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Analyse Acte III, scène V

Publié le 07/12/2012

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Le Mariage de Figaro Acte III, Scène 5 Introduction  Avant la scène 5 que je vais analyser le Comte réfléchit à la situation dans un long monologue et va essayer de savoir si Figaro est au courant des sentiments qu'il a pour Suzanne, c'est pourquoi il le convoque. Dans cette scène 5 Beaumarchais va utiliser ce premier tête à tête entre Figaro et le Comte pour critiquer les inégalités sociales à travers l'opposition de leur classe respective. Pour poser un cadre à l'analyse, Figaro est dès le départ en position de force car il a entendu la fin du monologue et est donc au courant des projets du Comte. La rivalité à travers un duel verbal Dans cette scène 5 on assiste à un affrontement d'homme à homme, les titres de maître et valet n'ont plus de valeur ici, en effet la maîtrise du langage et de l'intelligence de Figaro permet de les mettre sur un même pied d'égalité. Puisqu'il ne peut pas y avoir de duel physique car les deux personnages ne sont pas du même rang social, il y a duel verbal. Comme on va le voir cette rivalité ne va pas s'exprimer d'une manière explicite, chacun essaie de jouer au plus rusé, mais Figaro est plus subtil que le Comte, il retourne habilement ses stratagèmes contre celui-ci, c'est l'arroseur arrosé. Il est utile de préciser pour commencer quelles sont les caractéristiques des apartés de cette scène. Pour Figaro, l'aparté lui permet de montrer sa stratégie et puisqu'il sait plus de choses que le Comte son objectif est de le prendre à son propre piège : « Il croit que je ne sais rien «. Pour le Comte les apartés permettent de nous informer quant à ses préoccupations, Suzanne n'a à première vue rien dit à Figaro, il est donc rassuré : « il veut venir à Londres «. Globalement les apartés sont là pour le public, l'objectif des personnages étant de l'entraîner dans leur jeu respectif. Au début de ce duel le Comte essaye d'obtenir des informations au sujet de l'affaire du cabinet. Figaro esquive les tentatives de son maître et donne des réponses qui n'en sont pas et met très habilement le Comte dans l'embarras, les interruptions, les ruptures et les reprises dans le discours du Comte l'illustre bien : « interrompant « (didascalie), « Ce...

« morale ici que Figaro fait à son maître avec la formule générale : « Sait-on gré du superflu, à qui nous prive du nécessaire ? » dénonce le fait que le Comte délaisse sa femme puisqu’il n’agit que par le superflu.

A partir de là la violence verbale va montrer crescendo avec une nouvelle attaque du Comte qui reproche à Figaro sa trahison, leur ancienne complicité est rompue : « autrefois tu me disais tout ».

Ici le Comte a recourt à la nostalgie, il essaye d’émouvoir Figaro pour qu’il lui dise ce qu’il veut entendre.

Figaro va encore répondre très habilement, il se moque du Comte avec ironie (ligne 82): il y une antithèse avec « tout » et « rien », et plus globalement un parallélisme entre la réplique du Comte et la réponse de Figaro : « tu me disais tout » - « je ne vous cache rien », « tu » - « je » et le « autrefois » qui montre la continuité avec « maintenant » (= aujourd’hui), ce parallélisme nous fait comprendre que Figaro refuse ici le reproche du Comte.

La violence dans les paroles du Comte va persister par la suite avec notamment l’antiphrase : « cette belle association ».

Le Comte reproche carrément à Figaro une complicité avec la Comtesse.

De plus il lui reproche d’être malhonnête : « jamais allé droit » en s’appuyant sur l’avis des autres : « une réputation détestable ».

Le maître essaye donc de toucher son valet à travers des remarques blessantes.

Je vais analyser les réponses de Figaro plus tard car elles ne rentrent pas dans le cadre de cet axe. Pour finir il est important d’analyser dans le cadre de ce duel verbal la 1 ère tirade (= monologue au théâtre) sur le juron God-dam dont l’objectif est de montrer au Comte qu’il se trompe sur Figaro « tu ne sais pas l’anglais ».

Figaro va pouvoir ici, à travers des caricatures des anglais, montrer ses qualités d’improvisation et de gestuelle (cf.

didascalies).

Ici le comique est représenté par ce juron God-dam avec lequel on obtient toujours le contraire de ce qu’on veut : on veut du poulet, on a du bœuf ; on veut du vin, on a de la bière etc.

Cette tirade permet surtout au final de se moquer du Comte et du même coup de montrer qu’il a tort. Au final, à travers ce duel verbal Figaro prend de l’ampleur grâce à son aisance dans le dialogue, l’ironie et le fait qu’il soit valet lui permet d’accentuer cette idée de supériorité face au Comte. II) Critique de la société à travers le social et la politique Cette rivalité dans le duel verbal va prendre une autre ampleur dans la suite du passage en se transformant en affrontement sur le plan social.

Ici la noblesse représentée par le Comte, et le peuple, représenté par Figaro sont en conflit.

Le duel verbal va prendre une dimension collective avec l’utilisation des pronoms « on » et « nous », Figaro est donc le porte-parole du peuple.

Il va dans cette partie agir avec toujours autant d’aisance, il va utiliser des termes plus généraux pour pouvoir faire la distinction entre l’homme et le valet, il détache en fait le statut de la personne.

Par là il essaye de détruire l’idée de hiérarchie dans la société.

On peut voir à travers le champ lexical de la tromperie une montée de la violence dans les paroles du Comte : « louche », « jamais allé droit », « réputation détestable » (hors du champ lexical) exemples des préjugés des nobles concernant les valets en général.

Les réponses de Figaro ont également une portée plus importante, il va critiquer la noblesse en général, voici un exemple : « C’est qu’on en voit partout quand on cherche des torts.

».

Ensuite va oser se comparer aux seigneurs : « Et si je vaux mieux qu’elle (sa réputation détestable) ? Y a-t-il beaucoup de seigneurs qui puissent en dire autant ? », il brise donc le mur qui sépare l’aristocratie et ceux qui ne font pas partie des classes privilégiées, ce qui est très audacieux de sa part.

Figaro dresse par la suite un portrait du tiers-état dans lequel il prend clairement position pour ce dernier (lignes 97-100).

Dans cet extrait on peut voir une gradation de verbes d’actions du champ lexical de la rivalité pour dénoncer toutes les violences que subissent les roturiers (personnes qui ne sont pas noble), représenté par le pronom indéfini « on ».

Ici Beaumarchais dénonce à travers les paroles de Figaro toutes les inégalités entre les castes et critique fortement le fait qu’il soit nécessaire pour les roturiers de lutter sans cesse s’ils veulent parvenir à être reconnu dans la société.

Figaro va poursuivre en critiquant la façon dont la société est faite : « Médiocre et rampant, et l’on arrive à tout .

» Il enlève ici donc tout mérite aux nobles à qui la naissance a tout donné et du même coup critique ceux-ci. A présent je vais analyser la deuxième tirade, celle sur la politique (lignes 119-130).

Figaro entreprend celle-ci parce que le Comte se moque de lui en affirmant que celui-ci ne connaît pas l’anglais et que c’est pareil pour la politique : « Comme l’anglais, le fond de la langue ! » Cette tirade aura pour but de. »

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