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ALSACE (littératures d')

Publié le 13/02/2019

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ALSACE (littératures d'). Les littératures d'Alsace sont déterminées par les vicissitudes de l'histoire de cette province frontière entre les Vosges et le Rhin, tour à tour allemande (du IXe au XVIIe s., de 1871 à 1918 et de 1940 à 1944) et française. L'appartenance à l'espace linguistique germanique remonte à la fin du IVe s., au temps des grandes migrations, où les Alamans et les Francs occupent un pays alors habité par des populations celtes, soumises depuis le début de notre ère à l'administration romaine. Le dialecte alsacien, dans ses nombreuses variations locales, appartient au groupe des parlers haut-alémaniques dans le Sud, bas-alémaniques dans la majeure partie du territoire, franciques dans l'extrême Nord. Le dialecte est resté vivant jusqu'à nos jours, plus de 75 p. 100 de la population le parlent encore, à côté du français, langue officielle.

 

Il convient donc de distinguer une littérature allemande, une littérature française et une littérature dialectale, sans oublier, dans l'histoire, une littérature latine. Elles se succèdent ou coexistent.

 

Premier document bilingue français et allemand, les Serments de Strasbourg, prononcés en 842 par Charles le Chauve et Louis le Germanique, marquent d'emblée la rencontre en Alsace, l'interpénétration ou l'affrontement de deux univers culturels portés par deux langues, préfigurant et symbolisant la mission bilingue de l'Alsace, son originalité dans l'histoire littéraire.

 

La première langue fut le latin. Langue de l'Eglise et de l'école, il a produit au Moyen Âge une littérature dont l'œuvre la plus intéressante est le recueil Hortus deliciarum de l'abbesse Herrade de Landsberg (XIIe s.). À l'époque de la Renaissance, la tradition latine connaît un nouvel essor avec la création et le développement de la prestigieuse école humaniste de Sélestat.

 

Le Livre des Évangiles du moine Otfried de Wissembourg (IXe s.) est l’un des plus anciens monuments de l'histoire littéraire allemande : écrit en francique rhénan pour la plus grande gloire de Dieu et des Francs (le poème est dédié à Louis le Germanique), il consacre l'introduction en allemand du vers rimé, latino-chrétien, face à la vieille tradition germanique de l'allitération. La littérature courtoise est illustrée par Gottfried de Strasbourg, dont le poème de Tristan et Iseult (v. 1210) adapte et enrichit la légende celte dans une langue très élaborée, et par le lyrisme de Reinmar de Haguenau. La fin du Moyen Âge produit, d'une part, une littérature « bourgeoise », réaliste et satirique, et, d'autre part, une littérature mystique avec le grand prédicateur strasbourgeois Tauler. L'âge d'or des lettres en Alsace est l'époque de la Renaissance, de l'humanisme et de la Réforme, dont Strasbourg est l'un des grands centres rhénans. À côté du poème satirique de Sébastian Brant, la Nef des

« parlent encore, à côté du français, lan­ gue officielle.

Il convient donc de distinguer une littérature allemande, une littérature française et une littérature dialectale, sans oublier, dans l'histoire, une littéra­ ture latine.

Elles se succèdent ou coexistent.

Premier document bilingue français et allemand, les Serments de Strasbourg, prononcés en 842 par Charles le Chauve et Louis le Germanique, marquent d'emblée la rencontre en Alsace, l'inter· pénétration ou l'affrontement de deux univers culturels portés par deux lan­ gues, préfigurant et symbolisant la mis­ sion bilingue de l'Alsace, son originalité dans l'histoire littéraire.

La première langue fut le latin.

Langue de l'Eglise et de l'école, il a produit au Moyen Âge une littérature dont l'œuvre la plus intéressante est le recueil Hortus deliciarum de l'abbesse Herrade de Landsberg (xu• s.).

A l'époque de la Renaissance, la tradition latine connait un nouvel essor avec la création et le développement de la prestigieuse école humaniste de Sélestat.

Le Livre des Évangiles du moine Otfried de Wissembourg (rx• s.) est l'un des plus anciens monuments de l'his­ toire littéraire allemande : écrit en francique rhénan pour la plus grande gloire de Dieu et des Francs (le poème est dédié à Louis le Germanique), il consacre l'introduction en allemand du vers rimé, latino-chrétien, face à la vieille tradition germanique de l' allitéra­ tion.

La littérature courtoise est illustrée par Gottfried de Strasbourg, dont le poème de Tristan et Iseult (v.

121 0) adapte et enrichit la légende celte dans une langue très élaborée, et par le lyrisme de Reinmar de Haguenau.

La fin du Moyen Âge produit, d'une part, une littérature « bourgeoise ».

réaliste et satirique, et, d'autre part, une littérature mystique avec le grand prédicateur strasbourgeois Tauler.

L'âge d'or des lettres en Alsace est l'époque de la Renaissance, de l'humanisme et de la Réforme, dont Strasboll!g est l'un des grands centres rhénans.

A côté du poème satirique de Sébastian Brant, la Nef des fous (1494), l'un des livres les plus lus et les plus influents de l'époque, il faut noter l'apport des prédicateurs Geiler de Kaisersberg et Thomas Murner, des prosateurs Pauli et Wickram, de Johann Fischart, adaptateur du Gargantua de Rabelais.

La guerre des Paysans, puis la guerre de Trente Ans laissent le pays exsangue et ravagé.

Dans l'Alsace deve­ nue française.

la littérature de langue allemande se réduit à une dimension plus régionale, de l'écrivain et pédagogue G.

K.

Ffeffel (au siècle français des Lumières) aux poètes de la famille Stoe­ ber (Auguste Stoeber recueille au xrx• s.

les légendes d'Alsace).

Mais il faut signa· 1er aussi le séjour du jeune Goethe à Strasbourg {1770-71), moment impor· tant dans l'histoire littéraire allemande, point de départ du Sturm und Drang : la célébration de la cathédrale de Stras· bourg, la découverte de la chanson populaire en Alsace, l'amour de Frédéri­ que Brion (fille du pasteur de Sessen­ heim) sont des étapes bien connues dans la vie et l'œuvre du grand poète allemand.

D'autres représentants du Sturm und Drang sont de passage à Strasbourg (Herder, Lenz) ou sont origi· naires d'Alsace (H.

Leopold Wagner), et au x1x• s.

Georg Büchner y séjourne.

Un renouveau de la littérature d'expression allemande en Alsace se produit au début du xx• s., le rattachement à l'aire nationale allemande finissant par créer de nouvelles conditions favorables : il est moins l'œuvre d'un Friedrich Lienhard, promoteur d'une littérature du « ter­ roir » dans un esprit germanophile, que de «jeunes», qui, groupés d'abord autour de la revue éphémère Der Stür­ mer, créent autour de 1902 un mouve­ ment d'opposition au conservatisme, recherchent un caractère européen, la synthèse des héritages français et alle­ mand, une sorte de nouvel humanisme alsacien.

L'histoire littéraire retient sur· tout les noms de René Schickelé, le chef de file, d'Ernst Stadler et d'Otto Flake (de souche allemande, qui ajoutent l'apport des >).

de Hans Arp et d'Ivan Goll.

Ces poètes jouent un rôle important dans la littérature allemande du xx• s.

: Schickelé, Stadler et Goll font. »

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