égalementfaste sur les plans artistique et culturel, notamment sous le règne des Rassoulides, de 1229 à 1454.
5.4 La domination ottomane
La brève incursion des Portugais qui contrôlent l’océan Indien, au début du XVe siècle, marque le début d’une période de troubles : les Mamelouks, puis les Ottomans viennent à la rescousse du Yémen.
Ces derniers occupent Aden en 1538, pour étendre leur domination sur la presque totalité du pays, à l’exception du nord tenu par leszaydites.
En 1635, les Ottomans sont chassés par les zaydites.
Ceux-ci, qui font d’Aden leur capitale, ne peuvent cependant jamais réellement imposer leur autorité aux.
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