Aragon, poète engagé : du surréalisme au communisme

« E X P 0 S É S F C H E S ~':l~e ré~~ion_e_oéti~e et litté~~~~ L'aUhésion au Parti co1nn1unistc itnp!i4ue pour Aragon une révision de son en­ g:agen1enl.

La politi4ue littéraire du Parti à cette époque est dorniné par le réalisn1c, esthétique que le :-.urréalis1ne avait rejetée.

r agon.

après un essai (peu convain­ cant) dans Hourro l'Oural.

ne publie plus de poèmes jusqu'à la guerre.

En re­ vanche il entreprend un cycle rotnanesque (genre honni des surréalistes) dont le titre g!ohaL Le A1ondt' réel.

traduit à lui seul son évolution.

Désonnais, Aragon donne une orientation nouvelle à on œuvrc: volonté d'adhérer au rnicux à la réa­ lité de son tc1nps.

de la comprendre, et d'y affirmer ses choix.

Alors que la période surréaliste est !"expression d'un désir sans lin1îtes de libération et de rupture, jugée par lui idéaliste et sans contenu concret après COUJ).·.fengagementcommuniste re-­ fPnte pour Aragon une tentative de faire coïncider lîttérature et transformation ~ective du monde social.

À travers dïnnon1hrahles vicissitudes.

Aragon est resté fidèle à ce choix jusqu'à sa n1ort .

....

Ill -ARAGON FACE À LA GUERRE Une situation ambiguë Le Parti communiste est dans une situation confuse et difficile entre 1939 et l'été 1941.

En effet, à la veille des hostilités a été divulguée l'existence, restée se­ crète, du pacte germano-soviétique, qui prend par surprise les communistes fran­ çais ......

Parliest.interdit..,aeaaembres .sont poQTCbas~ certains de ses militants sont mobilisés.

L'organisation, désorientée, est en plein désarroi.

Certains quittent le Parti, d'autres se taisent.

Aragon.

mobilisé.

prend part aux combats, notamment à l'évacuation de Dunkerque, jusqu'à larmistice de juin 1940.

Sans se prononcer très clairement sur le pacte germano-soviétique, il exprime à mots couverts l'idée d'une nécessaire résistance nationale à l'occupant et ménage l'avenir.

Lorsque Hit­ ler lance ses divisions contre l'URSS (juin 1941), l'ambiguïté cesse et les commu­ nistes entrent dans la Résistance.

Aragon prendra sa part et deviendra l'une des voix les plus connues de la clande'>tinîté.

Un engagement subtil Les Yeux d'Elsa n'est pas un recueil ouverten1ent militant: pour des raisons stratégiques, Aragon n'évoque que très allusivement son appartenance au Parti communiste.

En revanche.

à9vers son diSCOUTS de..: contrebande».

il ÇQDdaJPne fa.capitulation et appelle à l'unîté des.fn:taçaif __ C911tre J.'occuppt.

Par là, il préfigure la politique d'unité nationale qui sera, plus tard.

celle de son Parti, en préparant dès cette époque.

à travers le Comité national des Écrivains, l'union des intellectuels.

Il perpétue ainsi la politique du Parti à lépoque du Front populaire : àéfense de la c~re et revendication de l'héritage natiOllal .t41 condamne au passage la poésîe J!IUl'C.

c'est-à-dire les écrivains qui ne réagissent pas à t'occupation et se réfugient dans la quête d'une beauté purement forfMqJe.

Ain~i la réflexion sur les moyens poétiques prend-elle toute sa valeur: elle n'est pas séparable d'une volonté de dire.

synonyme d'engagement.

Conclusion : L·œuvre d'Aragon est marquée par ses choix politiques.

C'est pourquoi il est difficile de la lire sans son arrière-plan historique et biographique.

Mais elle ne se réduit pas à eux.

parce qu'elle les intègre à une connaissance intime de la langue et de la littérature.

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