Lucrèce Borgia – Acte II, scène 3, Victor Hugo

« Lucrèce Borgia – Acte II, scène 3, Victor Hugo Contexte de l’œuvre : Pièce de théâtre en prose en 3 actes | drame romantique Parcours « Crise personnelle, crise familiale » � Le fils est en quête identitaire de sa mère � Sa mère en quête de rédemption qui essaie de communiquer son amour maternel Cette scène survient juste après l'entretien entre Dona Lucrezia et Don Alphonso durant lequel cette dernière annonce à son mari le crime qui a été commis à l'encontre de leur nom.

En effet, quelqu'un a enlevé la lettre "B" au nom des Borgia, qui apparaissait sur le balcon du palais.

Lucrèce Borgia demande alors à son mari de trouver le responsable et de le punir en lui donnant la mort.

Or, dans la scène que nous allons étudier, Lucrèce Borgia découvre que le coupable n'est autre que son propre fils.

Cette scène, semble donc mettre en avant la notion de fatalité qui ne cesse de s'abattre sur le personnage de Lucrèce Borgia. Problématique : Comment Lucrèce Borgia cherche-t-elle à convaincre Gennaro de lui pardonner et de ne pas la tuer ? Mouvement 1 : ligne 1 à ligne 6 -> la crainte de Lucrèce de ne pas convaincre L1-3 : « Gennaro : Vous êtes ma tante.

Vous êtes la sœur de mon frère.

Qu’avez-vous fait de ma mère Madame Lucrèce Borgia ? » ⮚ Phrases courtes + construction syntaxique similaire : renforce son affirmation ⮚ ? suscite intérêt du lecteur car lui sait que ses affirmations sont fausses : la vérité vat-elle éclater ? ⮚ « vous », « madame » + mention de sa “vraie“ mère met distance entre G et L L.3-4 : « Dona Lucrezia : Attends, attends ! Mon dieu, je ne puis tout dire.

Et puis, si je te disais tout, je ne ferais peut-être que redoubler ton horreur et ton mépris pour moi ! » ⮚ Répétition « attends » x2, phrase courte exclamative -> anxiété ⮚ Anxiété telle qu’elle en appelle à dieu « mon dieu » ⮚ « je ne puis tout dire » : trouble du perso, on sait d’avance qu’elle ne lui dira pas être sa mère ⮚ Ponctuation excessive : inquiétude/doute du perso qui essaie de retarder le moment ⮚ « si je te disais tout » = prop.sub d’hypothèse + modalisateur doute « peut-être » = elle perd ses moyens L.4-5 : « Ecoute moi encore un instant.

Oh ! Je voudrais bien que tu me reçusses repentante à tes pieds ! » ⮚ « Écoute-moi » : utilise impératif pour capter son attention ⮚ Interjection exclamative « oh ! » = troublée par émotion forte ⮚ « je voudrais bien que » : souhait exprimé à travers conditionnel ⮚ Emotion traduite par points d’exclamation L.5-6 : « Tu me feras grâce de la vie, n’est-ce pas ? Eh bien ! veux-tu que je prenne le voile ? Veux-tu que je m’enferme dans un cloître, dis ? » ⮚ Futur de l’indicatif « tu me feras » : cherche à ce que son souhait soit réalité ⮚ « tu me feras », « à tes pieds » (l5) -> elle est tjr inférieure, s’en remet à lui ⮚ « n’est-ce pas », « dis » -> cherche son approbation + sa pitié ⮚ Répétition « veux-tu » x2 : G est maître, son destin est entre ses mains Mouvement 2 : ligne 7 à ligne 14 : Lucrèce, le portrait d’une femme pêcheresse L.7-9 : « Voyons, si l’on te disait : cette malheureuse femme s’est fait raser la tête, elle couche dans de la cendre, elle creuse sa fosse de ses mains, elle prie Dieu nuit et jour, non pour elle, qui en aurait besoin cependant, mais pour toi, qui peut t’en passer » ⮚ « Voyons » : en appelle à son bon sens ⮚ « si l’on te disait » : cherche à susciter pitié à travers discours indirect libre ⮚ « cette malheureuse femme » : parle d’elle 3e personne : se distancie d’elle-même pour qu’il lui accorde pardon/pitié ⮚ « s’est fait raser la tête » = prête renoncer à ses attributs féminins ⮚ « elle couche dans […] de ses mains » : prête mener vie de misère - Champ lexical de la mort : « cendre », « creuser », « fosse » ⮚ CCT « nuit et jour » = mène vie pieuse ⮚ Parallélisme « non pour elle […] qui peut t’en passer » : oppose sa situation à celle de son fils la désignant comme + alarmante pour accentuer son rôle maternel L.9-12 : « elle fait tout cela, cette femme, pour que tu abaisses un jour.... »