Devoir de Philosophie

Barbara, Prevert

Publié le 05/01/2013

Extrait du document

prevert
Jacques Prévert, dans son recueil Paroles, paru en 1946, exprime dans un lyrisme simple son amour de la vie et de la liberté et sa révolte contre tout ce qui peut y porter atteinte. Le poème « Barbara «, qui prend la forme d’une chanson, a été écrit peu après un bombardement sur Brest en 1944. Nous montrerons qu’à partir du souvenir lumineux d’une jeune fille croisée dans les rues de Brest, Prévert fait passer une violente dénonciation de la guerre qui détruit le bonheur, les êtres et le monde. Un hymne à l’amour 1) Un poème comme une chanson Prévert choisit une forme extrêmement libre, sans strophe, déjà très proche de la chanson puisque nous y trouvons un refrain qui revient quatre fois sous la forme « Rappelle-toi Barbara « ou sous une forme très proche: « Rappelle-toi quand même ce jour-là « ou « Rappelle-toi cela Barbara «.Les vers sont libres dans la mesure où ils n’ont pas de régularité, mais on trouve des constantes rythmiques très fortes à travers tout le texte, en particulier dans l’emploi de l’hexasyllabe (vers de 6 syllabes) qui domine largement, viennent ensuite des vers de 3 syllabes (« Barbara «, « Rappelle-toi «, «...
prevert

« ruissellement de bonheur inonde toute la ville.

Barbara est évoquée toujours en mouvement.

Cet élan amoureux qui l'entraîne vers le jeune homme s'oppose complètement au déluge vertical « de feu d'acier » qui va écraser la ville.

La simple rencontre amoureuse entre ces deux inconnus irradie le bonheur, depuis le poète jusqu'à la ville « heureuse » et même la nature entière. 3) Un souvenir comme une incarnation Le poète est très impliqué dans son texte et évoque un souvenir qui est pour lui précis dans le temps et dans l'espace (ce jour là, rue de Siam) ; il se met en scène directement (je t'ai croisé) et c'est à travers son regard que le lecteur perçoit lui aussi la rencontre avec Barbara.

Le « je » interviens à plusieurs reprises, ce qui rend ce poème très lyrique, d'autant que le poète exprime directement et simplement ses sentiments : « je souriais », « ceux que j'aime » ; son émotion est très sensible également à travers les apostrophes, exclamations et invocations : « oh Barbara », « Quelle connerie la guerre ». Une guerre destructrice 1) Plan du texte Le poème est clairement séparé en deux grandes parties, et le tournant est souligné par la double exclamation « Oh Barbara/ Quelle connerie la guerre ».

Cette rupture est redue frappante par le changement brutal du refrain qui devient presque un cri et l'irruption tout aussi brutale d'un mot extrêmement familier et du thème de la guerre, alors que les vers précédents scandait le terme « heureux » dans un rythme très régulier.

Le texte joue sur l'effet de surprise qui crée un contraste avec le climat amoureux et nostalgique du début : en effet, rien ne nous préparait à passer du lyrisme amoureux à cette dénonciation violente de la guerre.

2) L'inversion des motifs Le motif de la pluie parcourt tout le poème et en soutient la dénonciation : Prévert renverse d'abord le cliché en associant la pluie au bonheur (« Cette pluie sage et heureuse ») et à la rencontre amoureuse.

La pluie apparaît dans les vers 31 à 36 comme un gage de stabilité et de pérennité du bonheur et de l'amour avec les parallélismes et anaphores (« Cette pluie », « heureux » / « heureuse », « Sur »).

Mais après la rupture brutale du vers 37, le motif se retourne pour devenir « cette pluie de fer / De feu d'acier de sang » (repris au v.

51).

Le dernier motif que l'on peut relever est. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles