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Aragon « Les yeux d'Elsa »

Publié le 04/05/2011

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Parfois, pour mieux lire et comprendre un texte littéraire, le mettre en perspective avec tout ce qui constitue son contexte est utile. Tout en dépassant le cadre limité de son époque, un écrivain appartient à une période historique, au cours de laquelle il a réagi. L'oeuvre peut devenir inséparable d'un certain contexte politique, idéologique et social. Comprendre le texte devient plus qu'une compréhension de la visée de l'auteur mais aussi identifier les références qui s'y trouvent. Sa création s'appuie sur des références conscientes ou inconscientes, que le lecteur doit s'efforcer de partager. Les Yeux d'Elsa est un de ces textes où le contexte est indispensable à la compréhension de la partie immergée. L'oeuvre est bien entendu à considérer par rapport à la seule perception du lecteur mais il faut également la relier au contexte. Les Yeux d'Elsa est un recueil de 21 poèmes qui a été publié en 1942. Le premier poème, qui donne le titre au recueil, est une description. Il se compose de 10 quatrains en alexandrins. C'est un blason qui célèbre les yeux d'Elsa. Le contexte des yeux d'Elsa est en l'occurrence un qui peut influencer grandement l'auteur : la seconde guerre mondiale. Aragon vit dans la guerre et en connaît les horreurs. La France a capitulé et la présence des allemands et de la censure n'a jamais été si forte. Les événements imposent une forme et une tactique : Aragon doit contourner la censure. Aragon poursuit la tradition lyrique, à travers un style personnel et une sensibilité propre. La principale caractéristique est la référence absolue, les yeux de la femme aimée. En outre la poésie est codée où l'oeuvre devient une énigme à déchiffrer afin d'éviter la censure. Qu'elles soient immergées ou émergées, les idées d'Aragon se réunissent au symbole des yeux d'Elsa.

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« II.

Souffrances L'amour est ambivalent, il joie et souffrance.

A travers cette poésie, Aragon nous délivre sa souffrance.

C'est unesouffrance qui multiple forme, une souffrance amoureuse et une souffrance nationale. a) Elsa, source de maux Il évoque surtout ses problèmes conjugaux car Aragon et Elsa ont connu des périodes difficiles, notamment à proposde la fidélité d'Elsa.

Ces vers montrent qu'il est affecté d'être trompé : « je ne sais si tu mens », « cachent-ils deséclairs » et aussi « amours violentes ».

« Cachent-ils des éclairs dans cette lavande où.

».Allusion au thème de l'amour piège : "pris au filet des étoiles filantes" ou "comme un marin qui meurt en mer en pleinmois d'août".

Les allitérations soulignent qu'il est empêtré dans cet amour, il en est l'esclave.

Il n'est pas seulementindigné, mais meurtri, la souffrance est complète, ardeurs et impossibilités de l'amour. b) La France dans la tourmente Nous remarquons que les métaphores portant sur la couleur et la brillance des yeux sont séparées en deux parties,nous constatons que les métaphores portant sur le bleu se situent en majorité dans la première partie, tandis quecelles portant sur la brillance se trouvent dans la deuxième.

Une transition est assurée entre les deux par le vers : «L'iris troué de noir plus bleu d'être endeuillé.

» dont le noir évoque le deuil et la souffrance.

Le noir appelle le deuil,c'est-à-dire la souffrance de l'occupation.

Comme par exemple : « Sept glaives ont percé le prisme des couleurs »qui est une allusion à l'arc-en-ciel, qui lui-même signifie le beau temps après la pluie est symbole de réconciliation,c'est-à-dire l'armistice, donc la paix après la guerre. Mis à part sa souffrance personnelle, l'horreur de la guerre, cette souffrance est très présente comme nous pouvonsle voir avec le champ lexical très complet : « mourir, désespérés, chagrins, larme, brisure, douleurs, glaives, pleurs,endeuillé, malheur, hélas, accaparé, poignant, meurt, violentes, feu, brûlé, enflammèrent ».

Nous avons étudié lasouffrance de la guerre, mais Aragon évoque également les souffrances dues à la guerre.

Il évoque lesbombardements par aviation : « A l'ombre des oiseaux », la lumière et la nourriture : « les naufrageurs », le faitqu'une guerre soit mondiale : « l'univers se brisa » et la capitulation française de mai 1940 : « Mai ».

L'auteurévoque également les causes de la souffrance, c'est-à-dire le désespoir dû à l'occupation.

On y retrouve le champlexical de la rupture, cassure : « taille, brisure, percé, troué, brèche, brisa ».

Cette rupture fait référence à unecoupure géographique car à cette époque la France était coupée en deux par une zone libre et une zone occupée.Ou alors d'une manière chronologique en passant de la liberté à l'occupation.

Cette poésie est en quelque sorte untémoignage de la défaite française.

Il interdit de parler de ce sujet car il le désigne comme : « feu défendu », d'où lefeu caractérise ce sujet de « brûlant ».+ le paradis perdu par Adam et Eve : "O paradis cent fois retrouvé reperdu".

Comme le poème est codé, Elsareprésente la France, et ce vers fait donc allusion aux multiples guerres, en particulier aux deux Guerres Mondialesqu'il a vécues.

+ "Mère des sept douleurs" est une expression faisant habituellement partie d'une prière adressée à laVierge, les 7 douleurs allant de l'accouchement de Jésus à la souffrance de le voir crucifié.

Ici, la prière est adresséeà la France.

"Sept glaives ont percé le prisme des couleurs" désigne l'ensemble des douleurs vécues par la France. Notre dame des sept douleurs.

Elle se trouve dans l'église de Costa, cette statue élevée dans la nef, à gauche, au-dessus d'un pilier, dans une niche vitrée.

Elle fut offerte par mon ancêtre, a signora anna, à la paroisse, enremerciement d'une action de grâce.

Marie est blessée par sept glaives qui s'enfoncent dans sa poitrine et formentautour d'elle une sinistre auréole ! Elle lève vers le ciel un regard suppliant et plein de confiance.

C'est Notre-Damedes sept douleurs ! Cette représentation émouvante nous rappelle les souffrances de Marie, l'une des nôtres, unefemme de notre terre ; elle a donné la vie à Jésus et elle a connu la douleur incomparable de voir son fils mourirsuspendu à la Croix.- La première douleur, qui annonce toutes les autres, est la prophétie de Siméon dans le temple de Jérusalem.- la deuxième : La fuite en Egypte- la troisième : La disparition de l'Enfant Jésus- la quatrième Le portement de Croix- la cinquième : La crucifixion- La sixième : La déposition de Croix- la septième La mise au tombeau.On fête notre dame des douleurs le 15 septembre, le lendemain de la fête de la sainte croix, ce qui est normal,puisque la plus grande douleur de marie fut de voir son fils sur la croix. III.

Espoir a) Poésie de combat En voyant les yeux d'Elsa, Aragon oublie, perd l'époque dans laquelle il vit.

L'auteur compare également sa femme àMarie, celle qui a mise au monde le sauveur, signifie que Elsa pousse son mari à sauver lui aussi la France, c'est le. »

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