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Au bureau

Publié le 01/07/2013

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Comté Marie 2012-2013 LROM 2710 : Questions d'esthétiques littéraire -947420-918845 Analyse approfondie de l'oeuvre de Nicole Malinconi, Au Bureau Quand l'écriture se met au service du réel Professeur : Pierre Piret Introduction « On dit souvent qu'écrire, c'est se saisir des choses. Pour moi, on est plutôt saisi par les choses, on est touché, « emparé «. On est d'abord aux prises avec un ressenti ou une émotion. On pourrait en rester là et se contenter d'être sensible à cette chose, sans aller plus loin. Ce que j'appelle l'impérieuse nécessité d'écrire, c'est mettre de l'ordre dans ce magma «. Ces propos tenus par Nicole Malinconi lors d'une interview nous plongent directement dans la peau de l'écrivain et nous révèlent la manière dont elle conçoit l'écriture. En effet, cette dernière tend par une écriture minimaliste et sobre, empruntant les traits de l'oralité, faire un retour sur une expérience qui appartient au passé, qui n'est plus. Dans son oeuvre, Au bureau, Nicole Malinconi, nous témoigne de cette façon d'écrire en nous livrant l'histoire de personnages communs que rien ne semble lier si ce n'est les blocs dans lesquels ils se meuvent et travaillent ensemble mais qui sous la peur du licenciement, vont révéler des liens et des secrets inattendus. Nous tenterons, dès lors, à travers l'analyse de cet ouvrage de montrer comment par son écriture l'auteur belgo-italien décèle les mystères de ces personnages et réussit à leur rendre leur authenticité face à la voix de l'autorité qui veut les licencier car « les temps s'annonçaient difficiles pour la grande famille «. Une écriture minimaliste au service de la fiction Cette écriture minimaliste a, effectivement, pour principal fonction de rendre la parole à ceux qui d'habitude se taisent face à l'institution qui les encadre. Afin de rendre cela possible, l'auteur détruit le pacte fictionnel et renvoie le récit à sa matérialité même en devenant son propre référent textuel et en éliminant tout référent extérieur. Il n'est plus possible, dès lors, de fonder un pacte fictionnel stable car est réduit au néant ce qui n'est pas dit. Lorsque nous nous référons à l'Effet-fiction de Mireille Calle-Gruber, nous pouvons comprendre comment se place la fiction dans Au bureau. En effet, selon elle, trois principes majeurs constituent l'appareil illusionniste : l'assurance de l'écriture, le confort des sens et l'apaisement de l'ordre. Mais, lorsqu'il y a un renversement de ces trois valeurs, il y a une auto-dénonciation de la fiction par le texte lui-même. Dans le cas de notre récit, le renversement de ces trois axes s'opère et ce, dès le titre. De fait, par la sobriété de Au bureau, Nicole Malinconi ne nous donne pas un référent fixe et ne nous permet pas de déterminer distinctement qui ou ce qu'elle nomme. Est-ce l'établissement où des employés d'une société travaillent ou l'ensemble des employés de cet établissement ? Ainsi, elle désigne le contenant pour le contenu et inversement. En outre, l'entrée dans le récit se fait d'une manière particulière. En effet, dès le premier chapitre, une confusion s'installe. Nous comprenons, tout d'abord, qu'un des personnages du récit « Jean « va jouer un rôle de narrateur et que c'est à travers son énonciation que le récit découlera. De fait, l'heure est à la restructuration dans l'entreprise où Jean travaille et sachant qu'il y passe ses derniers moments, il décide de les immortaliser en les notant dans un cahier, « pour tâcher de ne plus rien perdre de ce qui arrive [...] il n'était peut-être pas trop tard. Finalement, mieux vaut tard que jamais. Il avait acheté un cahier «. Cependant, nous comprenons rapidement que Jean n'est pas le seul narrateur de ce récit car un autre omniscient unit sa voix à la sienne et nous fait découvrir au travers des chapitres les secrets les plus profonds des employés du bloc B ainsi que les liens qui les unissent entre eux. Ainsi, nous découvrons que Jean est amoureux de Domi secrètement mais que Domi aime Philippe et cela réciproquement, que Joël tient lui aussi un carnet secret, que Robert est un mordu de nourriture et que le seul lien qui le rattache à la vie est sa mère, que Margot a avorté ou encore que seul Philippe écoute les pleures de Suzanne pestant contre la nouvelle technologie. Toutes ces personnes se distinguent alors les unes des autres et prennent forme face à la froideur des lieux qui les entourent. Cependant, l'auteur ne se limite pas à l'intervention de deux narrateurs dans son récit mais enchevêtre différents styles, directs et indirects, qui ont alors pour fonction de créer un monde où les mots comptent et où chacun d'eux désignent l'expérience personnelle du sujet. Ainsi, si de manière général...

« Analyse approfondie de l’œuvre de Nicole Malinconi, Au Bureau Quand l’écriture se met au service du réel. »

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