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L'EXPLORATION DE L'OCÉANIE: Les Européens découvrent la « mer du Sud »

Publié le 08/11/2018

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TERRA AUSTRALIS INCOGNITA

 

Après l'exploit de Bartolomeu Dias, qui a doublé le cap de Bonne-Espérance (1488), à l'extrême sud du continent africain, et le retour (1493) de Christophe Colomb de son premier voyage vers l'Amérique, le traité de Tordesillas, signé le 7 juin 1494 par l’Espagne et le Portugal, ambitionne de prévenir tout conflit territorial entre les deux puissances maritimes. Le globe terrestre est ainsi divisé en deux : au Portugal l'Afrique et les « Indes orientales», à l'Espagne l'Amérique ou «Indes occidentales». Entre les deux empires, entre les épices et l'or, une immensité océanique, le Pacifique, et une terre mythique, le «continent austral», restent à découvrir.

LA ROUTE DES MOLUQUES

La ligne de partage est située à 370 lieues à l'ouest des îles du Cap-Vert, ce qui donne en outre au Portugal un «morceau d’Amérique», le Brésil. En revanche, côté oriental, la démarcation reste floue, et les «îles aux épices», les Moluques, vont susciter toutes les convoitises.

 

Pour y parvenir, en respect des dispositions du traité de Tordesillas, la route des Moluques passe, pour les Espagnols, par le franchissement du Pacifique, un océan inconnu, et, pour les Portugais, par le cap de Bonne-Espérance et la traversée de l'océan Indien, une route maritime ouverte par Vasco de Gama en 1497-1499 et qui les avantage.

En 1512, le Portugais Antônio de Abreu prend pied dans les îles Moluques, les plus orientales de l'Insulinde. L'année suivante, l'Espagnol Balboa traverse l'isthme de Panéma et se trouve face à la mar del sul (« mer du Sud »), qui n'est pas encore nommée Pacifique. On sait alors bien peu sur cet océan dont les dimensions réelles excèdent les approximations et les fantaisies d'une cartographie balbutiante.

En outre, dans la tradition d’Aristote et de Ptolémée, on pense qu'il existe un continent austral qui serait l'équivalent, aux antipodes, des terres de l'hémisphère Nord.

C'est un Portugais passé au service de l’Espagne, Fernand de Magellan, qui va effectuer la première traversée de cet océan mystérieux.

LA PREMIÈRE CIRCUMNAVIGATION

Magellan a servi sous les ordres de Afonso de Albuquerque, vice-roi des Indes portugaises, et s'est illustré lors de la prise de Malacca, porte des Moluques, en 1511. Or Magellan a réussi à convaincre Charles Ier d'Espagne, bientôt Charles Quint, qu'il existe un passage par l'ouest pour atteindre les Moluques, en contournant l'Amérique par le sud.

Parties le 20 septembre 1519 du port de Sanlùcar, ses cinq caravelles longent la côte est de l'Amérique du Sud et hivernent en Patagonie de mars à août 1520 (l'hiver austral). Puis, du 1er au 27 novembre, c'est la traversée du détroit qui portera son nom, étroit goulot de mer entre la Patagonie et la Terre de Feu. Le 28, les caravelles (qui ne sont plus que trois) entrent dans le Pacifique et mettent le cap au nord-ouest.

Le 6 mars 1521, les équipages décimés par les privations, qui ont frôlé par le nord, sans les voir, les îles Tuamotu, atteignent enfin un groupe dlles, dans les actuelles Mariannes, nommées les Ladrones (« larrons») après des incidents avec les Indigènes. Dix jours plus tard, Magellan aborde des îles, baptisées Saint-Lazare (futures Philippines), où l'équipage reprend des forces.

Mais la politique sera fatale à Magellan, qui, pour avoir honoré une alliance avec le roi de Cebu, perd la vie au combat sur l'île de Mactan le 27 avril.

 

Après une période d'errance, la mission se donne un nouveau chef, le Basque Sébastian Elcano qui, à bord de la Victoria et suivi de la Trinidad, parvient aux Moluques, à Tidore, début novembre. Les épices sont chargées et tandis que la Trinidad, qui a mis le cap à l'est pour rejoindre les côtes espagnoles de l'Amérique, est interceptée par une escadre portugaise, Elcano, après une ultime étape dans l'île  de Timor, au sud des Moluques, cingle le 13 février 1522 vers Séville par l'ouest

 

Or la route du retour ne concède aucune escale à terre : toutes les côtes relèvent du domaine territorial

Antônio de Abreu explore les Moluques Balboa devant la « mer du Sud » 1er traversée du Pacifique, par Magellan Urdaneta établit la route ouest-est du Pacifique Découverte de la Tasmanie et des îles Fidji Tour du monde de Bougainville. Séjour à Tahiti Cook débarque à Botany Bay (Australie) James Cook en Nouvelle-Calédonie La Pérouse explore le Pacifique Nord Dumont d'Urville sur les traces de La Pérouse Mission Sturt au cœur de l'Australie

L'ÈRE DES MISSIONS SCIENTIFIQUES

 

• C’est dans la seconde moitié du xviiie siècle que l'Océanie attise l’intérêt scientifique des Anglais et des Français : désormais, savants et dessinateurs embarquent avec les marins. Les progrès techniques sont notables : le sextant remplace l'octant le calcul des longitudes s'affine, les cartes se précisent La collecte d’espèces végétales se systématise. La curiosité supplante l'appât du gain.

Le tour du monde de BouGainville

• Mathématicien et militaire de carrière, Louis Antoine de Bougainville opte pour la marine après s'être illustré au Canada. En décembre 1766, accompagné du naturaliste Philibert Commerson, il embarque sur la Boudeuse. Après un passage par les îles Malouines, il franchit le détroit de Magellan fin 1767 et rejoint le Pacifique. En avril 1768, il est à Tahiti qu'il baptise « Nouvelle-Cythère ». Observateur attentif de la société tahitienne, Bougainville poursuit son aventure maritime par les Samoa, Vanuatu, les îles Salomon et les Moluques. Saint-Malo est rejoint en mars 1769, concluant la première circumnavigation d'un équipage français.

« Iles Mariannes du Nord LÉGEN DES -Magellan, 1520-21 -Bougainville , J 768 AlvarodeMendana, 1567 -Cook 1er voyage 1768-1771 La P@rouse 1785-1795 -Cook 2&!me voyage -Charles Sturt, 1827 J 772- J 775 et J 844- J 846 -Tasman , 1642-43 • Par ses écrits (Voyage autour du monde) , Bougainville contribuera au mythe du « bon sauvage» et à la philosophie rousseauiste de la nature.

Présenté à la cour de Louis ~.

un ami Tahitien fait sensation.

Les relevés cartographiques d11es et d'archipels, les indications de longitude qu'il rapporte, ainsi que les échantillons collectés seront précieux pour les connaissances scientifiques et géographiques.

WALLIS ET CAmRET • Après avoir franchi, fin 1766 , le détroit de Magellan, les deux équipages anglais, conduits par Samuel Wallis à bord du Dolphin el Philip Carteret sur le Swallow, sont séparés par une tempête.

Leur mission est de rapporter des renseignements sur les routes maritimes et sur les populations rencontrées .

• Wallis aborde à Tahiti, quelques mois avant Bougainville, puis découvre les iles qui porteront son nom .

Durant son séjour polynésien , il se livre à l'étude approfondie des mœurs tahitiennes .

• Quant à Carteret , il découvre l'ile Pitcairn , future terre d'élection des mutinés du Bounty .

scientifique, les trois voyages de Jame s Cllllk restent les plus déterminants .

Les relevés méticuleux des côtes rencontrées, l'ambition des projets et la présence de nombreux savants confèrent à ces missions un poids sans précédent.

• En 1768, il est chargé par l'Amirauté de diriger une expédition en Polynésie: des astronomes (envoyés pour observer le passage de Vénus sur le disque solaire) et des naturalistes sont du voyage .

Tahiti est la première étape Guin-juillet 1769), puis le tracé des côtes de Nouvelle-Zélande, soit 3 860 km, est effectué .

Le 29 avril 1770 , l'équipage de I 'Endeavour débarque à Botony Boy..

L'explorateur donne à ce territoire le nom de Nouvelle­ Galles -du-Sud et en prend possession au nom de l'Angleterre .

• Entre 1772 et 1775 se déroule un deuxième voyage .

Avec deux batiments , le Resolution el I'Adventure, Cook, après une escale au Cap, met voile au sud et approche , sans le franchir, le cercle polaire .

Le premier, il évolue au milieu des icebergs , longeant la banquise antarctique vers l'est, puis rejoint la Nouvelle -Zélande.

Commence ensuite un long périple en Polynésie et en Mélané sie (la Nouvelle­ Calédonie, abordée le 4 septembre 1774 , est baptisée d 'après la Calédonie écossaise).

• Mais la principale leçon de ce deuxième voyage est que, s'il existe bien -et Cook en est persuadé - , le continent austral se situe nécessairement dans des latitudes si glacées qu'elles mettent fin au mythe de civilisations inconnues à découvrir .

• Enfin , lors d'un troisième voyage , de 1776 à 1780 , le Resolution et le Disco very sont chargés de trouver une voie, dans le nord-est du Pacifique, vers les terres les plus septentrionales d'Amérique .

Après un périple , devenu presque habituel, par la Polynésie , James Cook entreprend de remonter vers l'océan Arctique .

En chemin, il découvre les iles Sandwich (actue lles Hawaii) .

Au retour du détroit de Béring, traversé en août 1778 , les deux navires sont à nouveau aux Sandwich.

Les relations avec les autochtones se sont nettement rafraîchies , et Cook est tué par un Hawaiien le 14 février 1779 .

L'expédition continue néanmoins , par l'exploration des côtes asiatiques du Pacifique nord­ est, pour s'achever en 1780 .

Tropique du Cancer 0 C É AN X EXPLORATEU RS DE L'OCÉAN IE LES fRANÇAIS SUR LES TRACES D E 80U CAJNVJLLE • Soucieux d'approfondir les connaissances apportées par Bougainville, mais aussi de rivaliser avec les Anglais , les Français envoient plusieurs mission s en Océanie.

• De Surville explore le Pacifique d'ouest en est entre 1768 et 1770.

• Marion-Dufresne , e n mission vers les latitudes australes, fait halte en Nouvelle-Zélande , où il est tué par les Maoris Guin 1772 ).

• En 1785 , sur ordre de Louis ~1, un officier de marine , leon -Fran çois Lo Pérouse , commande une expédition ambitieuse dans le Pacifique , avec l'Astrolabe et la Boussole , comprenant naturali stes et scientifiques et destinée aussi à corriger les cartes marine s de certaines régions .

Mais surtout, L a Pérouse doit explorer les côtes du Pacifique Nord , versant américain et versant asiatique, pour y établir de nouvelles voies commerciales .

• Le cap Horn est doubl é en février 1786, puis La Pérouse atteint 111e de Paques, les îles Sandwich, l'Ala ska, retraverse le Pacifique vers les Philippines , puis le Japon, la péninsule du Kamtchatka , et enfin pique au sud vers l'Australie où les naturalistes français découvrent à leur tour les richesses de Botany Bay.

Pour le trajet de retour (début 1788 ), La Pérouse découvre les iles Loyauté , à l 'est de la Nouvelle-Calédonie , puis l'expédition disparaît sans lais~er de traces.

• D 'Entrecasteaux, également officier de marine , gouverneur de l'ile Maurice , entame les premières recherches , en 1792-1793.

La Recherche et l'Espérance tentent de recon stituer les derniers moments du voyage de La Pérouse , explorant les côtes de l'Australie , de Tasmanie et de Nouvelle-Calédonie.

20 artistes , zoologistes et botanistes renommés : cette expédition restera comme un véritable succès pour la science : des milliers de spécimens de plantes, des échantillons de minéraux , de nombreux peinture s et croquis et des enquêtes ethnologiques en sont les principaux résultats .

• Bercé par les récits de Bougainville et de Cook, Jule s Dumont d 'U rvill e, un officier de marine qui a navigué comme second lors de l'expédition Duperrey dans le Pacifique {1822-1825), est nommé commandant de la corvette l'Astrolabe .

La mission n'est pas seulement scientifique.

Il s'agit aussi de faire enfin la lumière sur la disparition de La Pérouse.

• Fin 1826, Dumont d'Urville est en Nouvelle-Zélande, et poursuit vers les îles Fidji , Loyauté , la Nouvelle-Guinée et la Tasmanie .

Recueillant des informations , il se dirige alors vers 111e de Vanikoro (Salomon) , où des débris des vaisseaux de La Pérouse sont identifiés (février 1828 ).

Dumont d 'Urvi lle fait élever un petit monument à la mémoire de l'équipage , avant de rentrer en France en mars 1829.

L'AUSTRALIE : EXPLORATION D'UNE ÎLE-CONTINENT L A PtNtTRATI ON DES JURES ·Avec ses 7,7 millions de kilomètres carrés , l'Australie , ne-continent aux vastes étendues désertiques , représente un véritable défi.

L'étude de son réseau hydrographique sera une constante des missions d 'exploration.

• Dès 1813 , G .

W.

Evans franchit les Blue Mountains , à l'ouest de Sydney, premier acte de la pénétration vers l'intérieur des terres .

Malade , d 'Entrecasteau x succombe .

• Dans les années 1820 , Hamilton • En 1800 , Nicolas Baudin quitte l'Europe Hume et Hovell explorent le sud-ouest à destinat ion de l 'Australie , avec plus de du continent jusqu 'à l'actuelle Melbourne et met en évidence l'orientation de nombreux cours d'eau vers le centre du continent.

·De 1831 à 1836, Thomas Mitchell parcourt le sud-est du continent, puis remonte vers Port Philip Bay à l'est en passant par le Victoria , l'une des régions les plus accidentées du pays.

·À partir de 1840, l'exploration de 111e­ continen t s'intensifie.

Edward John Eyre laissera son nom à un grand lac d 'Austral ie-Méridionale .

• Ludwig Leichhardt mène une longue et difficile expédition entre Brisbane , dans la région du Queensland , et Port Essington dans le nord {1844-1845).

Le projet de la traversée d'est en ouest , à partir de Sysdney , aura une issue tragique : partie en 1848 , l 'expédition ne sera jamais retrouvée .

• Robert O'Hara Burke et Wills tentent de rejoindre le golfe de Carpentarie dans le nord en partant de Melbourne {1860- 186 1).11s y parviennent, mais le retour leur sera fatal.

(HARLES STURT • Charles Sturt, un militaire anglais, débarque en Australie en 1827 .

Chargé de remonter le cours de la rivière Macquarie et d 'en faire des relevés topographiques , il part pour une première mission avec Hamilton Hume .

Ils atteignent une rivière qu'ils baptisent Darling, mais sont arrêtés dans leur progress ion par l'assèchement de tous les cours d'eau de la région .

• En 1829 , Charles Sturt descend la rivière M urrumbidgee à bord d'un bateau à voile et aboutit dans le fleuve Murray , qu'il suit jusqu'à l'océan .

De nouvelles expéditions sont lancées : la traversée entre Sydney et Adélaïde , et surtout une grande expédit ion à travers les déserts en 1844-1846 , au cœur de l'Australie.

À l'issue de cette mission , Sturt dément définitivement l'existence d'une mer intérieure au centre du pays qui serait alimentée par de nombreux cours d 'eau.. »

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