Analyse Acte III, scène V
Publié le 07/12/2012
Extrait du document
«
morale ici que Figaro fait à son maître avec la formule générale : « Sait-on gré du superflu, à qui nous
prive du nécessaire ? » dénonce le fait que le Comte délaisse sa femme puisqu’il n’agit que par le
superflu.
A partir de là la violence verbale va montrer crescendo avec une nouvelle attaque du Comte qui
reproche à Figaro sa trahison, leur ancienne complicité est rompue : « autrefois tu me disais tout ».
Ici
le Comte a recourt à la nostalgie, il essaye d’émouvoir Figaro pour qu’il lui dise ce qu’il veut entendre.
Figaro va encore répondre très habilement, il se moque du Comte avec ironie (ligne 82): il y une
antithèse avec « tout » et « rien », et plus globalement un parallélisme entre la réplique du Comte et la
réponse de Figaro : « tu me disais tout » - « je ne vous cache rien », « tu » - « je » et le « autrefois »
qui montre la continuité avec « maintenant » (= aujourd’hui), ce parallélisme nous fait comprendre
que Figaro refuse ici le reproche du Comte.
La violence dans les paroles du Comte va persister par la
suite avec notamment l’antiphrase : « cette belle association ».
Le Comte reproche carrément à Figaro
une complicité avec la Comtesse.
De plus il lui reproche d’être malhonnête : « jamais allé droit » en
s’appuyant sur l’avis des autres : « une réputation détestable ».
Le maître essaye donc de toucher son
valet à travers des remarques blessantes.
Je vais analyser les réponses de Figaro plus tard car elles ne
rentrent pas dans le cadre de cet axe.
Pour finir il est important d’analyser dans le cadre de ce duel verbal la 1 ère
tirade (= monologue au
théâtre) sur le juron God-dam dont l’objectif est de montrer au Comte qu’il se trompe sur Figaro « tu
ne sais pas l’anglais ».
Figaro va pouvoir ici, à travers des caricatures des anglais, montrer ses qualités
d’improvisation et de gestuelle (cf.
didascalies).
Ici le comique est représenté par ce juron God-dam
avec lequel on obtient toujours le contraire de ce qu’on veut : on veut du poulet, on a du bœuf ; on
veut du vin, on a de la bière etc.
Cette tirade permet surtout au final de se moquer du Comte et du
même coup de montrer qu’il a tort.
Au final, à travers ce duel verbal Figaro prend de l’ampleur grâce à son aisance dans le dialogue,
l’ironie et le fait qu’il soit valet lui permet d’accentuer cette idée de supériorité face au Comte.
II) Critique de la société à travers le social et la politique
Cette rivalité dans le duel verbal va prendre une autre ampleur dans la suite du passage en se
transformant en affrontement sur le plan social.
Ici la noblesse représentée par le Comte, et le peuple,
représenté par Figaro sont en conflit.
Le duel verbal va prendre une dimension collective avec l’utilisation des pronoms « on » et « nous »,
Figaro est donc le porte-parole du peuple.
Il va dans cette partie agir avec toujours autant d’aisance, il
va utiliser des termes plus généraux pour pouvoir faire la distinction entre l’homme et le valet, il
détache en fait le statut de la personne.
Par là il essaye de détruire l’idée de hiérarchie dans la société.
On peut voir à travers le champ lexical de la tromperie une montée de la violence dans les paroles du
Comte : « louche », « jamais allé droit », « réputation détestable » (hors du champ lexical) exemples
des préjugés des nobles concernant les valets en général.
Les réponses de Figaro ont également une
portée plus importante, il va critiquer la noblesse en général, voici un exemple : « C’est qu’on en voit
partout quand on cherche des torts.
».
Ensuite va oser se comparer aux seigneurs : « Et si je vaux
mieux qu’elle (sa réputation détestable) ? Y a-t-il beaucoup de seigneurs qui puissent en dire
autant ? », il brise donc le mur qui sépare l’aristocratie et ceux qui ne font pas partie des classes
privilégiées, ce qui est très audacieux de sa part.
Figaro dresse par la suite un portrait du tiers-état dans
lequel il prend clairement position pour ce dernier (lignes 97-100).
Dans cet extrait on peut voir une
gradation de verbes d’actions du champ lexical de la rivalité pour dénoncer toutes les violences que
subissent les roturiers (personnes qui ne sont pas noble), représenté par le pronom indéfini « on ».
Ici
Beaumarchais dénonce à travers les paroles de Figaro toutes les inégalités entre les castes et critique
fortement le fait qu’il soit nécessaire pour les roturiers de lutter sans cesse s’ils veulent parvenir à être
reconnu dans la société.
Figaro va poursuivre en critiquant la façon dont la société est faite : «
Médiocre et rampant, et l’on arrive à tout .
» Il enlève ici donc tout mérite aux nobles à qui la
naissance a tout donné et du même coup critique ceux-ci.
A présent je vais analyser la deuxième tirade, celle sur la politique (lignes 119-130).
Figaro entreprend
celle-ci parce que le Comte se moque de lui en affirmant que celui-ci ne connaît pas l’anglais et que
c’est pareil pour la politique : « Comme l’anglais, le fond de la langue ! » Cette tirade aura pour but de.
»
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