AMBOISE Michel d', dit l'Esclave fortuné : sa vie et son oeuvre

AMBOISE Michel d', dit l'Esclave fortuné (vers 15157-1547). Poète et traducteur français, d’Amboise doit à des retournements de fortune son pseudonyme d’Esclave fortuné, car, comme il l’écrit lui-même, il fut toute sa vie

Mis au hasard, comme trois dés sur table.

Fils naturel de l’amiral Georges Chaumont d’Amboise et d’une Napolitaine, élevé « dans le velours » par son père, à Naples, puis en France jusqu’à la mort de ce grand seigneur à Pavie (1525), ayant reçu une très bonne éducation au collège et auprès de ses précepteurs, il connaît bientôt, malgré l’appui momentané de plusieurs membres de sa famille légitime (avant 1529), la misère la plus totale : six mois après la mort de sa femme et de son fils, il est emprisonné pour dettes dans l’enfer de la Conciergerie, où il se débat contre l’horreur en adressant des poèmes poignants à de puissants personnages, dont Marguerite de Navarre. Il sort de prison sans aucune ressource, avec l'abri d’un mur pour toute demeure. En 1532, il tente de se faire protéger par un parent plus éloigné, le puissant archevêque de Rouen, Jacques d’Amboise. Il semble alors, à force de recueils poétiques et de traductions, se faire un nom dans la république des lettres; il trouve un appui solide auprès de Jean Bouchet et surtout de Gilles Corrozet et de ses amis imprimeurs. Il meurt en 1547, sans doute très jeune.