ACART DE HESDIN Jean : sa vie et son oeuvre

ACART DE HESDIN Jean. « Ceste Prise Amoureuse fist freres Jehans Acars de Hesdin, hospitalier, en l’an de grâce 1332, au mois d'avril. » C’est par ces précisions que commence une des réussites de l’allégorie d’amour, qui développe une même métaphore (la chasse) sur 2 000 vers sans autre rupture que des insertions lyriques de ballades (genre pour l’évolution duquel le poète joue un rôle important) et de rondeaux.

En avril, la « saison gaie », le narrateur, sorti des ignorances de l’enfance, se rend au bois de Jeunesse, traversé par les quatre chemins de l’amour, Leesse, Compaignie, Cointise et Fol Cuidier (« folle croyance »). Si l’on se risque à traverser de part en part cette forêt, on se trouve dans un paysage désolé d’arbres sans feuilles, évoquant la froideur de la vieillesse. Le poète devient proie, Amour organisant pour le capturer une grande chasse avec chiens et avec des filets portant les noms des différents moyens de séduction. Après une résistance héroïque, pendant laquelle chaque sens le met en péril de se faire prendre, il est attrapé et dépecé, les chiens recevant les entrailles, Amour le corps et la dame le cœur et la volonté.

Triste fin, que le jeune homme appelait pourtant de tout son désir : « Pris sui. La chace est afinée / Amours