Aide commentaire pour Thérèse Desqueyroux (chapitre 3)
Publié le 22/08/2013
Extrait du document
«
roman, dans un poème en vers, dans un discours, ou encore dans
les répliques de personnages de théâtre.
On peut ainsi considérer le fameux article de Zola dans le journal
L'Aurore, J'accuse, comme une pièce d'éloquence au service d'un homme injustement condamné et victime
d'une machination.
L’accumulation des exclamations « Hé mon Dieu ! » « Ha, vous niez ! » interpelle le
lecteur.
Le discours du député Victor Hugo devant ses collègues en 1850, fait quant à lui apparaître la
diversité des procédés oratoires: la fréquence des phrases exclamatives, les anaphores comme "Figurez -
vous...", les énumérations, les métaphores saisissantes.
L'éloquence d’Hugo ou Zola est aussi au service du
registre pathétique.
Il s'agit de faire partager la colère et la souffrance.
Colère de celui qui prend la parole et
la plume.
Souffrance de celui-ci mais aussi des victimes d'inégalités, de mauvais traitements, d'injustices.
Ce
n'est plus la fiction qui nous instruit mais le discours qui informe et cherche à convaincre.
L’argumentation est enfin parfois détournée.
L'apologue, récit contenant un enseignement, vient confirmer le
pouvoir des fictions.
La transposition de la réalité dans une fiction souvent plaisante est attrayante pour le
lecteur, qui, amusé, prend conscience de ce qu'un discours sérieux ne parvenait pas à lui expliquer.
Ainsi,
Jean De La Fontaine (1621-1695), maître dans l’art de l’apologue dénonce indirectement sa société, basée
sur les inégalités sociales dans sa fable Le jardinier
et son seigneur (fable IV, livre quatrième).
Certains vers rendent compte de l’insouciance et le comportement
inadmissible du seigneur, comme « Il commande chez l’hôte, y prend des libertés, Boit son vin, caresse sa
fille » ; d’autres dénoncent l’impuissance du paysans face à ce seigneur : « Adieu, planches, carreaux ;
Adieux chicorée et poireaux, Adieu de quoi mettre au potage ».
L’anaphore de l’interjection Adieu traduit bien
la détresse du paysan.
L’ironie est également régulièrement utilisée pour masquer la dénonciation.
Dans
l’article d’Emile Zola, J’accuse, la phrase « A moins qu’un examen médical ne les déclare atteints d’une
maladie de la vue et du jugement » peut en effet porter à confusion.
On reconnaît dans cet exemple le
procédé de l’antiphrase : prise à la lettre, la formule semble indiquer une circonstance atténuante pouvant
excuser les trois graphologues.
En réalité, il n’y a chez Zola aucune volonté d’excuser qui que ce soit mais
plutôt celle d’ajouter une ironie à une insulte.
L’écriture littéraire, par la variété de ses genres, de ses registres, peut séduire le lecteur et convaincre celui-
ci à réfléchir aux différents faits dénoncés.
Ainsi, grâce à cela, l’écriture littéraire peut dénoncer et contribuer à transformer la société.
Comme le dit
Jean-Paul Sartre : « Les écrivains ont souvent pris leur plume pour une épée ».
Les écrivains ont pour but.
»
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