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« A la Santé » de Guillaume Apollinaire

Publié le 11/05/2023

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« « A la Santé » de Guillaume Apollinaire Ecrivain polonais naturalisé français, Guillaume Apollinaire est l'un des écrivains français majeurs du début du XXe siècle.

En 1911, on vole au Louvre La Joconde de Léonard de Vinci.

Mêlé malgré lui à l’affaire, Apollinaire est incarcéré à la prison de la Santé sous l’accusation de recel.

Il sera innocenté au bout d’une semaine.

C’est pourtant pour ses calligrammes que l’auteur est connu et non pour cet épisode douloureux comme le montre ce poème composé de 6 strophes qui représentent ses 6 jours d’emprisonnement.

Le vers est volontairement libre pour renforcer la souffrance du poète qui se voit, lui, priver de cette liberté. Comment, Apollinaire, nous fait part de son enfermement ? En quoi, l’enfermement symbolise-t-il chez le poète un basculement vers la folie ? Comment l’enferment amène Apollinaire à sombrer vers le manque de lucidité ? Nous tenterons de répondre à cette question en évoquant l’univers carcéral vu par le poète puis en montrant les sentiments durement éprouvés par cet enferment. I.

L’univers carcéral a) Le dénuement La première évocation de la prison montre le rituel : la fouille.

Pour Apollinaire, la prison est le lieu de l’humiliation, où l’homme perd de son humanité « il a fallu se mettre à nu ».

L’expression « avant d’entrer » qui ouvre le poème montre que l’humiliation avait se faire avant même d’être enfermé.

Cette évocation de la nudité est renforcée par la description que fait le poète du milieu carcéral, les murs sont également « nus ».

On pourrait alors qu’il y a substitution ce lieu comme les êtres qui y sont détenus sont sans vie ce que vient appuyer l’adjectif épithète « pâles ».

« La voûte, les chaînes, les murs, ma cellule, ma prison » appartiennent à un vocabulaire réaliste. On observera que le poète s’approprie le lieu par l’intermédiaire des pronoms personnels « ma cellule» « ma prison » qui viennent en écho avec « ma douleur ».

La nudité se présente alors comme un manque de vie. b) Un lieu sans vie : tombe / mouche + son (« j’écoute ») Cette idée est reprise au moment où Apollinaire qui s’adresse à lui-même évoque le miracle de Saint-Lazare ce lieu lui donne alors l’impression qu’il n’en ressortira pas vivant.

Il a pour seule compagnie les mouches.

Ce lieu ne renferme que des « pauvres cœurs ».

A travers ces « murs tout nus », il n’y a rien à voir alors le poète cherche à entendre.

Souvent des bruits qui n’existent pas « la fontaine », « quelqu’un qui frappe du pied » comme si l’imagination avait remplacé le vide de la cellule.

Le seul bruit réel est celui de la clef du geôlier qui montre par contraste que l’évocation d’une fontaine est impossible.

Le poète fait donc appel à l’imagination par les bruits qu’il semble entendre car ceux qui sont bien réels ne peuvent que lui rappeler que ce lieu est sans vie. c) un lieu sans inspiration (mouche, dérision + titre) L’adverbe de temps avant d’entrer et l’indication de temps « le jour s’en va » structure le poème.

Chaque jour est l’occasion pour Apollinaire d’écrire une strophe.

Chaque strophe accentue la souffrance du poète à se retrouver dans un lieu dans lequel il ne peut pas écrire.

Il n’a plus d’inspiration : les rayons font « les pitres » sur ses vers qui sont devenus inégales.

Son inspiration semble tourner en rond « je Le titre du poème « A la Santé » marque une double ironie c’est, en effet, le nom de la prison mais le poète c’est surtout le lieu où son esprit semble dépérir.

Le temps semble s’être arrêté comme le montre la.... »

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