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Aragon, Les Poètes: Ce qu'on fait de vous hommes femmes

Publié le 12/02/2011

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aragon

Ce qu'on fait de vous hommes femmes O pierre tendre tôt usée Et vos apparences brisées Vous regarder m'arrache l'âme Vous voudriez au ciel bleu croire Je le connais ce sentiment J'y crois aussi moi par moments Comme l'alouette au miroir J'y crois parfois je vous l'avoue A n'en pas croire mes oreilles Ah je suis bien votre pareil Ah je suis bien pareil à vous J'aurais tant voulu vous aider Vous qui semblez autres moi-même Mais les mots qu'au vent noir je sème Qui sait si vous les entendez Tout se perd et rien ne vous touche Ni mes paroles ni mes mains Et vous passez votre chemin Sans savoir ce que dit ma bouche.

Aragon, Les Poètes.

 

Vous commenterez ce poème de Louis Aragon en montrant par exemple comment s'expriment de façon émouvante la fraternité humaine et la crainte du poète de n'être pas entendu.

■ Pour un commentaire composé, le texte est généralement suivi d'un libellé qui oriente l'étude. Plusieurs cas peuvent se présenter. Parfois (Épreuve 26, poème de V. Hugo) la direction est très vague : «les sentiments que lui inspire la forêt«. Parfois, au contraire, les thèmes proposés sont plus précis. C'est le cas ici : «fraternité humaine«, «crainte du poète de n'être pas entendu«. Ajoutons que «de façon émouvante« suggère l'analyse d'une «manière« d'écrire, du style en un mot. Mais l'on sait que cette explication doit être intégrée aux autres thèmes pour ne pas diviser de façon abstraite « le fond « et « la forme «.

aragon

« se prolonge en phrase interrogative (quoique la ponctuation ne soit pas marquée) avec les deux derniers vers.

L'impossibilité des'ancrer dans le cœur des hommes, d'être fructueux («je sème») trouve l'image du vent noir qui emporte les semences, les mots,avec l'insistance mauvaise de l'adjectif.

L'identité, la fraternité, est par ailleurs reprise.

Il faut remarquer que, précédemment, lacomparaison se faisait dans le sens : je -------------> vous tandis qu'elle s'inverse ici : vous--------------> je Cinquième strophe.

Abandonnant le mode interrogatif, le poète exprime maintenant la certitude de n'être pas entendu : tout-rien.L'image du mouvement suggérée par le vent est développée avec «vous passez votre chemin». MISE EN ORDRE Les remarques qui ont été faites peuvent donc être organisées de la façon suivante : 1) La constatation d'une fraternité. a) L'occasion de la pitié : la souffrance des hommes ; b) l'espoir d'échapper à cette souffrance ; c) l'identité entre les hommes et le poète. 2) Le désir d'établir une solidarité. d) Le sentiment de pitié ; e) le désir d'agir pour les hommes. 3) L'échec de la communication. f) La crainte de ne pas être entendu ; g) la certitude de ne pas être entendu. DÉVELOPPEMENT DU COMMENTAIRE Le canevas étant établi, il convient alors de revenir sur le détail du texte en étudiant bien l'écriture, l'expression, la versification(rappel des sonorités, images, etc.) qui viendront étoffer le devoir. LECTURE ■ « A vous comme les grains de sable Comme le sang toujours versé Comme les doigts toujours blessés Ah je suis bien votresemblable.

» Aragon, Les Poètes. Ces quatre vers figurent entre « Ah je suis bien pareil à vous » et «J'aurais tant voulu vous aider».. »

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