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Albertine et Gilberte: Fonctions dramaturgiques et herméneutiques dans Albertine Disparue de Marcel Proust

Publié le 26/07/2012

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Gilberte comme Albertine (notons ce rapprochement sonore entre les deux prénoms), sont malgré leur différences, la manifestation d'une réalité complexe, qu'il est nécessaire de déchiffrer. Ainsi, malgré l'apparente transparence de Gilberte, l'on peut se rendre compte qu'il n'en fut pas toujours ainsi. Par exemple, celle-ci à Tansonville, lui avait adressé un geste auquel le narrateur n'avait pas su donner un sens définitif, de plus, le changement de nom consécutif au remariage de sa mère et qui lui a donné celui de Forcheville force le narrateur à décrypter une énigme. En effet, lorsqu'il la revoit pour la première fois depuis si longtemps, à Paris, elle ne lui apparaît pas comme étant Gilberte, et il en tombe à nouveau amoureux (p 143 et p144) en vertu de ce mystère qui l'entoure. Enfin, les déformations successives de son nom contribuent à l'élaboration d'un véritable mythe, puisqu'elle prend d'abord la figure « d'une fille de bonne famille « connue de Saint-Loup dans une maison de passe, puis apparaît comme la fille de Swann qui, tout en réalisant ...

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« circonstances particulières), il n'aurait pas pu aimer « toute autre femme ».

Ainsi ces deux figures féminines ont elles « la même étoffe de santé », « un regard dont onsaisissait dificilement la signification ».

Cela conduit même le narrateur à parler de réincarnation de Gilberte dans Albertine (ce qui peut d'ailleurs, notons le aupassage, sembler étonnant puisque c'est Albertine et non Gilberte qui est morte).

Albertine et Gilberte semblent alors être des manifestations d'un même principe,d'une essence commune: des hypostases de la même figure féminine.D'autre part, le narrateur est conduit à des réflexions établissant des parallèles entre les deux femmes, comparaisons qui sont très instructives puisqu'elles amènent laformulation de vérités générales, ayant souvent trait à la psychologie (« mécanismes » de l'amour).

Ainsi, si différentes soient-elles, les deux femmes se présententcomme également comme « des outils » propres à éclaircir le réel. B- Des figures féminines ambivalentes Gilberte comme Albertine (notons ce rapprochement sonore entre les deux prénoms), sont malgré leur différences, la manifestation d'une réalité complexe, qu'il estnécessaire de déchiffrer.

Ainsi, malgré l'apparente transparence de Gilberte, l'on peut se rendre compte qu'il n'en fut pas toujours ainsi.

Par exemple, celle-ci àTansonville, lui avait adressé un geste auquel le narrateur n'avait pas su donner un sens définitif, de plus, le changement de nom consécutif au remariage de sa mèreet qui lui a donné celui de Forcheville force le narrateur à décrypter une énigme.

En effet, lorsqu'il la revoit pour la première fois depuis si longtemps, à Paris, elle nelui apparaît pas comme étant Gilberte, et il en tombe à nouveau amoureux (p 143 et p144) en vertu de ce mystère qui l'entoure.

Enfin, les déformations successives deson nom contribuent à l'élaboration d'un véritable mythe, puisqu'elle prend d'abord la figure « d'une fille de bonne famille » connue de Saint-Loup dans une maison depasse, puis apparaît comme la fille de Swann qui, tout en réalisant les voeux les plus chers de son père, le rejette en réalité, puisqu'elle fait un beau mariage sous unautre nom que le sien.

Aussi cette figure de Gilberte n'est-elle pas si transparente, et, bien qu'elle puisse répondre directement aux interrogations et offre une réalité àl'analyse du narrateur, elle reste ambiguë, sont identité prête à confusion, et le lecteur ne sait pas vraiement sous quels aspects la reconnaître.De même, Albertine, aussi bien de son vivant qu'après sa mort, se présente comme une véritable énigme, que malgré tous ses efforts redoublés, le narrateur n'arrivepas à percer réellement à jour.

Ainsi, si l'on est à peut près certain de l'homosexualité d'Albertine, en revanche, les bagues sur lesquelles, apparaît un aigle restentd'une provenance inconnue, sans compter que de nombreux épisodes soulevé pâr le narrateur ne trouveront jamais leur signification définitive.Enfin êut-on établir un rapprchement particulièrment marquant entre les deux femmes puisque Gillberte avoue s'être adonnée dans son enfance à des activitéssexuelles hors du commun, proches de celles d'Albertine.

Enfin, la confusion que crée l'erreur de lecture du télégramme par le narrateur à Venise achève de lesrapprocher dans une atmosphère particulière, où les vérités qui semblaient établies se délitent soudainement devant l'analyse du narrateur. Ici, nous sommes en position d'établir la complexité du réel que manifestent les deux jeunes filles soumises à l'analyse.

Si elles sont très différentes par leur identitésociale et leur goût, Albertine et Gilberte se présentent néanmoins toutes deux comme des énigmes à déchiffrer.

Les fonctions de ces deux personnages ne sont pastoujours claires, même si, de fait, ils sont des étapes obligées, par lesquelles le narrateur doit passer pour accéder à une dimension de la réalité autre que celle qu'ilpeut vivre (c'est-à-dire, l'écriture qui donne aux évènements et aux êtres une forme différentes de l'existence).

Ainsi, si Albertine était sa maîtresse, ne cause-t-elle pasles pires tourments au narrateur, ne le force-t-elle pas à s'enliser dans la « procrastination » dont parle Mr de Charlus? Ne le condamne-t-elle pas à se contenter d'uneréalité décevante et cruelle? De même, la réapparition soudaine de Gilberte dans la vie du narrateur ne se présente-t-elle pas comme troublante et imparfaite (cedernier adjectif parce que l'on peut se demander si c'est bien son amie d'enfance qu'il retrouve en la personne de Mlle de Forcheville)? Enfin, l'élément le plusimportant qui les réunit achève de questionner ces deux figures féminines: l'amour du narrateur.

Albertine et Gilberte ne sont-elles pas finalement deux étapesdistinctes dans la compréhension de la réalité, jalons dans le temps, permettant l'évaluation, par leur incarnations dans des figures « réelles », des différences existantentre un temps donné de l'existence du narrateur et un autre et ce par un élément essentiel qui est l 'émission et la réception des signes ?. »

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