ARTHUR (le roi)

ARTHUR (le roi). Au carrefour des traditions celtiques de Grande-Bretagne et de la civilisation courtoise de France, le personnage du chef légendaire de la résistance des Celtes à la conquête anglo-saxonne doit beaucoup aux conteurs bretons (Historia Britonum de Nennius, 826), mais aussi à la propagande anglo-normande (Historia regum Britanniae de Geoffroi de Monmouth, 1136). Toutefois, son rôle littéraire en France, à partir de l'adaptation de l'œuvre de Monmouth par Wace (le Roman de Brut, 1155), est considérable, car il sert de point d'ancrage et de cristallisation à l'imaginaire des romans les plus chargés de sens (la « matière celtique », le « cycle breton »). Arthur est à l'origine des aventures et des récits : c'est pour lui qu'on agit, qu'on raconte et qu'on écrit. C'est à sa cour idéale que l'action trouve sa rétribution et sa mémoire. Le temps des aventures merveilleuses est censé disparaître avec lui. De Chrétien de Troyes, Béroul et Marie de France à la Mort Artu, tout un rêve collectif s'organise autour de sa souveraineté menacée, de son épouse et de ses faiblesses, de ses pairs rassemblés