l'influence de la biographie de Kafka sur son oeuvre
Publié le 01/04/2023
Extrait du document
«
Exposé sur l’influence de la biographie
De Kafka sur ses œuvres
I.
Introduction :
Franz Kafka (1883-1924) est un écrivain exceptionnel qui a vécu entre le XIXe et le
XXe siècle.
Il avait un style d’écriture original qui mêle le réel, le fantastique, l’imaginaire et
l’anormal.
Son œuvre a choqué les lecteurs qui étaient éblouis devant sa création littéraire qui
n’avait pas d’égal.
Ses œuvres ne sont en réalité que le produit d’une vie d’un homme qui a
connu toute sorte de bouleversement et de troubles psychiques.
Enjeu :
Dans quelle mesure la vie de Kafka a influencé son œuvre ? Ses héros ne sont-ils pas
les doubles de l’auteur ? La Métamorphose ou encore Le Procès ne constituent-ils pas
l’aboutissement fictif de la souffrance réelle de Kafka ?
Plan :
I-L’œuvre de Kafka ; une reprise de son vécu :
1-Etudes des héros kafkaïens
2-Les liens familiaux
II-Entre refus et attente de l’autre :
1-l’autre rejeté
2-l’autre désiré
III-Une écriture de métamorphose : (les souvenirs)
1-une écriture émouvante
2-la mort contente
II.
Développement :
1.
L’œuvre de Kafka ; une reprise de son vécu :
Si l’on devait d’un seul mot définir Kafka, le mot « solitaire » ou encore « exilé »
conviendrait le plus.
On peut tout de même ajouter les deux adjectifs « coupable » et
« masochiste ».
En effet, la solitude était rattachée à sa vie et vice-versa.
Même au sein de la
multitude il se sentait seul.
Son vécu se caractérise par les conflits et la tension permanente.
Sa Lettre au père semble résumer son mal-être et montre le développement de sa personnalité.
Nous expliciterons tout au long de notre analyse comment Kafka a projeté sa souffrance
personnelle sur les héros des ses œuvres.
a) Etude des héros kafkaïens :
Dans cette étude, nous nous focaliserons majoritairement sur Joseph K, le héros du Procès, et
Gregor Samsa, le héros de La Métamorphose.
« Tout ne peut exister qu’expulsé de soi-même et en peine d’une réalité qu’il ne peut ajouter
qu’à autrui.
» Joe Bousquet (un poète et écrivain français XXème) : cette citation semble
définir l’approche selon laquelle Kafka forme ses héros.
D’abord, en lisant ces deux ouvrages
on peut affirmer que les héros ne sont en réalité que les doubles de l’auteur.
Commençons par
Joseph K qui est le protagoniste du Procès de Kafka.
En effet, ce personnage reflète la
personnalité de Kafka lui-même dans la mesure où il est peint pour nous transmettre les
finalités mises en œuvre par l’auteur.
L’absurdité des situations dans lesquelles se trouve
Joseph K et la frivolité de ses réactions ne sont en réalité que celles dans lesquelles vivait
Kafka.
Ce dernier considère le monde moderne et en particulier la société contemporaine,
comme absurde.
Il y trouve les humains en train d’obéir à un mécanisme futile imposé par
l’Etat ou encore par les lois morales.
Il pense que l’être humain fait face à une éternelle
bataille menée contre son existence.
Kafka à son tour fait face à cette bataille.
Le Procès n'est
donc qu'un processus enclenché contre un homme – Joseph K – qui va le plonger dans
l'absurdité et dans des interrogations qui ne trouveront jamais de réponses.
Kafka sent que son
existence humaine n’est plus légitime, n’est plus voulue dans ce monde de rejet.
Kafka a
toujours refusé le système imposé aux ouvriers, qui est marqué par la rigidité et l’injustice.
Si
Kafka n’a pas milité dans une organisation politique propre à répondre à ses préoccupations
d’ordre social, à son souci de procurer aux hommes un mieux être, il livre dans son œuvre un
combat déterminant dont la valeur (extra littéraire) n’est pas à démontrer.
Le Procès offre
l’image « en creux » d’une société idéale débarrassée du poids de la bureaucratie, de toutes
formes d’oppression et d’injustice et dans laquelle l’homme ne serait plus seul mais
obtiendrait des réponses à ses questions essentielles.
Passons maintenant à Gregor Samsa, le héros de La Métamorphose.
Ce personnage reflète
d’une façon plus directe la personnalité de Franz Kafka.
D’abord, le héros tout comme Kafka
n’aimait pas son métier, il est obligé de travailler pour rembourser les dettes de sa famille.
L’auteur n’a pas également choisi son boulot, il en était obligé pour plaire aux désirs de son
père.
Le 18 juin 1906, il est promu docteur en Droit.
A partir d’octobre 1907, il effectue un
stage aux « Assicurazioni Generali ».
En juillet 1908, il entre aux « Assurances ouvrières
contre les Accidents » où il demeurera jusqu’à la fin de ses jours.
Kafka apprend à connaître
la lenteur, la stagnation, le lent étouffement de la bureaucratie.
Il en découvre les exigences, la
rigidité de sa hiérarchie, son manque d’humanité et son injustice, même envers les êtres les
plus défavorisés.
Face à la misère que lui révèlent les dossiers des ouvriers accidentés au
travail, Kafka sent se développer en lui, toujours plus aigu, le sens de la solidarité avec les
êtres humains.
Parallèlement, la révolte naît, d’une part devant la condition humaine, d’autre
part devant le manque d’énergie et la résignation des hommes.
Cette métamorphose apparaît
donc rapidement comme l'allégorie d'une révolte individuelle contre une certaine société, le
refus de mener une existence dépourvue de sens, et ce notamment à un niveau professionnel.
Ensuite, Gregor Samsa vivait la solitude au sein de sa famille.
Ce fait caractérisait aussi la vie
de Kafka.
Le héros de La Métamorphose était incapable de comprendre comment s’adapter,
comment apprendre simplement à se mouvoir dans ce nouveau corps, alors qu’il a toute sa
tête.
Il est capable de raisonner mais ne peut plus parler.
Il est enfermé dans son nouveau
corps et toute communication avec l’entourage devient de plus en plus difficile.
Il se retrouve
aussi enfermé au sein de sa propre famille.
Il fallait le cacher à tout prix et ne pas révéler son
état aux autres.
Cela fait écho à la solitude réelle qui caractérise la vie de Kafka.
Il a établi
entre lui et le monde une distance considérable.
Il nous apparait à travers les souvenirs de ses
amis comme un être hypersensible, d’une nature délicate et scrupuleux.
D’ailleurs, le fait de
vouloir cacher Gregor Samsa rappelle le fait que Kafka qui a voulu toujours se montrer devant
sa famille mais qui n’a obtenu que le découragement.
En fait, son père ne reconnait pas en lui
le fils idéal comme en témoigne la Lettre au père.
b) Les liens familiaux :
La vie de Kafka était marquée par plusieurs troubles.
Les problèmes familiaux sont ceux qui
ont influencé le plus sa personnalité puis son œuvre.
D’abord, Il y a eu entre lui et sa mère une
sorte de distance causée par la différence de religions.
Kafka était absorbé par l’ascendance
juive contre le christianisme.
Cette situation a contribué à accroitre le sentiment de solitude en
établissant entre lui et le monde une distance semblable.
Ensuite, en 1919, Kafka a écrit sa
Lettre au père qu’il ne lui fera jamais parvenir.
Cette lettre montre la grande influence du père
sur Kafka et son œuvre d’ailleurs il dit : « C’est de toi qu’il était question dans mes œuvres, je
ne faisais qu’y laisser libre cours aux plaintes que je pouvais épancher sur ta poitrine.
C’était, volontairement traîné en longueur, un congé que je prenais de toi… La conscience de
ma valeur dépendait beaucoup plus de toi que de n’importe qui au monde.
» Son père ne se
reconnaît pas en ce fils timoré qui bégaie devant lui il ajoute : « Devant toi, je ne pouvais ni
penser ni parler.
» Jamais ces deux êtres ne pourront communiquer.
Il est certain que l’enfant,
à demi terrorisé par son père, privé du refuge maternel (sa mère est trop absorbée par son
travail pour s’occuper de lui) éprouve un sentiment complexe d’infériorité (il se sent tellement
faible, hésitant, insignifiant, face à ce père si sûr de lui), de culpabilité (puisqu’il ne répond
pas à ce que son père attend de lui et qu’il est tout le contraire de cet enfant fort, résolu et
plein d’assurance qui donnerait satisfaction à ses parents).
Ainsi, Kafka était toute sa vie écrasé par la personnalité de son père, auquel il destina
sa Lettre au père (qu'il n'envoya jamais), que l'auteur décrivait lui-même comme une « lettre
d'avocat ».
Il y écrivait toute la culpabilité qu'il ressentait à ne pas ressembler à ce père si fort
physiquement, si sûr de lui.
Dans le Procès, l'oncle du héros déclare : « avoir pareil procès,
c'est déjà l'avoir perdu ».
Kafka s'est senti en permanence sous la menace d'un procès paternel,
un procès qu'il savait avoir déjà perdu, tel K.
dont le monde autour de lui ne remet jamais en
question le fait qu'il soit accusé, et qui finit par se débattre non pas pour rejeter la validité de
ce procès, mais pour continuer à mener une vie normale.
Dans La Métamorphose, beaucoup d’évènements proviennent du vécu de Franz Kafka par
exemple quand en découvrant l’apparence de Samsa,....
»
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