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ANALYSE DE LA PIÈCE DE SOPHOCLE

Publié le 02/01/2020

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sophocle

Solitaire et misérable dans sa fuite misérable, il tâche d'échapper aux oracles sortis du centre de la terre, mais eux sont toujours là, volant autour de lui. (v. 479-482, p. 201)

Pour se concentrer peu à peu autour des deux pitoyables victimes d'un destin effroyable, Jocaste et surtout Œdipe :

Leur bonheur d'autrefois était hier encore un bonheur au vrai sens du mot : aujourd'hui au contraire, sanglots, désastre, mort et ignominie, toute tristesse ayant un nom se rencontre ici désormais ; pas une qui manque à l'appel, (v. 1282-1285, p. 228)

Œdipe, maintenant qui pourrait être dit plus malheureux que toi ? Qui a subi désastres, misères plus atroces, dans un pareil revirement ? (v. 1204-1206, p. 226)

Mais c'est surtout à propos de la conduite de l'action qu'Aristote revient constamment à l'exemple d'Œdipe roi, réussite absolue pour lui de la construction dramatique. Elle mérite donc une étude attentive.

Un chef-d'œuvre de construction dramatique

Situation initiale, situation finale

La violence de l'émotion tragique repose avant tout sur la concentration : quand la pièce commence, Œdipe est depuis des années l'heureux tyran* de Thèbes, mais quelques heures suffiront pour passer de la félicité illusoire à la catastrophe. La force de la construction dramatique dans Œdipe roi apparaît donc d'abord dans l'extraordinaire contraste entre l'ouverture et la conclusion de la pièce, entre la situation initiale et la situation finale. Dans le prologue, lorsqu'Œdipe apparaît au seuil de son palais, il est entouré par un chœur de suppliants, un vieillard et des enfants, venus lui demander aide et protection. Il est le roi aimé, qui a déjà sauvé la ville, celui qui sait résoudre les énigmes et que tous respectent comme un être providentiel :

La malédiction d'Œdipe

J. Œdipe, le Coryphée

Œdipe enjoint aux Cadméens* de révéler tout ce qu'ils savent : le coupable doit être exclu de toute demeure, chassé de la ville comme une souillure ; tous ceux qui le protègent sont maudits. Œdipe est décidé à défendre Laïos : « C'est moi qui lutterai pour lui comme s'il eût été mon père ».

Le coryphée lui conseille de consulter Tirésias, le devin aveugle de Thèbes : Œdipe l'a déjà convoqué.

La querelle Œdipe-Tirésias et les prédictions de Tirésias

2. Œdipe, Tirésias, le Coryphée

Tirésias arrive conduit par un enfant, mais, profondément troublé, il refuse de dire ce qu'il sait. Œdipe furieux l'accuse d'être l'instigateur du crime.

Bouleversé, Tirésias révèle à Œdipe qu'il est le criminel et vit « dans un commerce infâme avec ses plus proches parents ». Œdipe l'accuse d'avoir été soudoyé par Créon et ironise sur ce faux devin qui a été incapable autrefois de résoudre l'énigme de la Sphinx.

Tirésias répond par des prédictions : Œdipe, qui ignore tout de lui-même, va connaître un sort désastreux. Le criminel est à Thèbes : il va devenir aveugle, proscrit, mendiant.

Œdipe ne comprend pas ces avertissements et le chasse brutalement.

intermède choral (premier stasimon*)

Le choeur s'épouvante de l'oracle, s'interroge sur ce mystérieux meurtrier poursuivi par la colère divine. Mais il refuse d'ajouter foi aux accusations du devin. Il continue à faire confiance au sauveur ancien de Thèbes.

Études de personnages

Dans ce drame fortement charpenté s'affrontent des personnages en nombre limité. Toute tragédie met en scène un conflit entre personnages.

Mais pour étudier les personnages d'Œdipe roi, il faut bien garder à l'esprit les conditions de la représentation scénique : joués par des acteurs masqués, qui interprètent souvent plusieurs rôles, les personnages ne sont pas appelés à traduire une « psychologie » subtile et compliquée. L'essentiel est d'abord leur fonction dans le mécanisme tragique. Pour Aristote, l'action est l'élément essentiel de la tragédie. Le caractère vient après : « Les personnages n'agissent pas pour présenter des caractères ; c'est au travers de leurs actions que se dessinent leurs caractères » (1450 a). Le caractère n'est pas premier, donc, mais il existe.

Le personnage c'est à la fois l'agent d'une situation dramatique, un caractère clairement défini, et, très souvent, l'incarnation de valeurs symboliques.

Œdipe

L Importance du rôle : apparitions d'Œdipe.

Définition du héros tragique

Première observation : l'importance écrasante du personnage. Le rôle-titre est bien ici le rôle fondamental en volume de texte. Ceci n'a

sophocle

« Épisode* 1 La malédiction d'Œdipe 1.

Œdipe, le Coryphée Œdipe enjoint aux Cadméens* de révéler tout ce qu'ils savent: le coupable doit être exclu de toute demeure, chassé de la ville comme une souillure; tous ceux qui le protègent sont maudits.

Œdipe est décidé à défendre Laïos : « C'est moi qui lutterai pour lui comme s'il eût été mon père )) .

Le coryphée lui conseille de consulter Tirésias, le devin aveugle de Thèbes : Œdipe l'a déjà convoqué.

La querelle Œdipe-Tirésias et les prédictions de Tirésias 2.

Œdipe, Tirésias, le Coryphée Tirésias arrive conduit par un enfant, mais, profondément troublé, il refuse de dire ce qu'il sait.

Œdipe furieux l'accuse d'être l'instiga­ teur du crime.

Bouleversé, Tirésias révèle à Œdipe qu'il est le criminel et vit « dans un commerce infâme avec ses plus proches parents ».

Œdipe l'accuse d'avoir été soudoyé par Créon et ironise sur ce faux devin qui a été incapable autrefois de résoudre l'énigme de la Sphinx.

Tirésias répond par des prédictions : Œdipe, qui ignore tout de lui­ même, va connaître un sort désastreux.

Le criminel est à Thèbes : il va devenir aveugle, proscrit, mendiant Œdipe ne comprend pas ces avertissements et le chasse brutale­ ment.

Intermède choral (premier stasimon*) Le chœur s'épouvante de l'oracle, s'interroge sur ce mystérieux meurtrier poursuivi par la colère divine.

Mais il refuse d'ajouter foi aux accusations du devin.

li continue à faire confiance au sauveur ancien de Thèbes.. »

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