Devoir de Philosophie

André Chénier (1762-1794). Présentation de l'oeuvre

Publié le 27/02/2012

Extrait du document

Avec André Chénier, la poésie française franchit une étape. Nous avons vu qu'aucun poète n'était arrivé, avant 1820, soit à dominer la tradition, en la pliant à un tempérament original, soit à la rejeter. André Chénier, utilisant tous les procédés de la poésie de son temps, a revivifié, cette tradition par la puissance de son génie. Sans la bouleverser, il en utilisa les thèmes, le langage, les images, la mythologie, les sentiments, les idées philosophiques. Mais tout cela se trouve approfondi et renouvelé par une imagination puissante, par un sens inné du rythme et de l'harmonie, par une sensibilité ardente, par une connaissance précise de l'antiquité....

« ses fruits : guillotiné à trente-deux ans, alors qu'à cet âge Lamartine avait publié le recueil qui reste son chef- d'œuvre, que Hugo avait déjà révélé plusieurs aspects de son génie, que Musset surtout avait donné presque toute son œuvre, Chénier, confiant dans l'avenir, n'avait encore à peu près rien révélé du produit de son inspiration. Après sa mort, ses manuscrits pas­ sèrent de main en main.

Ils arrivèrent entre celles d'un jeune poète, H.

deLatouche, qui, saisi d'admiration, publia, en 1819, ce qui lui parut le plus achevé. De nombreuses éditions suivirent, durant tout le xix e siè­ cle, chaque fois plus riches, jusqu'à ce que M. Dimofî, au début du xxe, en trois volumes de vers, et M. Lefranc, en un volume de prose, nous aient donné la totalité de ce qui avait été conservé de la main de Chénier.

L'inspiration antique qui constitue le fond de presque toute cette œuvre ne saurait se comprendre si on ne la replaçait au milieu du vaste mouvement de curiosité qui, au cœur du xvin e siècle, « porté les esprits vers la connaissance de l'Antiquité, de ses œuvres littéraires, des monuments de sa civilisation. La découverte des villes enfouies d'Herculanûm et de Pompéi, les fouilles qui y furent entreprises, les voyages dont, le but était d'aller contempler, observer, dessiner, tous les sites antiques, et, d'autre part, la multiplication des éditions savantes qui éclairent les textes grecs - des lumières de la philologie, avaient, au cours du siècle, transformé la connaissance dé l'antiquité; d'abstraite et de livresque, elle devenait concrète et vivante. L'aboutissement de cette enquête fut le Voyage du jeune Anacharsis (1788) de l'abbé Barthélémy, qui fut longtemps comme le mémento de la vie grecque, et jouit à ce titre, pendant plus d'un siècle, de la première place dans les bibliothèques scolaires.

On sait quelle influence énorme eut sur la peinture, la sculpture et l'architecture, et jusque sur la terminologie politique, le renouvellement de la connaissance de la vie antique, à la fin du xvme siècle et dans le premier quart du xix e. Dans le domaine des lettres, Chénier est le repré­ sentant le plus remarquable de cette influence.

Ce qui nous a été conservé de son œuvre —est-il sûr que rien n'en a été perdu, dans les nombreux trans­ ferts qu'elle a subis? — se compose d'élégies, de buco­ liques et pièces diverses d'inspiration antique, de poèmes. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles